Le pouvoir occidental a changé en une quinzaine d'années, soit depuis le début de la dernière grande crise financière, en mobilisant désormais les populations par la peur. Crise sociale, ordre sanitaire, aujourd'hui état de guerre... Tout est bon pour en maintenir le règne.
Comment les populations réagissent-elles ? Quelles nouvelles convergences se font jour ? Quelles synthèses pourraient naître d'une coopération sous stress vital des populations face à la machine mondialiste ?
Émission "Grand Angle", animée par Pierre-Yves Rougeyron.
Tout porte à croire que la "crise" écologique entraîne l'humanité dans une spirale incontrôlable de désastres menaçants d'emporter le vivant tout entier dans son extinction. Loin d'être une "crise" parmi d’autres, laissant réapparaître une certaine reprise ou réparation, elle révèle aujourd'hui un véritable péril qui requiert l'engagement le plus urgent. Aussi l'écologie doit-elle représenter non seulement une tâche éthique mais aussi, et peut-être surtout, une nécessité existentielle pour l'être humain, et notamment pour les générations à venir.
La philosophie ne peut guère se complaire dans des discours édifiants ou consolateurs, ni se voiler devant les dangers qui nous font face. Elle doit assumer la responsabilité d'abord d'analyser les causes et les effets de ce qui nous arrive, puis de proposer des pistes de réflexion et d'action, capables de sustenter un avenir viable et prospère au nom de l'humanité elle-même. Elle ne peut avoir d'autre dessein que celui de porter un regard critique au cœur même de la "crise" écologique, de mobiliser toutes les forces vives et tous les savoirs afin d'élaborer une politique et une éthique pour le monde et l’humanité à venir.
Quelle politique face à la menace qui nous hante aujourd'hui et qui risque d'emporter notre espace de vie ? Depuis quelle loi est-il possible de redéfinir, à l'aune de la "crise" écologique, une éthique du "vivre-ensemble" collectif, durable, équitable ? Quelles ressources peuvent être aujourd’hui engagées pour sauver l'environnement de sa dégénérescence et par là-même assurer un avenir viable à l'humanité ?
Le capitalisme, ce n'est pas uniquement "les capitalistes" : c'est avant tout une totalité sociale, l'ensemble des relations, déterminées par le capital et sa logique propre, qui structurent la vie moderne. Aussi doit-il être analysé et combattu dans sa totalité. La critique de la valeur, depuis plus de trente ans, s'emploie ainsi à montrer que le projet de l'émancipation sociale n'a rien à voir avec une gauche alter-capitaliste et alter-étatiste qui n'a finalement cherché qu'à aménager le désastre.
Le livre que présente Anselm Jappe étaye cette critique radicale par l'examen d'un certain nombre de questions d’actualité : la littérature, la simplicité volontaire, le culte du Marquis de Sade, les musées, l'art contemporain, l'architecture, l'anticapitalisme tronqué, le romantisme révolutionnaire, l'importance de William Morris, le mythe du bandit de Lacenaire à Jacques Mesrine. Autant de thèmes qui lui permettent de rappeler les fondements de la critique de la valeur, et de redéfinir des concepts essentiels tels que l'aliénation, la réification et le fétichisme en confrontant leur sens chez Marx, Lukács et Adorno.
Professeur d'économie, Frédéric Farah suit attentivement la crise libanaise, succintement évoquée dans les médias. Il s'agit en fait d'une triple crise : crise de change, crise de la dette publique, crise bancaire. Elle trouve son origine directe dans le système de développement mis en place par les élites au sortir de la guerre civile et, plus profondément, la conséquence du libre-échange et de l'ensemble du système néo-libéral.
A tous égards, nous sommes concernés par le désastre libanais.
1. Qui êtes-vous ?
Ancien élève du lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine puis de l'ENS à Paris, l'historien François Hartog est né en 1946 à Alberville. Issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie, c'est en hypokhâgne au lycée Louis Le Grand qu'il fait la découverte de la vie intellectuelle et politique. Il fait la connaissance en 1970 de Jean-Pierre Vernant (1914-2007) et s'oriente alors vers l'histoire ancienne avant de réfléchir, dans les années 1990, sur ce qu'il appelle les régimes d'historicité : la manière dont nous vivons le temps historique.
2. Histoire
Comment expliquer le basculement qui nous a fait passer au début des années 1970 de l'Histoire à la Mémoire ? De l'ère des grands acteurs à celle du témoin et de la victime ? Tiraillée entre la foi dans le futur et dans l'universel d'un côté, et l'histoire figée de l'autre avec la fin de l'Europe comme centre du Monde, l'Histoire s'écrit désormais au pluriel. Est-ce définitif ? L'Histoire le dira !
3. Temps
Nous sommes passés d'un temps où le futur était la catégorie dominante, celui d'une modernité valorisant vitesse et progrès, à un autre où le présent est venu occuper la première place, au point d'annuler le futur. Pour comprendre cette mutation, l'historien ausculte le temps chrétien d'où notre monde est sorti, s'intéresse aux Apocalypses, et s'interroge sur le nouveau futur qui s'annonce, avec le réchauffement climatique.
Après un parcours tout à fait classique qui l'a mené à l'agrégation d'économie, Antoine Vatan a ressenti le décalage immense existant entre une théorie formelle et le réel des rapports économiques. C'est alors qu'il est progressivement revenu à Marx afin de résoudre cette contradiction !
Crises économiques, exploitation, caractéristiques de l'état, rôle de la classe ouvrière, baisse tendancielle du taux de profit : deux cents ans après sa naissance et à l'heure de la mondialisation, ses analyses restent ce qu'il y a de plus solide pour comprendre l'histoire, la dynamique et le destin du capitalisme.
Autant la guerre civile européenne qui s'étend de 1914 à 1945 est une crise du système politique, autant la Grande Récession qui a commencé en 1929 est une crise du système économique, autant la crise commencée en 2020 est une crise mondiale du système informationnel. La science politique, la science économique sont réduites à l’impuissance pour comprendre notre monde.
Les politiques, les secteurs économiques indépendants du système informationnel ont couru derrière la production informationnelle, ont été réduit à réagir, toujours en retard et à bout de souffle. La politique et l'économie ont perdu la maîtrise du temps.
La crise de 2020 est à ce titre aussi structurelle dans l'histoire du monde que l'ouverture des combats de la guerre industrielle en 1914. Le décrire et le comprendre demande de nouveaux concepts, de nouveaux mots, un élargissement de la vision, très loin du bourrage de crâne, des sélections simplistes et de l'économie de l'attention comptée en secondes du système informationnel.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'09 : Présentation de l’auteur
- 0'03'19 : Présentation du livre
- 0'06'35 : Kant : Que puis-je savoir?
- 0'15'06 : Kant : Qui suis-je?
- 0'17'43 : Kant : Que m’est-il permis d’espérer?
- 0'19'27 : Géopolitique : Qu’est ce que le monde libre?
- 0'27'33 : Géopolitique : Qu’est ce que la politique?
- 0'32'36 : Que signifie le dédoublement dans une perspective traditionnelle?
- 0'36'03 : Conclusion
Un entretien mené par Gilbert Dawed.