Alain Soral interviewé par Djamazz sur le logiciel Paltalk. Divers sujets sont traités pendant ce long entretien : du nationalisme à l'Islam, de la colonisation aux rapports France-Algérie, de Mai 68 au libéralisme, de l'oligarchie à Chavez et Poutine, du 11 septembre à la démocratie et de la franc-maçonnerie à Tariq Ramadan, Alain Soral met en oeuvre sa grille de lecture du réel pour en comprendre le devenir.
Au Xinjiang, "Nouvelle Frontière Chinoise", les Ouighours (turcophones et musulmans) sont plus de 10 millions. Anciens acteurs essentiels sur la route de la Soie, dont Kashgar était l’une des grandes étapes, détenteurs d’une riche culture, ils sont progressivement submergés par des vagues de migrants Han.
Quels sont les vrais enjeux du peuple et de l’ "identité" ouighoure au sein de ce "Grand Ouest" chinois très géostratégique et riche en matières premières ?
Emission "Tout un monde".
On pourrait s’étonner de voir un anthropologue placer sa discipline sous l’égide du politique –et non de la politique, encore que les deux domaines soient liés–, puisqu’il est censé s’occuper d’un objet lointain, par essence non- ou a- politique : le sauvage, le primitif, le traditionnel, quel que soit le nom que l’on donne à l’altérité ou à l’alternative exotique.
En effet, le sauvage en tant qu’autre absolu, peut apparaître comme une alternative à notre monde occidental fatigué, à notre démocratie frappée par la crise de la représentation. Et l’on évoquera ici tous les auteurs, et non des moindres, Lévi-Strauss notamment, qui, dans une filiation primitiviste inspirée de Rousseau, croient trouver dans les sociétés primitives des remèdes à notre mal-être ou à notre désenchantement démocratique. Ces auteurs voient ainsi dans la palabre africaine un substitut avantageux au vote qui, pour eux, à l’inconvénient de cliver le corps social. Dans la même veine, ils cherchent dans les chartes des empires ouest-africains médiévaux des éléments juridiques anticipant sur les droits de l’homme.
Mais ce primitivisme, s’il appartient en propre aux anthropologues les plus conservateurs, n’épargne pas pour autant leurs collègues plus progressistes. Ainsi, la focalisation de Balandier sur la "situation coloniale" de l’Afrique dans les années 1950 ne l’a pas pour autant empêché de développer des vues extrêmement contestables et datées sur l’islam.
C’est en effet un déni d’historicité qui frappe la démarche anthropologique dans son ensemble puisque celle-ci s’est attachée à décrire et à analyser des "cultures" censées être restée semblables depuis l’aube des temps. Ce refus de l’histoire, et la dépolitisation qui l’accompagne, se manifeste également dans le domaine des langues et de l’art dans la mesure où ces entités sont considérées hors du temps et sont abstraites des relations qu’elles nouent les unes avec les autres. Le primitivisme interdit ainsi de saisir les réseaux qui expliquent la naissance et la disparition des langues ou encore d’appréhender les liens qui existent entre la représentation du corps sauvage et celle du corps ouvrier, par exemple.
Enfin, Jean-Loup Amselle abordela société française contemporaine puisqu’il s’efforce de montrer le phénomène de "culturalisation" de la vie politique, intervenu au cours du quinquennat de Sarkozy et qui s’est prolongé au cours de la dernière campagne présidentielle.
La domination géopolitique des États-Unis est-elle constitutive d'un "empire américain" ? Faut-il comprendre les différentes formes de domination économique entre le Nord et le Sud dans les termes de l'anti-impérialisme d'autrefois ?
La question impériale ne cesse de travailler la conscience politique occidentale. Mais elle reste l'une des moins bien comprises de l'historiographie moderne.
Selon Henry Laurens, ses formulations théoriques les plus abouties sont venues des adversaires de l'impérialisme. Or leurs critiques ont souvent manqué leur cible.
C'est donc à une histoire de l'impérialisme et de ses dénonciations que nous convie l'historien au travers de cette conférence.