Dire l’essentiel sur Bertrand de Jouvenel n’est pas une tâche facile.
Fils d’Henri de Jouvenel, journaliste et homme politique français, le nom de Bertrand de Jouvenel (1903-1987) est associé aux femmes et aux hommes des mondes littéraires et politiques ayant marqué ce siècle : de Colette à Drieu en passant par Emmanuel Berl, de Benes ou de Milan Stefanik père de la Tchécoslovaquie à Adolf Hitler ou Lloyd George... On est surpris par la foisonnante galerie de portraits que ce journaliste a dressée au cours de son existence.
Jouvenel peut aussi nous apparaître déroutant : issu de la gauche radicale, il se dirigea ensuite vers le Parti Populaire Français de Doriot. Tenté par le fascisme, il en reviendra pour s’imposer comme un des pionniers de l’écologie mais aussi comme un libéral apprécié encore aujourd’hui outre Atlantique ou au-delà des Alpes en Italie.
Olivier Dard nous dresse ici le portrait d'un atypique, témoin des passions du XXe siècle.
Emission "Un jour dans l'Histoire", menée par Christophe Dickès.
Quels sont aujourd'hui, dans le champ historique, les sujets qui nous sont interdits d'explorer ? Ou pire, seulement dans un certain sens ?
Comment y expliquer la prise de pouvoir de la pensée unique depuis une trentaine d'années ?
Annie Lacroix-Riz a vécu ce renversement et s'applique ici à en expliquer les causes.
Marc Augier, alias Saint-Loup (1908-1990), fut emporté par le vent de l'Histoire, à toute vitesse, mais sans jamais tomber.
Il en a tiré une oeuvre forte et virile, parcourue par un souffle épique. Une oeuvre peinte à fresques, où des individus et des groupes d'individus doivent affronter les bombardements, le rouleau compresseur des chars soviétiques, l épuration, les foules ivres de violence, mais aussi la montagne, la neige, le froid polaire, les avalanches, les tempêtes, les poux, l'hiver russe, une panne de moteur en altitude ou, simplement, la fatigue au guidon d'une moto lancée sur les routes d'Europe.
Ce qui fascine, chez Saint-Loup, ce sont des valeurs universelles, qui n'appartiennent à aucun camp : c'est cette vie de sportif, d'aventurier, de guerrier.
Saint-Loup est le contraire d un idéologue. C'est un militant, mais ce n'est pas un homme du combat des idées. C'est un homme d'action, ayant mis ce goût de l'action et du risque calculé au service de causes politiques et parfois militaires.
Soixante-cinq ans après la fin de la guerre et plus de vingt ans après la chute du mur de Berlin, il est temps de se pencher sur son oeuvre, de la dégager de sa seule dimension hérétique, conséquence de ses quatre années à la LVF et à la Waffen SS. Oui, il faut revisiter ce grand créateur de mythes, et personnage mythique lui-même.
Rencontre autour de l'anthologie de "Je suis partout" (1932-1944), le célèbre hebdomadaire de l'avant-guerre et de l'occupation.
Une série impréssionnante de plumes célèbres : Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, Céline, Henry de Montherlant, Jacques Perret, Thierry Maulnier, Lucien Combelle, Jean Azéma et bien d'autres y sont présents.
Emission présentée par Eugène Krampon, Gérard Vaudan et Wilsdorf.
Céline est le plus grand des écrivains car il excelle dans tous les compartiments de la littérature : élégance, préciosité, violence, lyrisme, sarcasme, psychologie, humour, poésie, structure romanesque, tragédie, etc...
Il n'y a, dit Nabe, que deux autres écrivains de son niveau : Shakespeare et Dostoïevski.
Interview intégrale tournée le 1er avril 2011, pour le documentaire d'Arte "Le Procès Céline", et dont n'a été conservé qu'une minute vingt secondes.
Si la sortie de Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) en Pléiade ravive des débats politiques et idéologiques liés à sa Collaboration et à son antisémitisme, elle permet également de faire retour à une oeuvre littéraire singulière, marquée par l'expérience de la guerre totale, la première et supposée "der des der", qu'il vécut au Front (Verdun, Dardanelles), à celle d'une entre-deux-guerre endiablée dont il accompagna, côtoyant les Surréalistes puis rejoignant la mouvances fasciste, l'effervescence et les impasses, laissant derrière lui une longue déploration, hérissée de satires sociales, de désenchantement métaphysique et d'errance intérieure. Un périple gâché et épanouit par son suicide au gaz, le 15 mars 1945. Ne sont pas oubliés les films inspirés par son oeuvre : Louis Malle, Jonathan Trier.
Le personnage et l'oeuvre d'Albert Lewin sont ensuite abordées, à la suite de la sortie de "Pandora", "Bel-ami" et "Le Portrait de Dorian Gray" en DVD. Lewin, gourmet de culture et d'avant-gardisme artistique s'attacha à peindre, au sens fort d'un cinéma hanté par legeste pictural, des figures d'être marquées par la mort : Pandora et le Hollandais volant, à qui il donna les traits d'Ava Gardner et de James Mason ; Bel-ami qu'il fit jouer à George Sanders ; Dorian Gray qui prit, grâce à lui, les traits glaçants de l'acteur Hurd Hatfield.
Philippe Nemo propose, dans son livre "Les deux républiques françaises", une relecture de l'histoire politique française depuis deux cents ans.
Son opposition entre deux conceptions antinomiques de la République et de la démocratie, soit la vision libérale de "1789" opposée à la vision jacobine et millénariste de "1793", se révèle d'une très grande efficacité pour comprendre la continuité des conflits idéologiques en France et réinterpréter un certain nombre d'événements politiques dont nous n'avons pas toujours perçu la nature des enjeux.
Philippe Nemo s'exprime ici en tant que penseur libéral sur sa conception des rapports entre République et laïcité, qui le conduit à faire le procès de la politique scolaire et universitaire française poursuivie avec une extraordinaire constance par tous les gouvernements républicains qui se sont succédés depuis le début du XXème siècle jusqu'à aujourd'hui.