L’oeuvre d’Alexandre Douguine nous invite à la fois à un dépassement des trois idées politiques caduques que sont le libéralisme, le socialisme et le fascisme, à une réflexion géopolitique sur la théorie des grands espaces et à une tentative de transposition politique de la pensée métaphysique d’Heidegger.
Ces réflexions d’un penseur majeur de la Russie contemporaine peuvent-elles et doivent-elles inspirer les nationalistes français ?
Henri Hude nous éclaire sur les racines et l’évolution du phénomène Tea Party, souvent mal compris en France.
En effet, ce parti s'inscrit dans une tradition bien américaine de révolution démocratique des classes moyennes visant à renover le personnel politique et à réaffirmer les valeurs traditionnelles de la politique americaine (la primauté de la constitution).
Dans cette optique, ce mouvement est interprété comme un sursaut de conscience de la classe moyenne qui se réapproprie le pouvoir, sans idéologie.
D’après Antoine Compagnon, un antimoderne est d’abord un moderne qui n'a pas bonne conscience !
Ni réellement conservateur ou traditionaliste, ni conformiste ou néo-classique, il est un moderne divisé et partagé. Ces idées fixes sont au nombre de six : historique, la contre-révolution ; philosophique, les anti-Lumières ; morale, le pessimisme ; religieuse, le péché originel ; esthétique, le sublime ; et stylistique, la vitupération.
Mais si Antoin Compagnon dresse ce constat, c'est aussi pour reconnaître que les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource.
Philippe Muray, que l'on peut classer dans cette catégorie, accompagne cette émission de ses analyses fines et mordantes.
David Mascré revient sur les ressorts idéologique, économique, morale, et spirituel de la grande crise que traverse notre vieille Europe.
Parti des effets de la mondialisation sur notre économie, il termine sur le séisme que fut la crise de l'école sous la 3e République, lorsque l'enseignement confessionnel traditionnel fut remplacé, au terme d'une véritable guerre civile, par l'école laïque et républicaine.
"L’adoption déculpabilisée d’un certain degré de conservatisme critique définit désormais l’un des fondements indispensables de toute critique radicale de la modernité capitaliste et des formes de vie synthétique qu’elle prétend nous imposer. Tel était, en tout cas, le message d’Orwell." Jean-Claude Michéa
Se réclamer du libéralisme et du conservatisme pose un gros problème du point de vue libéral. En effet, le libéral accepte les changements sans appréhension alors que pour le conservateur, l’ordre n’est pas spontané mais apparaît comme décrété par l’Etat.
On peut cependant voir les libéraux-conservateurs comme des individus désireux de conserver les institutions protégeant la liberté individuelle.
Il est intéressant de noter qu'une des thèses du travail de Jean-Claude Michéa est ici validée par un penseur libéral conséquent, à savoir que le projet libéral est un, et que les libertés politique, morale ou économique s'y soumettent toutes.
Serge Audier présente les différents courants néolibéraux depuis les années 1930 et le fameux colloque Lippmann.
Après le karch de Wall Street, des révisions ou des réaffirmations du libéralisme ont été proposées pour sauver cette doctrine.
Depuis, de nombreuses mouvances existent et sont souvent mal différenciées les unes des autres : conservatisme, néo-conservatisme, libertarianisme, etc.
C'est le mérite de Serge Audier que d'introduire de la nuance au sein de ce qui est aujourd'hui perçu -à tort- comme un mouvement unitaire : le néolibéralisme.