En 1994, elle publie ce premier roman au titre pour le moins accrocheur. Le public découvre alors cette jeune romancière au style hard et singulier. Les thèmes du livre : ultra-violence et sexe sans détour, cru diront certains. En tout cas, une écrivaine est née. Au rythme des interviewes, les Français apprennent à connaître cette jeune femme, très vite cataloguée de rebelle et punk, porte-voix d’une génération qui ne veut pas s'en laisser compter par le politiquement correct qui devient un principe dans le courant des années 90, comme une sorte de retour à un ordre moral qui ne veut pas dire son nom et qui aujourd'hui impose sa loi.
Quelques années après, en 2000, Virginie Despentes décide de réaliser elle-même l’adaptation cinématographique de ce premier roman. La caméra supplée le verbe, mais la radicalité reste la même. Scènes de sexe non simulées, assassinats sommaires et flot d’hémoglobine. Les images en choquent plus d’un. Le film est classé X et interdit de projection.
Ce scandale soulève, sur la place publique, la question du cinéma pornographique. À un point tel que la justice est saisie et la loi modifiée.
Alors, que montre et que dit ce film ? Pourquoi le roman a-t-il pu être publié et le film interdit ? Que nous dit cette affaire des rapports entre l’art et la représentation du sexe et de la mort ? Que nous dit-elle aussi de la censure en France ?
Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.
C'est au travers d'un entretien mené par Olivier François que Michel Marmin nous évoque ses souvenirs cinématographiques et nous parle de son rapport au septième art.
0:00:00 : Introduction
0:01:28 : Souvenirs ?
0:05:00 : Cinéphilie ?
0:09:20 : Mac-Mahonien ?
0:23:14 : Nouvelle Vague ?
0:24:41 : Jean-Luc Godard ?
0:28:27 : Réalisateurs ?
0:33:13 : Gérard Blain ?
0:45:57 : Créations ?
0:48:58 : Hollywood ?
0:54:08 : Cinéma muet ?
0:57:28 : Musique ?
1:01:49 : Érotisme ?
1:01:30 : Spiritualité ?
1:02:25 : Comédiens ?
1:06:14 : Cinéphilie ?
Pour ce Grand Entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique et géopolitique de la rentrée, soit de l'été et du mois de septembre 2017.
PARTIE 1:
- actualité du Cercle Aristote
POLITIQUE INTERIEURE
- rentrée politique
- pourrissement de la société française
- avenir du mouvement souverainiste
PARTIE 2:
POLITIQUE INTERNATIONALE
- élections en Allemagne
- Macron et l'Europe un échec
- le Venezuela
- la Corée du Nord
- la Birmanie
GRANDS DISPARUS
- Claude Rich
- Jeanne Moreau
- Pierre Bergé
- Max Gallo
Alfred Eibel a fréquenté Fritz Lang durant de nombreuses années, vu et revu la plupart de ses films.
Gardant son enthousiasme intact pour se grand réalisateur, il nous fait part de ses réflexions et met en lumière les rapports souterrains entre la vie de Fritz Lang et les personnages de ses films.
Il entend bien nous montrer que cet homme n'a pas cédé un pouce en rapport avec ce qu'il voulait exprimer : il s'est souvent accommodé de budgets dérisoirs en en tirant le meilleur parti possible, restant lui-même.
Ce fut à la fois sa force et son anémie.
C'est au travers d'un entretien mené par Olivier François que Gabriel Matzneff nous évoque ses souvenirs cinématographiques et nous parle de son rapport au septième art.
0:00:00 : Introduction
0:00:57 : Souvenirs ?
0:05:42 : Cinémathèque ?
0:06:50 : Découvertes ?
0:10:41 : Mac Mahon ?
0:13:01 : Hollywood ?
0:14:19 : Muet ?
0:15:02 : Personnages ?
0:16:49 : Ecritures ?
0:25:40 : Acteurs ?
0:32:50 : Erotisme ?
0:34:55 : Nouvelle Vague ?
0:37:53 : Rohmer ?
0:40:31 : Bergman ?
0:43:06 : Cinéma italien ?
0:54:12 : Cinéma russe ?
0:58:54 : Russie ?
1:01:54 : Hergé ?
1:03:52 : Epitaphe ?
Le synopsis se résume en quelques lignes. Un samedi soir, deux gars empruntent une voiture... puis s’enfuient dans une course incontrôlée et jubilatoire où ils rencontrent des femmes de tout âge. Ils cassent, courent, bavent, agressent et baisent... Désolé pour le terme, pas forcément élégant, mais en l’occurrence, il n’y en a pas d’autres !
Bertrand Blier écrit le livre puis le scénario et réalise le film : c’est ce qu’on appelle du cinéma d’auteur.
