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La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le "fétichisme de la marchandise".
Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud : les individus ne connaissent qu’eux-mêmes et nient la réalité extérieure.
Y-a-t-il un lien entre ces deux phénomènes ? Le narcissisme est-il le côté subjectif du fétichisme ? On y trouve toujours le vide, la négation du monde extérieur dans sa multiplicité, la reductio ad unum.
On propose ici un retour sur la naissance historique du sujet moderne dans son opposition au monde et sur le rôle du "travail abstrait" qui se représente dans la valeur marchande, ainsi que sur la dimension anthropologique et psychanalytique du problème - jusqu’aux formes extrêmes de narcissisme que sont la destructivité et la violence aveugle.
Remarque : les cours n°01, 03 et 20 n'ont pas été enregistrés.


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L’individualisme est entré dans une nouvelle phase de son aventure historique, son moment hypermoderne caractérisé par six traits fondamentaux: le culte hédoniste, le culte du corps, le culte psy et relationnel, le culte du marché, le culte de l’autonomie individuelle et la disparition de la foi dans les grandes idéologies modernes de la Nation et de la Révolution.
Entre frénésie du présent et peur de l’avenir, consumérisme et "retour du religieux" se dessine un individu hypermoderne et paradoxal.
L’hyper-individualisme signifie libération de la vie privée mais aussi fragilisation des personnalités (anxiété, dépression, suicides…). Il tend à dissoudre les sentiments d’appartenance à l’entreprise mais il n’abolit pas nécessairement les formes d’implication de soi dans l’activité de travail. Il nous tourne toujours plus vers nous-mêmes, mais simultanément il génère de nouvelles demandes d’éthique.
S’il y a une pente de l’hypermodernité qui conduit à un individualisme irresponsable, une voie alternative responsable reste possible.


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La bioéconomie est le stade ultime du capitalisme !
C'est en étudiant les nouvelles dynamiques liées à la bioéconomie que Céline Lafontaine dresse ce constat. Sang, tissus, cellules, ovules : le corps humain s'est constitué en nouveau marché mondial.
Céline Lafontaine, de son point de vue féministe matérialiste, se propose de dégager les enjeux épistémologiques, politiques et éthiques de cette évolution sans précédent, liée aux nouveaux espaces des possibles que les dernières avancées scientifiques et technologiques autorisent.
Marie Gaille lui répond dans un second temps. La séance se termine par un échange avec les participants.
L'échange est animé par Catherine Larrère.


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Une conversation qui fait suite à la parution du dernier livre de Rémi Brage, et dans lequel celui-ci s'attache à définir la singularité du dieu des chrétiens en en soulignant les caractéristiques.
Dans une deuxième partie, la réflexion prend pour objet la sexualité d'un point de vue chrétien, en partant du travail de Fabrice Hadjadj.


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Le symbole de Nicée comprend la formule : "J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir". Le symbole des Apôtres parle de "la résurrection de la chair".
Après avoir exposé les principales anthropologies rencontrées au sein du christianisme (matérialiste, dualiste, constitutionnaliste, fonctionnaliste, illémorphisme, animaliste, quadridimensionaliste, irréaliste psychique et nihiliste) et leur rapport à la doctrine de la résurrection, Roger Pouivet tâche d’expliquer, dans le cadre des approches illémorphiste (St Thomas d'Aquin) et animaliste, comment une personne, en tant que réalité singulière, peut ressusciter.


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L’art moderne s’est souvent voué à la laideur. Anatomies difformes, palettes outrées, compositions incongrues, volonté de surprendre et de heurter : qui oserait encore parler de beauté ? Faute de pouvoir en appeler à la raison historique et à la désuétude des canons anciens – des proportions de Vitruve à la perspective d’Alberti -, ne convient-il pas de rechercher ce qui a provoqué ce changement radical dans l’élaboration des formes qu’on appelle "art" ?
S’appuyant sur les matériaux patiemment rassemblés depuis trente ans, Jean Clair propose une lecture anthropologique de l’esthétique moderne qui croise l’histoire de l’art, l’histoire des sciences et l’histoire des idées. Ainsi la seule année 1895 a-t-elle vu, simultanément, la naissance du cinéma. la découverte des rayons X, les applications de la radiotéléphonie (mais aussi la croyance en des rayonnements invisibles chez les tenants de l’occultisme), les premiers pas de la psychanalyse, l’essor de la neurologie : la sensibilité en est bouleversée, mais d’abord la façon qu’a l’artiste de se représenter le monde visible et singulièrement le corps humain.
Paradigmes et paramètres, les modèles ont changé. L’art devient l’expérimentation du monstrueux et crée de nouvelles entités parmi lesquelles Jean Clair distingue trois figures directrices : le mannequin des neurologues, descendant des alchimistes et de Goethe, le Géant des dictatures, "l’Ogre philanthropique" dont Le Colosse de Goya est le prototype, l’Acéphale enfin, le nouveau dieu des avant-gardes célébré par Georges Bataille.
Emission "Licences politiques".