La mondialisation : universel bienfait ? Pas vraiment. Comme tout phénomène humain, la mondialisation est la meilleure et la pire des choses à la fois.
La meilleure face de la mondialisation est sans cesse vantée par ses thuriféraires, pour l’essentiel des libéraux proches du monde des affaires, et par les médias qu’ils possèdent souvent : c’est la "mondialisation heureuse" décrite dans les années 1990.
Sa face obscure, ces mêmes intérêts tentent de la noyer dans le silence, ou bien, quand la réalité est trop grave pour être tue ou niée, ce "pire" est morcelé et présenté comme un épiphénomène (une collection de "fait divers") étranger à la mondialisation.
Alors qu’en Europe, le terrorisme islamiste se dissipe, alors qu’à l’échelle européenne la toxicomanie baisse chez les jeunes, quelle est aujourd’hui cette "face criminelle de la mondialisation" ? Quel est son avenir ?
Les différentes formes de la mondialisation criminelle (trafics de drogue, malversations financières, cybercriminalité, contrefaçons, trafics d’êtres humains…) et l’apparition de nouveaux acteurs hybrides évoluant entre mafias, réseaux terroristes et monde des affaires nous montrent un phénomène en pleine mutation.
Conférence prononcée dans le cadre du festival de géopolitique et de géoéconomie de l'Ecole de Management de Grenoble.
Après bientôt quatre décennies de recherches historiques consacrées à la violence, Robert Muchembled prend du recul, croise des données régionales avec les résultats rassemblés par d’autres historiens européens et confronte ses hypothèses à celles de spécialistes en sciences humaines. Il propose sur ce thème des plus complexes, un essai de synthèse qui entend poser sur le phénomène de violence, un regard largement évolutif et chronologique et comparatiste.
À rebours du sentiment dominant, l’historien montre que la brutalité et l’homicide connaissent une baisse constante depuis le XIIIe siècle. Il met en valeur la part des jeunes hommes dans ces manifestations de violence. Et il défend la théorie d’une "civilisation des mœurs", d’un apprivoisement voire d’une sublimation progressive de la violence.
Comment expliquer cette incontestable régression de l’agressivité ? Quels mécanismes l’Europe a-t-elle réussi à mettre en œuvre pour juguler la violence ?