Alexandre Grothendieck : un mathématicien qui prit la tangente. Avec Philippe Douroux sur France Culture.


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30.04.2016

Chercheur génial, écologiste radical au début des années 1970, ermite retiré du monde pendant 23 ans, il a eu trois ou quatre vies successives entre sa naissance, le 28 mars 1928 à Berlin, et sa mort, en 2014, quelque part dans l'Ariège. Le monde des mathématiques l'a découvert en 1958, au congrès mondial d'Edimbourg, où il présenta une refondation de la géométrie algébrique. La géométrie algébrique, ce sera sa grande œuvre, une sorte de cathédrale conceptuelle construite en collaboration avec deux autres mathématiciens, Jean Dieudonné et Jean-Pierre Serre. De 1950 à 1966, il fit des mathématiques, seulement des mathématiques.
Mais un jour, il finit par découvrir la politique. En 1966, il refusa d'aller chercher sa médaille Fields à Moscou, où deux intellectuels venaient d'être condamnés à plusieurs années de camp pour avoir publié des textes en Occident sans autorisation. L'année suivante, il passa trois semaines au Vietnam pour protester contre la guerre lancée par les Etats-Unis. À partir de 1971, il consacra l'essentiel de son temps à l'écologie radicale à travers un groupe qui avait été fondé par un autre mathématicien, le groupe "Survivre et vivre". En août 1991, il choisit de disparaître dans un village tenu secret après avoir confié 20'000 pages de notes à l'un de ses anciens élèves.
Le nom d’Alexandre Grothendieck sonne un peu comme la promotion de l'évanescence dans l'ontologie radicale. Car sa disparition donne à croire qu'elle le résume et le raconte davantage que tout le reste. Le choix qu'il a fait de s'évader rétro-projette son ombre sur tous les événements antérieurs de sa vie. Comme s'il n’avait jamais eu d'autre intention que celle d'échapper un jour au commerce des hommes. Mais raisonner ainsi serait injuste, car ce serait oublier l'homme, ses vies et son œuvre, qui est monumentale et demeure en partie inexplorée.

Émission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.

Antispécisme, le nouveau front de la déconstruction. Avec Olivier Rey et Paul Sugy pour l'Institut Thomas More.


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09.06.2021

En matière de déconstruction, on avait déjà fort à faire avec les injonctions sociétales de la "théorie du genre" et l'obsession raciale du décolonialisme. Mais un troisième front s'est déjà ouvert et commence à prendre de l'ampleur : celui de l'antispécisme, qui récuse la notion d' "espèce" et s'élève contre toutes "discriminations" faites aux animaux.
Si l'on ne peut que souscrire au meilleur traitement possible fait aux animaux, il convient de se demander quels sont les ressorts de cette nouvelle radicalité, qui ne fait pas mystère de vouloir remettre en cause la dignité supérieure de l'homme. Car, avec l'antispécisme, la défense des animaux se mue en procès de l'homme et de son humanité.
D'où vient ce nouveau courant de pensée déconstructeur qui s'ajoute aux autres ? Quels sont ses fondements philosophiques ? Que nous dit-il de la mutation profonde du rapport de l'homme à l'animal et, au-delà, à la nature à l'œuvre dans nos sociétés ? Comment expliquer qu'une partie significative de la jeunesse le regarde avec sympathie ? Comment éviter qu'il se diffuse plus avant dans l'université, les milieux intellectuels et, au-delà, dans la société ?

Alexandre de Humboldt, explorateur célèbre, génie méconnu. Avec Valérie Chansigaud et Mireille Gayet sur France Culture.


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08.09.2011

Explorateur célèbre, génie méconnu, Alexandre de Humbolt fut un savant universel que l'on réduit souvent au voyageur, à l'homme qui a arpenté pendant plus de cinq ans les colonies espagnoles d'Amérique, à la découverte du Nouveau Monde.
D'origine franco-prussienne, il partagea sa vie entre la France et l'Allemagne, et fréquenta les plus grands scientifiques de son époque. En érudit boulimique et encyclopédique, il fut un savant intuituf-romantique-visionnaire, qui voulut tout englober dans son approche de la physique du monde ; un précurseur de nombreuses sciences, telles l'écologie, la climatologie, la géographie moderne, l'océanograghie, l'ethnologie, l'anthropologie et l'archéologie américanistes, tout en faisant avancer d'autres disciplines comme la cartographie, la physique, le magnétisme ou encore la volcanologie. Il ambitionna d'inventorier la nature tout en cherchant à en comprendre le sens !
La paléoichtyologue Mireille Gayet l'historienne de l'environnement Valérie Chansigaud nous font revivre ce personnage hors-norme.

