De l'empire Ottoman à partir du XVIe siècle jusqu'à l'hégémonie américaine contemporaine en passant par les colonialismes britanniques et français, le monde arabe n'arrive toujours pas à retrouver son autonomie stratégique en s'érigeant en pôle géopolitique majeure. Et ce, malgré des richesses autant naturelles qu'humaines incommensurables.
Les facteurs de blocage sont-ils d'ordre historiques ? culturels ? religieux ? idéologiques ?
Dès la fin du Moyen Âge, l'Occident a imposé sa puissance au reste de la planète. Comment cette aire géographique et culturelle s'y est-elle prise pour devenir si riche et puissante ?
- 0'00'00 : Problématique
- 0'05'00 : Qu'est-ce que l'Occident ?
- 0'07'46 : Que veut dire "supériorité" ?
- 0'09'46 : État des lieux avant le XVe siècle
- 0'13'49 : Le bond en avant de l'Occident
- 0'17'48 : Le relatif recul de l'Occident
- 0'25'20 : L'impérialisme n'est pas une cause
- 0'34'13 : Un ancienne supériorité à discuter
- 0'37'30 : L'énergie
- 0'42'26 : La concurrence
- 0'53'02 : L'ingéniosité
- 0'56'57 : La puissance martiale
- 1'02'42 : La propriété et la liberté
- 1'13'08 : La maîtrise rationnelle du monde
- 1'22'35 : Le savoir
- 1'30'31 : Le travail et l'abondance
- 1'37'29 : La culpabilisation de l'Occident
- 1'44'44 : Résumé des causes
- 1'47'21 : Les menaces sur l'Occident
L'orientalisme et l'occidentalisme, c'est-à-dire les savoirs sur la société de l'autre se sont développés en parallèle, permettant de créer des comparaisons qui, dans certains cas, deviennent des actions.
Pris dans la temporalité longue de la grande divergence du XVIIIe siècle où l'Europe se sépare des autres sociétés à la grande convergence actuelle, différentes attitudes contradictoires se succèdent pour aboutir à un conflit des identités à un moment où en réalité le narcissisme de la petite différence dissimule une très probable dissolution de l'exogène.
Les lieux communs ont la vie dure. Ainsi cette idée d'un Moyen Age dualiste, qui aurait instauré une guerre entre le corps et l'âme : d'un côté, un corps coupable, source du péché, de l'autre, une âme pure tournée vers Dieu.
Réfutant cette construction, Jérôme Baschet montre plus subtilement que le Moyen Age chrétien a développé une pensée positive du lien entre l'âme et le corps, soucieuse de valoriser l'unité psychosomatique de la personne.
Ce modèle a permis de penser non seulement l'être humain mais aussi l'ordre social dont l'Eglise est alors l'institution dominante.
Jérôme Baschet dépasse les limites habituelles du Moyen Age en prolongeant l'analyse jusqu'au moment où, avec Descartes et Locke, s'impose une conception radicalement nouvelle de la personne, identifiée à la conscience, qui ne doit son activité à rien d'autre qu'à elle-même.
En montrant enfin les différentes perceptions de la personne dans d'autres cultures - de la Chine impériale aux sociétés amérindiennes en passant par l'Afrique ou la Nouvelle-Guinée - Jérôme Baschet nous offre un voyage comparatiste indispensable pour évaluer la singularité des conceptions occidentales de l'humain et mettre à distance l'idée moderne du moi.
Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.
Il y a tout juste un siècle, en 1918, le philosophe et historien allemand Oswald Spengler (1880-1936) publiait le premier volume de son maître-ouvrage Le déclin de l’Occident.
Partisan d’une approche "morphologique" de l’histoire, Spengler décrivait les différentes cultures de l’humanité comme des organismes collectifs, passant toutes par les mêmes phases depuis leur naissance jusqu’à leur mort. La civilisation était à ses yeux la forme que prennent les cultures sur leur déclin. Ces thèses furent discutées passionnément dans le monde entier.
Dans ce nouveau numéro des "Idées à l’endroit", Alain de Benoist s'entretient avec Gilbert Merlio et David Engels pour débattre des thèses et de l'héritage d'Oswald Spengler.
En grand érudit, Bruno Gollnisch nous retrace l'histoire des contacts entre l'Europe, la Chine et le Japon, depuis le XVIIe siècle.
Qu'il s'agisse de commerce, de religion, de techniques ou même du droit, l'influence occidentale fut tantôt bien accueillie voire recherchée, tantôt combattue.
On verra sur de nombreux exemples combien les différences de cultures rendaient difficile la compréhension mutuelle mais comment le pragmatisme asiatique a finalement permis à ces peuples de sortir de l'isolement à leur profit.
La conclusion sera laissée à Lou Tseng-Tsiang, cet homme d'État chinois converti au catholicisme qui devint Dom Pierre-Célestin, moine bénédictin en Belgique.
L'histoire de l'émergence du capitalisme est une histoire lourde d'enjeux politiques : s'il a toujours existé, qu'il n'est qu'une prolongation d'un penchant de l'homo oeconomicus aux échanges, qu'il a émergé pacifiquement dans toute l'Europe occidentale à partir du Moyen Âge et/ou qu'il n’a jamais eu aucun lien avec des oppressions comme celles du patriarcat, du racisme, de l'esclavage, du colonialisme, de l'exploitation des milieux naturels et de l'État, alors comment ne pas en conclure qu'il n'y a pas de sortie possible du capitalisme ?
Et si, au contraire, il avait émergé violemment, en rupture avec l'histoire des sociétés humaines, mais aussi – c'est l'objet de cette émission – de manière globale, en articulation avec ces formes d'oppression ? Il s'agit désormais de combiner une histoire de l'essor spécifique du capitalisme, issue du "marxisme politique", et une histoire de son expansion impériale et de son interconnexion avec des sociétés non-capitalistes, issue de "l'histoire globale", en dépassant de ce fait leurs limites respectives.
Émission "Sortir du capitalisme".
Jean-François Mattéi étend le concept d' “Europe” à tous les pays où les européens ont émigré de façon massive (notamment les Etats-Unis), voire aux pays utilisant des outils conceptuels européens (comme le Japon ou la Chine).
Selon sa définition, depuis le 15e siècle, aucune invention n’a été réalisée en dehors de l' "Europe”. Pour lui, l’Europe, sous-tendue par une pensée messianique, incarne l'accès à l'universel et ne saurait accepter d'être culpabilisée pour son passé (colonial par exemple), aucune autre civilisation n'ayant autant apporté au monde.