La Méditerranée, notre Mer, la Thalassa des Grecs, la Mare nostrum des Latins, berceau de nos civilisations et de nos cultures.
Aucune des civilisations qui entourent la Méditerranée ne fut et n’est étrangère aux autres. Nous autres Méditerranéens avons un horizon commun et sans doute, un projet à imaginer ensemble !
Pour aborder cette thématique, deux amoureux de la Méditerranée, et par là même, attentifs et inquiets.
1. L’héritage de la Grèce, par Jean-François Mattéi.
Dans un souci de comprendre la crise du monde occidental, Jean-François Mattéï interroge la culture commune à tout l’espace méditerranéen : la Grèce.
L’oubli de la notion de mesure, chère aux Grecs, ne serait-il pas un des facteurs de cette crise ?
2. La quête de l'Atlantide, par Yves Paccalet.
En cherchant cette île engloutie dont il rêve depuis son enfance, Yves Paccalet plonge (dans tous les sens du terme) dans cette Méditerranée qui reste une merveille du monde et dont dépend notre avenir.
Et si la légende de l’Atlantide, née sous la plume de Platon, devenait le cauchemar de notre futur ?
Pour Philippe Bihouix, ingénieur centralien, les scenarii d’avenir énergétiquement vertueux sont tous basés sur des déploiements industriels très ambitieux en matière d’énergie renouvelables.
Le problème, c’est le manque de disponibilité et de réserves de ressources en minerai et matières premières -l'épuisement des éléments- pour capter, convertir et exploiter les énergies renouvelables. Les énergies nouvelles ne sont donc pas la panacée : une énergie illimitée et propre est un mythe.
Quelles sont donc les solutions qui sont à notre portée ? Économiser, simplifier, recycler et relocaliser les activités économiques sont-elles les clés de notre avenir commun ?
Comme était doux le temps des "Trente Glorieuses" ! La démocratisation de la voiture et de la viande ! L’électroménager libérant la femme ! La mécanisation agricole éradiquant la famine ! La Troisième Guerre mondiale évitée et la grandeur nationale restaurée grâce à la dissuasion nucléaire ! Etc. Telle est aujourd’hui la vision dominante de cette période d’ "expansion", objet d’une profonde nostalgie passéiste… au risque de l’aveuglement sur les racines de la crise contemporaine.
À rebours d’une histoire consensuelle de la modernisation, Céline Pessis et Sezin Topçu dévoilent l’autre face, noire, du rouleau compresseur de la "modernité" et du "progrès", qui tout à la fois créa et rendit invisibles ses victimes : les irradiés des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie, les ouvriers de l’amiante ou des mines d’uranium contaminés, les rivières irrémédiablement polluées, les cerveaux colonisés par les mots d’ordre de la "croissance" et de la publicité…
Les conséquences sociales et environnementales des prétendues "Trente Glorieuses", de leur mythologie savamment construite par les "modernisateurs" eux-mêmes, de leurs choix technico-économiques et de leurs modes de vie, se révèlent aujourd’hui très lourdes. Il nous faut donc réévaluer la période et faire resurgir la voix des vaincus et des critiques du "progrès" (de l’atome, des pollutions, du productivisme et du consumérisme) antérieures à 1968. L’enjeu est non seulement de démonter les stratégies qui permirent alors de les contourner, mais aussi de les réinscrire dans les combats politiques et écologiques contemporains.
Émission "Offensive Sonore", animée par Patrick Marcolini.
Nous savons que la trajectoire empreintée par notre modernité nous emmène au désastre. Et pourtant, il nous semble impossible de la modifier.
En outre, les questions qui ont mobilisé des générations de penseurs - la vie telle qu'on aimerait vraiment la vivre, le sens d'une existence humaine - tendent à disparaître de l'horizon du pensable.
Comment l'idéal moderne de liberté, dont l'affranchissement de la tradition constitue le fondement, a-t-il pu nous entraîner aussi loin dans l'égarement ?
Alors que notre économie ne cesse d'absorber de plus en plus de ressources avec pour unique objectif de faire grossir un chiffre abstrait de mesure de la richesse (le PIB), un mouvement de pensée propose une alternative : la décroissance.
Pour en parler, plusieurs invités qui sont, au choix, favorables, opposés ou simplement sceptiques devant la démarche des décroissants.
Émission "Touche pas à ma planète".
Pierre Thiesset, après une présentation rapide des éditions "Le Pas de Coté", nous introduit les deux derniers titres du catalogue :
- le livre Vivre la simplicité volontaire qui présente une cinquantaine de parcours singuliers de déclassés volontaires nous expliquant les raisons de leurs choix, la manière dont ils vivent, les liens qu’ils tissent et leurs rapports aux autres, à la nature et aux savoir-faire
- l’engagement révolutionnaire de Tolstoï que l'on peut lire dans L’Esclavage moderne, essai anarchiste majeur de l’écrivain russe, œuvre puissante et digne de La Désobéissance civile de Henry David Thoreau ou du Discours de la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie
Émission "Offensive Sonore", animée par Patrick Marcolini.
C'est en compagnie de Floréal Romero, auteur de Murray Bookchin, pour une écologie sociale et radicale (Le passager clandestin, 2014) que nous partons à la découverte des thèses de Murray Bookchin en faveur d’une écologie libertaire, anti-capitaliste, anti-réactionnaire.
La discussion permet d'en constater les forces (écologie considérant qu’il y a des racines sociales aux problèmes environnementaux, critique du capitalisme et de l’Etat, techno-critique sans être techno-réactionnaire, écologie anti-réactionnaires) et les faiblesses (une critique insuffisante du capitalisme comme système du travail et de la valeur, un "municipalisme libertaire" potentiellement récupérable par des logiques politiciennes et sans danger du point de vue de l’État s'il n'est pas un minimum antagonique avec celui-ci).
Enfin, l'émission se termine par une analyse critique de l’altercapitalisme écolo-citoyenniste (Podemos, écolo-démocratisme, décroissance) et ses pratiques (permaculture, jardins partagés, villes en transition).
Emission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.