Le 30 janvier 1933, lorsque Adolf Hitler accède au pouvoir en Allemagne, un de ses objectifs est de mettre fin à "novembre 1918". Il désignait ainsi l'esprit révolutionnaire et républicain né à la fin de la Grande Guerre, coupable selon lui d'avoir mis son pays à genoux. Un an plus tard, à Vienne, Engelbert Dollfuss écrase dans le sang le mouvement ouvrier autrichien. En dépit de leurs différences, Hitler et Dollfuss partageaient une même volonté : liquider les mouvements socialistes et communistes les plus puissants d'Europe.
Quinze ans plus tôt à Berlin, Vienne, Budapest, Munich, la révolution était à l'ordre du jour dans tout l'espace de la Mitteleuropa. Les républiques proclamées comme les expériences de démocratie "par en bas" se multiplient.
Des épisodes, désormais largement oubliés et refoulés, sans lesquels l'histoire de ces pays est pourtant incompréhensible. Refusant de comprendre cette histoire en considérant comme inévitable la fin tragique de 1933, Jean-Numa Ducange revient sur ces expériences, et montre que d'autres possibles existaient.
La gauche française prétend depuis son apparition sur la scène politique à la supériorité morale non seulement sur une droite conservatrice rarement représentée mais sur le peuple français en tant que tel. Elle en serait le guide vers un meilleur des mondes progressiste.
Pourtant lorsque l'on regarde les accomplissements de la gauche depuis 1792, on n'y perçoit pour l'essentiel qu'une succession de crimes et de trahisons dont à aucun moment elle n'a eu l'intention de s'amender.
C'est cette histoire sans concession de la gauche française que retrace Xavier Moreau.
Émission "Quartier Libre", animée par Henry de Lesquen.
Intellectuel de sensibilité écologiste, ancien homme politique et chef d'entreprise, Laurent Ozon nous propose une mise en perspective de l'actualité politique, économique ou techno-scientifique.
Car la déferlante d'informations journalière mérite d'être analysée avec recul et sans passion, afin qu'elle prenne sens et oriente l'action.
Depuis la fin du XIXe siècle et la création des premiers parcs naturels africains pour "sauver’" une nature forcement vierge et sauvage de ces habitants, c'est toujours la même logique qui perdure. Un siècle et des milliers d’expulsions plus tard, peut-on parler d'un colonialime vert ou des nouveaux habits verts du colonialisme ?
Il est temps de secouer le cocotier de notre bonne conscience écologique en mettant en question les politiques de protection de l'environnement à l'œuvre sur ce continent.
Émission "Autour de la question", animée par Caroline Lachowsky.
L'orientalisme et l'occidentalisme, c'est-à-dire les savoirs sur la société de l'autre se sont développés en parallèle, permettant de créer des comparaisons qui, dans certains cas, deviennent des actions.
Pris dans la temporalité longue de la grande divergence du XVIIIe siècle où l'Europe se sépare des autres sociétés à la grande convergence actuelle, différentes attitudes contradictoires se succèdent pour aboutir à un conflit des identités à un moment où en réalité le narcissisme de la petite différence dissimule une très probable dissolution de l'exogène.
Au-delà des polémiques, que sait-on vraiment de l'assimilation et de son histoire ? La pratique qui consiste à exiger de l'étranger qu'il devienne un semblable remonte à l'Antiquité, et n'est le privilège ni d'un pays, ni d'une époque.
Personne n'avait jusqu'ici proposé une histoire globale de l'assimilation. L'ambition des travaux de Raphaël Doan est de donner un panorama des pratiques d'assimilation à travers l'histoire, de l'Antiquité à nos jours, de l'Europe à l'Amérique, du Japon à l'Arabie, des grands empires aux pays d'immigration.
Un fait se dégage : même si elle se révèle parfois contraignante, l'assimilation est toujours associée à l'universalisme, tandis que le refus de l'assimilation a souvent partie liée avec le racisme ou la xénophobie. Loin d'être synonyme de repli sur soi, l'assimilation se révèle historiquement le propre des sociétés ouvertes.
En creux, ce sont les problématiques de notre époque, marquée par les crises migratoires et la mondialisation, que Raphaël Doan cherche à éclairer, en abordant les problématiques de l'étranger et de l'immigration sous un nouveau jour. Faut-il chercher à rendre nos sociétés diverses plus homogènes ? Quel type de culture, quel rapport à nous-mêmes et à autrui voulons-nous ? Bref : à Rome, doit-on encore demander de faire comme les Romains ?
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Jean-Baptiste Fressoz revient sur l'ouvrage Les Révoltés du Ciel, coécrit avec Fabien Locher, dans lequel est montré que le climat a été longtemps partie intégrante des débats politiques depuis le XVe siècle. Les deux historiens discutent du rapport au changement climatique dans les sociétés occidentales entre les XVe et XXe siècles, en exposant les épisodes marquants de l'histoire scientifique, économique et politique de la perception du climat.
Partant d'une enquête lancée en 1821 par le ministre de l'Intérieur français auprès des préfets, afin de mesurer la perception de l'évolution du climat depuis la Révolution dans l'ensemble du pays, les auteurs de l'ouvrage montrent que le climat et son évolution ont toujours fait partie des préoccupations non seulement des hommes de sciences, naturalistes, botanistes ou médecins, des explorateurs, des paysans, mais aussi des hommes politiques.