Thomas Hirsch, assistant social diplômé d'État au sein du conseil départemental de l'Hérault et licencié en administration économique et sociale, revient sur l'histoire et l'état actuel du système social français.
Alors que de nombreuses décisions semblent infléchir la logique de notre modèle social, il est important d'identifier les dangers qui nous menacent et d'imaginer notre avenir commun.
Fondateur de la société du Mont Pélerin et grand prêtre du "néo-libéralisme", Friedrich Hayek a réussi à imposer ses vues dans le domaine de la philosophie morale : il répétait que "le concept de justice sociale est nécessairement vide et dénué de sens" (dans Droit, Législation et Liberté, 1973).
Et c'est ainsi que la "justice sociale" a déserté le champ du discours politique. C'est tout un pan de la pensée philosophique, d'Aristote à John Rawls et passant par Thomas d'Aquin, Rousseau, Kant et Hegel qui a été mis hors-circuit.
Au moment où les inégalités explosent, où les protections arrachées par les travailleurs au cours de luttes séculaires sont balayées par les "réformes" d'un capitalisme devenu absolu, il est impératif de revisiter la pensée de la justice sociale, car il n'y a aucune liberté là où les droits et la dignité des plus pauvres sont bafouées.
Adrien Abauzit donne un avis nuancé et équilibré sur le projet de loi El Khomri, en en développant certains aspects peu abordés dans les médias officiels. Il préconise par exemple de continuer à soutenir les populations en voie de paupérisation dans les régions économiquement sinistrées.
Un entretien très intéressant, qui s'adresse à des personnes ouvertes d'esprit...
Le projet de loi El Khomri est dans la ligne d'un long processus de détricotage du code du travail : réduction du coût, du statut, des charges. Les crises provoquées par le capital passent aux oubliettes. Le travail va à la dérive, porté par la pensée unique que tout capital est ressource et le travail un coût.
Dès lors, c'est le chômage qui devient trop lourd à gérer : il faut réduire son coût, développer l'interim, les étrangers "détachés", les sans-papiers, les contrats "zér0 heure".
Regardons au-delà de nos frontières : nous constatons que le phénomène est mondial. Et théorisé : l'entreprise n'est que l'agent du capital, la fameuse "théorie de l'agence".
Nous sommes face à une véritable crise de civilisation. Sur le lieu de travail se détruit une matrice puissante de démocratie et de justice sociale qu'il s'agit de reconstruire.
Valérie Bugault, avocate spécialisée en fiscalité internationale et militante à l'UPR, nous présente une double conférence où est exposé le fonctionnement des institutions de l'Union européenne.
Conférence n°1 : les institutions de l'UE
1. Comparaison de la répartition et de l'exercice des pouvoirs exécutif, juridictionnel et législatif dans la Ve République française et dans l'UE
2. Analyse juridique et géopolitique des pouvoirs "fédéralistes" spécifiques à l’UE : l’organisation régionale et le pouvoir financier
3. Détails des processus décisionnels au sein de l’UE
Conférence n°2 : les grandes tendances de l’UE
1. La liberté professionnelle
2. La liberté de circulation des marchandises
3. La liberté de circulation des capitaux et son corrolaire, l’organisation des paradis fiscaux
4. L’assujettissement militaire à l’OTAN et ses conséquences pour la France
Là ou certains évoquent la crise du travail, il conviendrait sans doute davantage de voir le travail en crise ! Il est urgent d'analyser la véritable décomposition que représente la remise en cause du droit du travail (autoréglementation contractuelle par les entreprises désireuses d'individualiser au maximum les rapports sociaux, inversion de la hirarchie des normes loi/convention collective).
La multiplication des formes atypiques d'emploi (CDD, temps partiel, etc.) conduit à un éclatement du salariat conduisant de fait à transformer le salarié en simple appendice du capital.
La nouvelle économie politique du temps qui se met en place aura-t-elle finalement raison du droit du travail français ? Il est temps de retrouver le chemin de la contestation lucide.
Rencontre avec Roland Hureaux, élu local, ancien haut fonctionnaire et essayiste, qui construit depuis près de 20 ans une oeuvre de critique du culte de la réforme et de la destruction de l'Etat. Il analysera pour nous la symbolique de la loi Macron, la dernière illustration en date de la victoire du "trotsko-libéralisme" que représente le quinquennat Hollande.
En effet, comprendre cette loi décriée de toutes parts reste problèmatique : elle ne s'attaque pas aux vrais problèmes, en crée là où il n'y en a pas et participe surtout d'une véritable perte de repères au sein de la société. Dès lors, comment en comprendre le sens ?
Bernard Friot analyse les enjeux liés à la réforme des retraites françaises et revient sur l’historique de leur réforme depuis 1987.
De son point de vue, la retraite par cotisation et répartition constitue une des plus belles conquêtes du mouvement ouvrier. En effet, on peut considérer les retraites comme un salaire continué qui permet aux personnes qui les reçoivent d'être libérées de l'institution capitaliste du marché du travail.