Ce qui est en question dans le moment actuel, ce n’est pas le capitalisme financier ; ce n’est pas le capitalisme tout court ; ce n’est pas le marché, régulé ou non, spéculatif à la hausse ou bien à la baisse : c’est la place que joue l’économie, dans nos vies individuelles comme dans le fonctionnement de nos sociétés. Cette place est immense et nous trouvons cela banal. L’économie tend à envahir le monde et nos pensées.
Ce n’est donc pas elle qui nous donnera le sens de ce phénomène massif et extraordinaire, puisqu’elle est à la fois juge et partie. Seul un regard éloigné, qui aurait réussi à se déprendre de l’économie, peut s’étonner de ce qui semble aller de soi au citoyen moderne, devenu intégralement, à son insu, homo oeconomicus.
Comme le sacré avant elle, l’économie est en train de perdre aujourd’hui sa capacité de produire elle-même des règles qui la limitent, disons de l’auto-transcendance. Tel est le sens profond de la crise.
La mythologie grecque a donné un nom à ce qu’il advient d’une structure hiérarchique (au sens étymologique d’ordre sacré) lorsqu’elle s’effondre sur elle-même : c’est la panique.
Jean-Pierre Dupuy se propose ici d’éclairer l’ombre sacrée de la crise économique actuelle à l’aune des enseignements d’Ivan Illich et de René Girard, véritables maîtres dans l’exploration des racines chrétiennes de la modernité.
La conférence est donnée dans le cadre du colloque "Vivre et penser avec Ivan Illich. Dix ans après.".
Et si nos sociétés ne se distinguaient des totalitarismes passés que par la perfection méthodologique de l’oppression ?
C’est la plus grande mystification de l’histoire : l’Occident prétendument démocratique est devenu une dictature parfaite, le premier totalitarisme viable.
Emission animée par Wilsdorf, Jean-Louis Roumégace et Gérard Vaudan.
Après le capitalisme marchand et le capitalisme industriel, voici que s'ouvre une troisième ère, celle du capitalisme de l'apprentissage et de l'innovation.
Notre époque n'est assurément pas celle d'une transition vers le socialisme. L'ironie de l'histoire est que, si transition il y a, comme nous le pensons, il s'agit d'une transition vers un nouveau type de capitalisme. De ce point de vue, le socialisme et la gauche semblent en retard d'une révolution. La "mondialisation" actuelle correspond en effet à l'émergence, depuis 1975, d'un troisième type de capitalisme. Celui-ci n'a plus grand chose à voir avec le capitalisme industriel qui, à sa naissance (1750-1820), rompit avec le capitalisme mercantiliste et esclavagiste.
L'objectif de cette conférence est de décrire et d'expliquer de façon claire et accessible les caractéristiques de ce troisième âge du capitalisme.
René Passet présente sa somme sur l'histoire des théories économiques prises dans leur chronologie et le contexte épistémologique qui les explique et les rend intelligibles.
Il vient ensuite débattre des grandes représentations du monde et de l’économie à travers l’histoire, et termine sur quelques questions d'actulité.
Qui est cet ancien haut fonctionnaire qui conseille Nicolas Sarkozy sur ses priorités économiques et sociales, après avoir intrigué, en d'autres temps, pour être secrétaire d'Etat dans un gouvernement de gauche ? Bref, à la confluence de la vie des affaires, de celles des médias et de la politique, qui tire autant de ficelles à la fois ? Qui pèse autant, dans l'ombre, sur les affaires publiques et sur les affaires privées ? Dans un étrange mélange des genres, dans d'incessants conflits d'intérêts, qui dispense ainsi ses "petits conseils" et symbolise à ce point le capitalisme de connivence français ?
Emission "La Suite dans les Idées".