Gérard Depardieu et Patrick Dewaere enfilent les vêtements des loubards et à deux, ils parcourent la France et le corps des femmes, perdus entre les seins d’une mère dans un train, enlacés par une dame qui sort de prison, ou maladroits dans le corps d’une femme qui elle, n’a toujours pas trouvé la route du plaisir. C’est Miou-Miou qui enlèvera à plusieurs reprises les vêtements de la shampouineuse Marie-Ange.
En France, le film est l’un des succès de l’année, il est vendu dans le monde entier. Les valseuses devient le film d’une génération, celui qui révèle par l’écran le bouleversement d’une société. Finie la France de Papa. L’esprit de révolte et de liberté ne se limite plus au seul quartier latin mais imprègne désormais toute la société. Et puis trois acteurs deviennent des grands noms et des têtes d’affiche... Quant à Bertrand Blier, il se fait un prénom.
Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.
Exhibition, Change pas de main, Les Tripoteuses, Le sexe qui parle, A bout de sexe... : en 1975, les affiches de films aux titres plus ou moins allusifs fleurissent dans les rues de France. Le cinéma érotique, porno, blue, rose, X, hard, selon la terminologie employée, connaît un âge d’or sans précédent et sans suivant. Les salles n’ont jamais été aussi remplies, les acteurs s’amusent, les réalisateurs aussi, les producteurs se frottent les mains, et les bien-pensants restent discrets. Sept ans après les appels de Mai 1968 à une "jouissance sans entrave", la libération des mœurs semble bel et bien en cours.
Ce dévergondage du cinéma, c’est un homme politique, de droite, qui l’a encouragé : Valéry Giscard d’Estaing, le plus jeune président de la République jamais élu jusqu'alors. L’érotisme, puis la pornographie, sortent de la clandestinité, dans une société pourtant marquée par le conservatisme moral des années De Gaulle puis Pompidou. Après quelques mois d’une liberté quasi sans freins, le vent rose qui souffle sur la France retombe à la fin de l’année 1975, bridé par les contradictions d’une société divisée.
Puritanisme et esprit libertaire, érotisme et pornographie, art et industrie, libération du corps et féminisme : les tâtonnements sont légions en 1975, surtout en ce qui concerne la question du sexe et de ses représentations.
Retour sur une année osée, dégoûtante pour certains, enchantée pour d’autres, entre revendications, transgression, hédonisme et société de consommation. Une immersion nostalgique et licencieuse...
Emission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.
L'univers du X est un secteur économique qui a connu de profondes mutations, où les puissants d'hier ne sont plus ceux d'aujourd’hui. On pourrait penser à première vue que s’intéresser aux enjeux de pouvoir dans l’industrie du X s'éloigne de l'analyse habituelle des rapports de force qui traversent notre société. Mais s'il est un angle sous lequel le monde du X n'est jamais analysé, c’est bien celui du pouvoir.
Dès son origine, le "porno" a eu affaire avec l’État. L'État censeur, l'État moral et réprobateur qui voyait dans cette activité un métier de dépravé, voire de proxénète. L'Etat taxateur aussi, qui a tenté de dissuader l'expansion du X tout en profitant de ses bénéfices : le monde politique a cultivé un rapport distant et ambiguë vis-à-vis du X.
La progression du libéralisme culturel a empêché une condamnation tout azimut d'une industrie dont on reconnaît qu'elle relève de la pratique privée. Mais le haro moral n'est en même temps jamais loin, sur fond de surenchère médiatique à la vertu.
Pour les consommateurs de contenus pornographiques, les temps ont par contre bien changé. Elle est loin l'époque où des cinéastes provocateurs faisaient du cinéma coquin une manière de dynamiter les normes sociales et connaissaient la censure. Loin le temps où des producteurs semi-clandestins bravaient les interdits pour satisfaire des consommateurs qui fréquentaient le cinéma spécialisé et les sex-shops dans un anonymat parfois honteux.
Un demi-siècle après les premiers films pornographiques, le "porno" s'est banalisé et s'est surtout massifié en devenant une industrie rentable de production de fantasmes. Un univers mondialisé également, où le "porno" français tente de se faire une place, à l'image du cinéma national plus traditionnel. Internet a profondément bouleversé son fonctionnement, modifiant les rapports de force qui structurent cet univers et les modalités de la consommation de fantasmes en vidéo. Le "porno" a également évolué avec son temps et tente aujourd’hui de faire une place aux nouveaux rapports hommes/femmes, à un public plus diversifié, plus féminisé.
Comment est structuré l’univers du X ? Quelles sont les étapes qui nous ont menées à son organisation actuelle ? Quelle est la sociologie du "porno" et qu’est ce cela nous dit de la société française à l’époque contemporaine ?
Emission "L'Atelier du pouvoir", animée par Vincent Martigny et Thomas Wieder.