Aiguillé par de nombreuses questions précises et variées, Alain de Benoist revient sur son parcours intellectuel et aborde la question des religions, de la tradition, mais aussi de l’économie et de l’évolution des sociétés occidentales modernes.
Un moment délicieux et passionnant en compagnie d'un homme ayant voué sa vie au combat intellectuel.
Nous vivons sous un nouveau régime de censure.
Quand on utilise le mot de censure, on pense au procureur Pinard à ses poursuites contre Flaubert et Baudelaire. On pense au ministère de l'Intérieur et à la police : cela est à peu près terminé.
La censure s'est privatisée. La censure, c'est maintenant des groupes de pression ou des ligues de vertu qui instrumentalisent des lois de police qui avaient été conçues pour réguler les écrits dans un souci de bonne tenue de la société. Ils se servent de la diffamation, de l'atteinte à la vie privée, du droit à l'image, pour attaquer les livres qui les gênent.
Cette censure est moins visible qu'autrefois en ce sens qu'il y a moins de livres interdits et qu'on ne les brûle plus. On les condamne juste à coups de dommages et intérêts, qui sont le véritable visage moderne de l'inquisition.
C'est une censure économique : le vieil ordre moral a cédé le pas à une privatisation de la censure.
Francis Wolff s'emploie ici à utiliser le Foucault "archéologue" pour essayer de mettre au jour l’épistémè des Grecs, c’est-à-dire les conditions historiques de possibilité du savoir et de la rationalité antiques au moment même de leur naissance (V-IVe siècle av. J.-C.).
Pour souligner la singularité de cette approche, il distingue minutieusement le point de vue archéologique de deux autres points de vue possibles sur l’histoire des sciences : la vision "évolutionniste" et l’ "épistémologie historique" (Thomas Kuhn).
Dans ce processus d'élévation de certaines disciplines au rang de sciences, Francis Wolff ne voit pourtant pas la substitution pure et simple d’un modèle rationnel à un modèle archaïque irrationnel, mais bien plutôt la constitution d’un nouveau modèle de type "dialogique".
Ce même modèle est également à l’œuvre aussi dans l’ordre des savoirs scientifiques : en fait, un texte "scientifique" grec s’avère être une collection d’arguments destinés à convaincre ceux qui sont sans opinion, au moyen de "preuves" techniques ou extra-techniques.
Quel est donc l’a priori historique du savoir grec que l’archéologue découvre ? Il est caractérisé par trois techniques dialogiques de vérité : la technique persuasive de la rhétorique, celle démonstrative de l’apodeixis et celle de la réfutation par contradiction de la dialectique. Ces trois techniques constituent ainsi le régime "démocratique" de vérité de l’âge classique grec : une proposition ne peut être reconnue comme vraie qu’à condition que celui auquel on l’adresse la reconnaisse comme telle.
Pourquoi l'interdit ? Pourquoi les lois ? Qu'est-ce que l'Etat ? Comment séparer le juste de l'injuste ?
Etat, Religion, Révolution, Progrès... : ces artifices sont emportés dans le déchaînement du management scientifique promis à la terre entière.
La peur de penser en dehors des consignes a fait de la liberté une prison.
Pierre Legendre explique, en philosophe et historien du droit et des institutions, comment l'homme raisonnable organise le monde pour tenter d'échapper à l'abîme de son origine introuvable, ce mur de nuit auquel il s'adosse.
Emission "Les nuits magnétiques".
L'entretien traite des rapports entre la Suisse et l'Union Européenne sur les vingt dernières années, soit depuis la décision des Suisses de ne pas adhérer aux institutions de l'Espace Economique Européen. François Schaller a été, en Suisse romande, un des pionniers de la lutte contre l'européisme et il nous explique les raisons qui ont motivé son engagement.