Comment comprendre l'état d'endettement actuel de l'Etat français ?
En général, les citoyens ne savent pas qu'il y a seulement une quarantaine d'années, leur état n'était pas endetté. En moins de quarante ans nous avons accumulé une dette colossale qui avoisine les 1200 milliards d'euros !
Pourquoi ? S'est-il produit quelque chose qui a fait que l'on ait soudain besoin de recourir à l'emprunt ? Et si tel est le cas, qui en bénéficie vraiment ? Qui émet la monnaie ?
Nous vivons dans une société capitaliste dont la caractéristique essentielle est qu’elle constitue une économie libidinale qui vise à capter la libido des individus pour attirer leur investissement sur les objets de la consommation. Dans cette situation, les jeux, notamment les jeux d’argent, sont un cas particulièrement pervers de ce qui est la loi générale du marketing. Cette question se pose aujourd’hui d’une façon gravissime dans la mesure où le capitalisme, en exploitant l’économie libidinale, a fini par la détruire. Cela conduit à la désindividuation des êtres humains, et donc à une forme de contrôle social. L’étude philosophique du pharmakon (à la fois remède et poison) montre que toute société est addictive, qu’il y a de bonnes et de mauvaises addictions, qu’il y a même des addictions nécessaires, et que tout est jeu. Elle ouvre des perspectives philosophico-politiques intéressantes : la nécessité de développer l’individuation des êtres humains, les technologies de l’esprit, une organologie et une sociothérapie.
Séminaire "Trouver de nouvelles armes – Pour une polémologie de l’esprit"
Bernard Lietaer prône la création et l'utilisation de monnaies complémentaires qui viendraient compléter le système de monnaie nationale ou unique existant.
En effet, il en va des monnaies comme des écosystèmes : leurs diversités garantit leurs stabilités et leurs résiliences.
Le système de la monnaie unique et le monopole de sa création par la dette (dans les mains des banques) est semblable à une monoculture dans le domaine agricole, avec les tares qui accompagnent une telle structure : instabilité, vulnérabilité, concentration du pouvoir et de la richesse, déséquilibre croissant.
Bernard Lietaer n’entend pas faire table rase de l’existant, mais propose de le compléter en introduisant une écologie de monnaies alternatives au niveau local, régional et mondial. Les technologies de l’information disponibles aujourd’hui permettent une mise en place aisée et sûre de ces monnaies complémentaires.
Les concepts de la psychologie analytique jungienne sont mobilisés pour justifier la prédominance du système patriarcal de monnaie unique. A chaque archétype sont associées des composantes psychiques négatives, les Ombres. L’archétype de la déesse mère, s'il est réprimé, fait émerger ses deux Ombres associées : la cupidité et la rareté. La monnaie sous forme monopolistique est consubstantielle de ces deux Ombres, lesquelles imprègnent toutes les activités économiques et financières.
Le système patriarcal de monnaie unique, comme l’explique Bernard Lietaer, en permettant la concentration de richesse, a donné naissance au capitalisme, composante essentielle de la révolution industrielle.
Comme le propose Bernard Lietaer, le temps est venu d’aller au-delà d’un système qui se retourne contre ses créateurs. Nous le pourrons en développant des monnaies alternatives qui encourageront l’émergence de rapports coopératifs entre les individus.
Un débat courtois entre deux visions du monde radicalement opposées.
D'un côté, Michel Drac nous appelle à constater l'état de décomposition avancée du cadavre de l'économie occidentale, alors que Georges Lane continue à soutenir que les fondamentaux du capitalisme entrepreneurial peuvent régénérer notre environnement économique.
Chacun se fera son jugement.