Émission "La Marche des sciences", animée par Aurélie Luneau.

L'âge productiviste : hégémonie prométhéenne, brêches et alternatives écologiques. Avec Serge Audier pour Citéphilo à Lille.


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28.11.2019

Depuis la fin du XXe siècle, des signaux d'alarme écologique ne cessent de clignoter : réchauffement climatique, destruction exponentielle de la biodiversité, déforestations accélérées, "plastification" des océans... Pourtant, les défenseurs de la cause écologique peinent à convaincre l'ensemble de la société ainsi que les décideurs économiques et politiques de la nécessité d'un changement urgent de modèle.
À gauche comme à droite, les réticences aux décisions radicales sont nombreuses, même et surtout quand c'est le contraire qui est proclamé. Dire que tout change pour que rien ne change semble une position partagée par beaucoup. Pourquoi en est-il ainsi ?
Tenter d'y répondre, c'est commencer par refuser les slogans simplistes et accepter la patiente anamnèse qui consiste à remonter aux sources des idéaux productivistes, aux idées de ses partisans et de ses détracteurs, afin d'essayer de penser une cité écologique.

Une conférence introduite par Léon Wisznia.

Un penseur de taille. Avec Olivier Rey pour la Revue Eléments.


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06.2021

Olivier Rey, c’est le Little Big Man de l'écologie bien comprise. Philosophe, mathématicien, romancier à hauteur d'homme.
Avec lui, l'écologie retourne dans la maison du père : la tradition, la conservation, le conservatisme, la bonne mesure — lui le penseur de la démesure inhumaine de nos sociétés.
Ses livres sont des antidotes. Les lire, c'est retrouver ce qu'il y avait de bon hier, sans renoncer à ce qu'il y a de bon aujourd'hui ni à ce que l'on pourrait faire mieux demain.

Konrad Lorenz, "Les Huit péches capitaux de notre civilisation". Avec Jean-Yves Le Gallou à la Nouvelle Librairie.


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02.07.2020

Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1973, Konrad Lorenz est un immense savant en même temps qu'un grand vulgarisateur. Il a fondé l'éthologie, la science du comportement, et changé le regard de l'homme sur l'animal et sur lui-même.
Jean-Yves Le Gallou nous emmène à la (re)découverte de son livre Les huit péchés capitaux de notre civilisation, réflexion sur les tares de notre mode de vie et des idéaux qui nous animent. Un texte prémonitoire qui reste d'une grande actualité.

L'industrialisation et l'accélération des transformations économiques et sociales en France au XIXe siècle. Avec François Jarrige pour l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie.


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04.2020

L'historien François Jarrige nous présente les grands débats et les principaux enjeux de l'industrialisation au XIXe siècle et propose des pistes pédagogiques pour présenter cette période.
Dans un deuxième temps, il revient sur la trajectoire emblématique de Michel Chevallier, ingénieur, économiste et homme politique français du milieu du XIXe siècle et présente enfin un tableau de Bonhommé sur Le Creusot, l'occasion de décrire ce grand centre industriel français entre 1836 et 1984 dirigé par la famille Schneider.

Émission "Brèves de classe", animée par Yohann Chanoir et Nicolas Charles.

L'invention du colonialisme vert. Avec Guillaume Blanc sur RFI.


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09.10.2020

L'histoire débute à la fin du XIXe siècle. Persuadés d'avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent, du Congo jusqu'en Afrique du Sud. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l'Eden !
Mais cette Afrique n'existe pas. Il n'y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, et arpentés seulement par ces hordes d'animaux sauvages qui font le bonheur des safaris touristiques. Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires, ont fait souche, sont devenus éleveurs ici ou cultivateurs là.
Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants seront - et sont encore - expulsés par milliers des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd'hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l'Unesco, le WWF et tant d'autres ONG.
Guillaume Blanc met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu'ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d'un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert.

Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.