Riche de la promesse d'une convergence économique et politique au sein de l'Union européenne, la création de l'euro et son utilisation depuis vingt ans ont entrainé au contraire une divergence et des tensions, notamment entre le nord et le sud du continent. Comment en sommes-nous arrivés là ?
L'économiste Gaël Giraud nous aide à comprendre le sens de la crise profonde des institutions européenne, notamment financières, et nous propose quelques idées d'action pour y faire face.
Une conférence prononcée dans le colloque "Revisiter les solidarités en Europe" organisé par Alain Supiot.
Comment penser le monde sans lui appliquer le dualisme entre nature et culture qui imprègne notre cosmologie moderne ?
Poursuivant depuis des années une réflexion approfondie sur ce sujet, Philippe Descola nous propose une nouvelle théorie visant à dépasser notre ethnocentrisme occidental et moderne. Et ce sont les quatre grands modes d'identification possibles de l'homme avec son environnement qu'il a identifiés qui nous sont ici exposés.
L’humanité semble issue de deux processus apparemment contraires : l'hominisation (évolution biologique) résulterait de l'émergence d'une seule espèce humaine ; en revanche l'humanisation (évolution sociale et culturelle) s'est faite par la diversification des cultures et l'émergence d'une normativité propre à chaque groupe humain.
On pourrait penser que les deux processus doivent être étudiés séparément car ils ne relèvent ni de la même échelle de temps, ni des mêmes critères. Et pourtant, l'humanité s’est faite par interaction : bien que les facultés intellectuelles (sociales et morales) ne soient pas propres à l'homme, elles limitent chez lui l'influence de la sélection naturelle. D'ailleurs le langage articulé, qui est rendu possible par l'évolution biologique, favorise la diversification des cultures.
De l'hominisation à l'humanisation, la tension entre le relatif et l'universel semble suggérer un universalisme pluriel, mais sans dire comment le mettre en pratique.
Le linguiste Claude Hagège nous invite à prendre un recul dans le temps et l'espace pour penser conjointement le développement des fonctions cognitives de l'homme et la diversité des langues dans le processus d'humanisation.
C'est dans le cadre du séminaire "Écrire la vie" dirigé par Antoine Compagnon que Pierre Jourde, écrivain et critique français, relate son expérience d'écriture de Pays perdu et les suites polémiques qui ont eu lieu après sa parution
Ce roman retrace la vie des habitants d'un village du Cantal décrite comme très rude et marquée par l'alcoolisme, la solitude et le suicide. Inspiré du village de Lussaud dont est originaire la famille Jourde, il a suscité une vive émotion parmi ses habitants. Lorsqu'il y est revenu, Pierre Jourde et ses enfants ont alors été agressés physiquement et chassés du village à coups de pierres...
Un épisode marquant qui force l'écrivain contemporain à s'interroger sur son rapport au réel et à la fonction de la fiction littéraire.
Professeur à l'Institut Max Planck d'Anthropologie Evolutionnaire à Leipzig, professeur invité titulaire de la chaire internationale de paléoanthropologie au Collège de France, Jean-Jacques Hublin interroge notre rapport à l'extraction et à la consommation de l'énergie, des premiers hominoïdes à homo sapiens, dans le cadre de cette série de cours.
Roget Pouivet, tenant de l'épistémologie des vertus, s'interroge sur les conséquences d'une telle position en esthétique.
C'est donc sur la nature des "vertus esthétiques" qu'il s'arrête, étudiant leurs rapports avec les vertus épistémiques, et plus largement, avec les vertus intellectuelles et les liens que ces dernières entretiennent avec les vertus morales.
Le rationalisme "à la française" a des parfums de positivisme suranné, ou tendrait du moins à évoquer davantage les noms de Lachelier, Fouillée ou Renouvier que de philosophes contemporains.
Raison, rationalisme et rationalité sont pourtant des notions revendiquées dans une certaine mesure par des penseurs aussi divers que Jules Vuillemin, Gilles Granger et Jacques Bouveresse. Mais leurs œuvres correspondent à des usages de la philosophie fort différents : tandis que Vuillemin évalue chaque système par sa force interne, Granger comprend la philosophie comme connaissance, et Bouveresse comme critique et thérapie.
L'appel à la raison suffit-il à donner cohérence et unité à ces approches ? Le rationalisme français est-il autre chose qu'une fiction obsidionale ?
Cette conférence a pour objet de revisiter l'idée de solidarité dans sa dimensions historique et institutionnelle.
À cette fin, Pierre Musso conjugue un point de vue historique, permettant de retracer le cheminement de l'idée de solidarité sur ses versants juridique et sociologique, et un point de vue juridique propre à éclairer la mise en œuvre de l'idée de solidarité dans le droit positif.
Une conférence qui s'inscrit dans le séminaire sur "Les avatars de la solidarité", animé par Alain Supiot.