Qui est cet ancien haut fonctionnaire qui conseille Nicolas Sarkozy sur ses priorités économiques et sociales, après avoir intrigué, en d'autres temps, pour être secrétaire d'Etat dans un gouvernement de gauche ? Bref, à la confluence de la vie des affaires, de celles des médias et de la politique, qui tire autant de ficelles à la fois ? Qui pèse autant, dans l'ombre, sur les affaires publiques et sur les affaires privées ? Dans un étrange mélange des genres, dans d'incessants conflits d'intérêts, qui dispense ainsi ses "petits conseils" et symbolise à ce point le capitalisme de connivence français ?
Emission "La Suite dans les Idées".
John Adams, deuxième Président des États-Unis affirmait il y a quelques siècles : "Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une Nation, l’une par l’épée, l’autre par la dette", quelques décennies plus tard, Lénine faisait une prédiction : "Les capitalistes nous vendront jusqu’à la corde pour les faire pendre".
Ces deux hommes sont morts depuis longtemps mais leurs propos sont d’une brûlante actualité car les dettes publiques et privées minent les économies occidentales qui sont désormais sous la pression de leur principal créancier : la Chine. Le dernier parti communiste d’importance, le Parti communiste chinois, n’est-il pas en passe de réaliser la prophétie de Lénine, les multinationales, notamment anglo-saxonnes, ayant vendu la corde pour nous pendre ? Multinationales et financiers ont dicté leurs règles à des États de plus en plus faibles.
Les inégalités éclatent, et avec elles, les risques de désintégration sociale. Comment éviter cette catastrophe qui se dessine de plus en plus clairement ? Comment empêcher cette seconde globalisation de connaître le même sort que la première, qui s’est brisée un jour d’août 1914 ?
Comment considérer notre vieille Europe ?
Au travers de l'Union Européenne ? Considérére comme une bonne fée et un gage de survie pour nos peuples et notre culture par les uns, elle est vue comme l'incarnation du monstre totalitaire technochratique par les autres.
L'Europe : entité abstraite allant à l’encontre de l’inaltérable ligne bleue des Vosges ou espoir d’un Empire de l’Atlantique à Vladivostok ?
Impossible de comprendre l'histoire depuis 1945, et surtout la guerre froide qui domine la politique mondiale, sans tenir compte de la crise profonde qui, entre 1914 et 1945, avait bouleversé les structures de l'Europe du XIXe siècle (mais aussi le capitalisme global), et qui se prolonge après 1945 par la désintégration de ses empires.
Dans la guerre froide il ne s'agit plus de survie des systèmes politiques et économiques en crise, mais d'un affrontement global de deux superpuissances militaires et idéologiques, bientôt stabilisé, sauf dans le Tiers Monde où il n'y a pas d'enthousiasme pour le capitalisme à l'occidentale, trop lié aux impérialistes.
Au contraire, la guerre froide rend de plus en plus visible la fragilité des bases des systèmes socialistes, dont la majorité, privée de l'affrontement, s'effondre. Au demeurant le Monde depuis 1945 se transforme par une révolution mondiale (globalisée), économique, sociale et finalement culturelle, de loin plus puissante que celle rêvée ou redoutée par les combattants des guerres de religions laïques du XXe siècle : celle portée par le rythme accru, explosif, de la croissance productive, qui commence à se dessiner dans les années 1950 et qui continue.