Enfourchez votre bécane pour partir à la découverte de ce philosophe américain qui a tout plaqué pour devenir réparateur de motos.
De son éloge du carburateur à son nouvel ouvrage sur l'attention, c'est avec le monde que Matthew Crawford propose de nous remettre en contact !
Emission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Le cerveau humain connaît, étudie, explique et comprend, au point qu'il en est arrivé à prendre comme objet d'étude... lui-même. Et les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau ébranlent profondément nombre de croyances au fondement de la culture occidentale. Car les remarquables avancées des neurosciences rendent en effet désormais envisageable pour certains la perspective d'améliorer le cerveau et de supprimer ses faiblesses et ses "défauts" : le rêve d'un cerveau "parfait" semble à portée de la main. Cette vision conduit à considérer notre cerveau comme un ordinateur qu'il s'agirait d'optimiser en l'améliorant par divers outils pharmacologiques ou informatiques.
À partir d'une vulgarisation très pédagogique de recherches récentes souvent très pointues en neurosciences, Miguel Benasayag montre pourquoi ce nouvel idéalisme du "cerveau augmenté" est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu'entendent préparer les transhumanistes et certains scientifiques risque fort d'être surtout habité par la folie et la maladie...
Une thèse critique solidement argumentée, qui a commencé à faire son chemin dans le milieu des chercheurs les plus préoccupés par les apories et les failles de ce nouveau mythe du progrès.
Dans ce 9e épisode de l'émission, Alain Soral s'interroge sur la famille, cellule de base de toutes les sociétés humaines.
Cette thématique générale permet également d'aborder des points plus spécifiques comme les rapports hommes/femmes, la filiation où les pathologies psychologiques qu'entrainent des formes sociales disfonctionnelles.
Venue d’Amérique, comme l’idéologie de la décision des années 70 et celle de la communication des années 80, l’utopie de la "santé parfaite", qui les relaie, est l’avatar le plus achevé du technoscientisme.
Dans cette intervention, Lucien Sfez décrit ces grandes aventures qui pourraient avoir une influence capitale sur nos sociétés : le gigantesque projet de séquençage du génome humain, l’expérience Biosphère II et les tentatives de créer sur ordinateur des êtres artificiels (artificial life). Trois cheminements vers la surhumanité, vers un Adam d’avant la chute, en quelque sorte vers l’immortalité...
Mais les aspirations au retour à l’origine, à l’indistinction des sexes, à la totale propreté, à une hygiène alimentaire absolue et à une sécurité sans faille, toutes fruits de l'utopie, ne sont-elles pas autant de manières de camoufler les divisions sociales et de les perpétuer ?
Alain Ehrenberg se pose la question des frontières entre le biologique et le social, entre l'individuel et le collectif, entre l'homme et l'animal, entre le vivant et le non vivant.
Car les frontières que nous établissons ne sont-elles pas le reflet de notre incapacité ou de notre difficulté à penser la complexité du vivant ?
En tant que sociologue qui s'est interrogé sur les relations entre l'individu et la société, entre le biologique et le social, Alain Ehrenberg se propose d'envisager le cerveau comme un fait scientifique mais aussi comme un fait social.
La post-humanité a longtemps été un thème de science-fiction. Mais il arrive que celle-ci anticipe sur l’histoire à venir, et aujourd’hui, la post-humanité occupe à la fois la sociologie et la philosophie politique : à travers elle, ce sont les fondements de la cité qui sont questionnés de manière radicalement nouvelle.
Mais à quoi la post-humanité réfère-t-elle au juste ? À la figure du cyborg ? À la marchandisation du corps ? À l’ingénierie génétique ? À l’utopie de l’immortalité ? À une nouvelle régulation technologique des corps et des âmes ?
Ces termes, pour le commun des mortels, demeurent assez nébuleux. On sent toutefois se dessiner une société où la vie serait créée en laboratoire, où on pourrait vaincre la vieillesse, et peut-être même la mort.
Une telle société est-elle envisageable et désirable ? Savons-nous encore poser des limites à l’utopie d’une manipulation complète de la vie et du monde par la technologie ? Est-ce que l’homme, aujourd’hui, est tenté de se prendre pour Dieu ?
Émission "La vie des idées", animée par Mathieu Bock-Côté.
Le mouvement féministe a produit bien plus qu'une dynamique d'égalisation des conditions féminine et masculine. Il a contribué, montre Camille Froidevaux-Metterie, à réorganiser en profondeur notre monde commun, à la faveur d'un processus toujours en cours qui voit les rôles familiaux et les fonctions sociales se désexualiser. Par-delà les obstacles qui empêchent de conclure à une rigoureuse égalité des sexes, il faut ainsi repérer que nous sommes en train de vivre une véritable mutation à l'échelle de l'histoire humaine. Plus d'attributions sexuées ni de partage hiérarchisée des tâches : dans nos sociétés occidentales, la convergence des genres est en marche.
La similitude de destin des hommes et des femmes ne renvoie pourtant à aucune homogénéisation. Dans un monde devenu mixte de part en part, les individus se trouvent plus que jamais requis de se définir en tant qu'homme ou en tant que femme. Or ils ne peuvent le faire sans prendre en considération la sexuation des corps. S'évertuer à la nier, comme le fait un certain féminisme, c'est heurter de plein fouet cette donnée nouvelle qui veut que la maîtrise de sa singularité sexuée soit la marque même de la subjectivité.
Camille Froidevaux-Metterie entreprend ainsi de réévaluer la corporéité féminine pour en faire le vecteur d'une expérience inédite englobant l'impératif universaliste des droits individuels et l'irréductible incarnation de toute existence. Le sujet féminin contemporain se révèle alors être le modèle d'une nouvelle condition humaine.
Une intervention dans le cadre du séminaire ANR de philosophie politique du Centre International de Philosophie Politique Appliquée, organisé par Alain Renaut et Jean-Cassien Billier.