Jean Bricmont, professeur de physique à l'Université de Louvain, auteur de plusieurs livres et connu pour sa défense inconditionnelle de la liberté d'expression, débat avec David L'Epée, collaborateur des revues Eléments, Krisis et Rébellion.
Tous deux rationalistes et incroyants, ils évoquent la question du renouveau spirituel, notamment dans les mouvements d'opposition au système, et des difficultés de faire passer un message fondé sur la raison à une époque de retour du religieux.
En quoi consiste la philosophie ? Quel(s) dessein(s) sert-elle ?
Alors que notre modernité technicienne semble avoir adopté l'utilitarisme comme seul critère de jugement, et alors que la production intellectuelle d'après-guerre avait évacué la notion de sujet, Paul Ricoeur nous ramène à l'essence de la philosophie, inlassable travail de la pensée qui cherche -et aime- la sagesse.
La démocratie renvoie à plusieurs réalités distinctes :
- c’est d’abord un mode d’organisation des pouvoirs (un peuple qui se gouverne lui-même selon des procédures à préciser : la souveraineté populaire)
- c’est un mode d’exercice du pouvoir qui, par des techniques diverses, garantit les droits subjectifs des individus ; en particulier, il protège les citoyens contre l’arbitraire et les abus auxquels tend spontanément tout pouvoir (la liberté)
- la démocratie est aussi un régime social dont l’idéal régulateur est l’égalité
La démocratie a toujours fait l’objet de critiques. On lui reproche de flatter la plèbe au détriment des hommes sages et raisonnables. On lui impute la médiocratie des goûts et des mœurs ou l’égoïsme et l’absence de sens civique. On l’accuse de diviser la société et ainsi d’affaiblir l’Etat. On la soupçonne d’être incapable d’effort prolongé, notamment dans le domaine diplomatique et guerrier. On veut y voir un simple théâtre d’ombres, derrière lequel, quelques individus appartenant aux élites sociale miment l’affrontement. On la soupçonne d’être corrompue et de protéger les intérêts des riches.
Voilà pour les critiques classiques. Mais la critique se renouvelle : la démocratie nourrit les haines ethniques et expose les minorités à la revanche des peuples majoritaires. La démocratie représentative est enfermée dans le cadre des Etats-nations, alors que les défis sont planétaires.
Puisqu’elle elle n’est plus adaptée, il faut la remplacer par des gouvernances régionales, comme l’Union Européenne, voire mondiale.
Emission "Du Grain à moudre".
Une conférence-débat qui revient sur la signification des termes athéisme et agnosticisme et des enjeux qui y sont associés aujourd'hui, notamment en ce qui concerne la critique du "dieux-superstition" et du "dieu-métaphysique".
Le débat est organisé par l’Association Belge des Athées et la Maison de la Laïcité de Bruxelles.
Il semble que l’heure soit au dialogue, après des siècles de conflit et de séparation, entre science et foi, ou science et théologie. On ne compte plus les séminaires et les rencontres consacrés à ce thème. Tout ne va-t-il pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non, déclare Jean Bricmont !
La confusion que nous vivons -en occident principalement- est due au fait que la religion, et particulièrement le christianisme, est devenue terriblement vague et diversifiée, ce qui en rend la critique malaisée. En effet, le "Dieu superstition" ayant quasiment disparu, se sont substitués le "Dieu métaphysique" ou le "Dieu référence morale", ces deux entités conceptuelles ayant comme immense avantage d'être impossible à falsifier dans l'ordre des faits.
Le contexte ainsi posé, quelle attitude les rationalistes doivent-ils adopter ?
Ernest Renan est souvent vu comme un laïcard forcené, n'ayant cessé de guerroyer contre la religion au nom d'une philosophie positiviste et progressiste.
Au-delà des clichés, quelles ont élé les positions de Renan sur le devenir des sciences, de la métaphysique et de la religion ?
Son positionnement risquent d'en étonner plusieurs, et l'on trouve sous sa plume des mots bien plus réalistes que ce que nous voulons bien nous souvenir.
Le débat politique contemporain semble être réduit à un conflit permanent où des individus se jettent leurs opinions au visage, sans forme de dialogue constructif possible.
C'est le déploiement avancé de la logique libérale qui vient contrecarrer une tradition occidentale bien établie qui se faisait honneur d'utiliser la raison pour produire, valider et défendre des propositions.
Quand tout devient réduit à une histoire de goût, comment formuler alors une critique cohérente du système dans lequel nous évoluons ?
Le professeur Henri Blocher mène une série d'études sur l'autorité en matière de foi dans l'église chrétienne.
En effet, la question de la référence qui permet d'exprimer le dogme fait débat depuis la naissance de l'église, dès les premiers siècle de notre ère. Les problèmes de la transmission orale, du canon biblique et de son interprétation : autant d'occasion de préciser les positions et de combattre les hérésies qui ne cessent de naître au sein du corps de l'église.
L'on comprend également l'ascension du pouvoir de l'église de Rome et l'élaboration du catholicisme romain, qui s'est faite notamment au travers des grands conciles et de leurs débats décisifs pour la vie de l'église (hiérarchisation de l'épiscopat et importance grandissante du patriarche de Rome).
Enfin, la période qui va de la fin du Moyen Age jusqu'à nos jours permet d'étudier la réforme protestante et l'idée d'une critique possible des opinions et des pratiques de l'église, en se fondant sur l'Ecriture Sainte.
Les enjeux actuels sont finalement abordés. Outre la polémique avec les théologiens catholiques qui reste vive, ce sont les nouveaux phénomènes comme le modernisme ou la naissance des réveils charismatique et pentecôtiste qui posent question.