Repenser la politique, ses notions, ses institutions, fut un des grands chantiers de l'homme moderne, et ce dès le début du XVIe siècle.
Il fallait surmonter le désordre entraîné par la multiplicité des autorités, païennes et chrétiennes. Il fallait aussi répondre à l'horreur de ces véritables guerres civiles que furent les guerres de religion. Il fallait établir enfin un nouvel ordre politique, construit selon la raison, et fruit de la volonté des hommes...
Les grands artisans de ce chantier ? Machiavel, Hobbes, mais aussi Rousseau.
Gérard Filoche, inspecteur du travail, analyse l'Accord National Interproffessionel signé le 11 janvier 2013 entre le MEDEF et trois syndicats minoritaires (sur 8).
Le gouvernement PS-EELV avec le soutien des députés UMP et FN envisageant de transposer cet accord en loi, modifiant par-là le code du travail.
Serge Audier tente un essai d'interprétation du positionnement politique de Raymond Aron, en se basant moins sur ses textes théoriques que sur ses prises de position sur les sujets d'actualité.
Dans un la deuxième partie de la conférence, Serge Audier montre que l'étude par Raymond Aron de la critique du gauchisme envers le capitalisme d'alors (1969) lui feront écrire qu'un renouvellement possible du libéralisme y est envisageable en son sein, au travers des attaques anti-hiérachique et auto-gestionnaire notamment.
Une vision quelque peu différente et plus nuancée que celle du Raymond Aron "anti-68" qui nous est traditionnellement présentée.
Jean-Louis Harouel montre que la liberté intellectuelle, le progrès scientifique, économique et social, la tolérance, l'individualisme et la sécularisation de la société (laïcité) sont historiquement des inventions de la civilisation chrétienne occidentale.
Ce sont les fruits du dualisme chrétien : le royaume de Dieu est céleste et non terrestre ; Dieu et l'Etat sont séparés. D'où la disjonction du spirituel et du temporel, qui a procuré à l'individu une liberté sans équivalent dans les autres civilisations, en excluant la sacralisation d'un quelconque ordre terrestre.
L'historienne Marion Sigaut expose la guerre des juges contre l'Eglise au XVIIIe siècle et l'obstruction parlementaire menée par les magistrats.
A cette époque, la séparation des pouvoirs n'existait pas : les juges (ou "parlementaires") étaient dotés de la fonction de pouvoir législatif via la procédure d'enregistrement des lois du roi.
Les parlementaires se servaient de ce pouvoir d'enregistrement pour contrer la monarchie au XVIIIe siècle, développer leurs intérêts et leurs privilèges, mais aussi pour empêcher tout projet royal d'égalité devant l'impôt. Tant que les parlementaires n'enregistraient pas le texte législatif royal, le texte n'entrait pas en vigueur.
Selon une première approche, le commun serait une détermination de certains biens dont la propriété intrinsèque serait de ne pas être appropriables à titre privé. Ce qui revient à classer les choses en termes de biens "communs", de biens "publics" ou de biens "privés".
Selon une autre approche, le commun devrait être soustrait à la catégorie de l’avoir : ce que nous aurions en partage, ce serait notre condition même d’êtres finis, déterminant comme une communauté du "manque".
Mais le commun n’est ni une détermination inhérente à une certaine catégorie de biens, ni une détermination relevant immédiatement du mode d’être de l’homme. Il est une détermination de l’agir : seul l’agir commun peut donner à des choses de devenir communes tout en produisant une figure inédite du collectif.
L'idée s'est affirmée en Occident depuis deux siècles que le contrat serait l'aboutissement indépassable d'un progrès historique arrachant l'Homme aux sujétions des statuts pour le faire accéder à la liberté. Un mouvement irrésistible nous conduirait à un monde où chaque individu ne porterait pas d'autres chaînes que celles qu'il se fixe à lui-même. Mais le contrat n'est pas cet universel abstrait qu'on se plaît à imaginer : sa signification varie selon les cultures, les époques, et les contextes juridiques.
Le contrat n'est pas davantage cette pure relation binaire entre personnes égales, à quoi on croit pouvoir le réduire : il implique une foi commune en un Garant des pactes. Dès lors la contractualisation de la société ne signifie certainement pas une libération totale des individus. Elle est plutôt le symptôme du déclin des États et d'une "reféodalisation" du lien social.