Dans ce petit essai qu'est "La régression intellectuelle de la France", Philippe Nemo montre comment les libertés d'expression et d'opinion sont, dans notre pays, victimes d'un véritable processus de régression de la pensée qui affecte profondément le débat public, et conduit à la multiplication de tabous et d'interdits à caractère magico-religieux.
Il y dissèque notamment la manière dont les "lois de censure" que sont la loi Gayssot, la loi sur la HALDE, les lois dites "mémorielles" conduisent à une complète dénaturation des principes fondamentaux du droit et de la justice.
"On ne raisonne plus dans le pays, conclue-t-il, en termes de vrai et de faux, mais, comme dans les sociétés primitives, de pur et d'impur. En conséquence, la France connaît ces années-ci une situation de régression intellectuelle caractérisée qui l'empêche de penser rationnellement son avenir".
"Chaque mois, les revues scientifiques internationales publient des dizaines de résultats de ce genre. Pour les spécialistes, dont fait partie l’auteur, il n’y a plus de doute : la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, l’obésité et l’espérance de vie."
L'époque tend à la subordination des activités scientifiques et des pratiques éducatives à la logique du capitalisme néolibéral. La connaissance, sous l'effet des politiques publiques et de la concurrence mondiale, change de statut et de fonction. Elle est mise en marché, regardée sous l'angle exclusif de sa valeur économique, soumise à un management bureaucratique oppressif.
Ce constat du basculement dans l'hyper-utilitarisme nous conduira à examiner les racines théoriques de cette conception et les facteurs historiques qui en assurent aujourd'hui le succès. Il nous amènera également à examiner les formes et les effets de cette mutation dans le champ de la recherche et dans celui de l'enseignement. Il nous invite à la résistance et, en fin de compte, à l'invention collective d'une connaissance réellement émancipée.
La transmission du don de parole (que toutes les sociétés avaient toujours su reconduire) n’est plus également assurée au sein des populations. Cet allant de soi, devenant problématique, se solde par l’apparition d’acteurs sociaux désemparés. Il apparaît des sujets mal installés dans le discours, inaptes à entrer dans le fil de la parole et à distinguer la fiction de la réalité. L’école se trouve confrontée à une tâche impossible. Quant aux conséquences sociales et politiques, on commence à les voir apparaître…