Une discussion profonde s'articulant en 5 moments :
1) La philosophie déplacée : ou comment on passe de Marx aux ouvriers. D'Althusser à Foucault. De la philosophie à l'histoire, de l'histoire à la sociologie, de la sociologie à la politique et à l'esthétique.
2) Le partage du sensible : ou comment la sécession des plébéiens sur l'Aventin en 494 av. J.-C. rapportée par l'historien Tite-Live, et réinterprétée au XIXème siècle par un autre historien, Pierre-Simon Ballanche, permet enfin de comprendre ce qui lie esthétique et politique.
3) L'âge démocratique : ou comment on échappe aux Cassandre qui claironnent depuis trente ans la fin du politique, et à quelques autres qui, depuis Platon, c'est-à-dire depuis toujours, déplorent les errements de la démocratie.
4) La parole muette : ou comment on passe des Belles-Lettres à la littérature et de la littérature aux Beaux-arts. Comment en peinture on passe de la figuration à l'abstraction via Diderot et les Frères Goncourt. Mais aussi comment on passe de Balzac et Flaubert à la photographie et au cinéma.
5) Politique de l'art : ou comment l'art s'affranchit de la politique... pour mieux y retourner
Longtemps occulté, attribué généralement à la barbarie nazie, le massacre de Katyn va être finalement avoué et reconnu le 13 avril 1990 par Mikhaïl Gorbatchev qui remit une partie des archives sur la question au général Jaruzelski. Pourtant, l'événement aurait pu faire l'objet d'une réhabilitation historique dès après la guerre. Des intérêts politiques pendant le conflit et à l'occasion du procès de Nuremberg en décidèrent autrement. Par cette injustice, les victimes du régime communiste furent bien tuées une deuxième fois.
Le film de Wajda, sobrement intitulé "Katyn" et vu par plus de 3 millions de Polonais, montre cette quête de la vérité au delà des mensonges dans la période de chaos que fut la Deuxième Guerre Mondiale.
Si la sortie de Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) en Pléiade ravive des débats politiques et idéologiques liés à sa Collaboration et à son antisémitisme, elle permet également de faire retour à une oeuvre littéraire singulière, marquée par l'expérience de la guerre totale, la première et supposée "der des der", qu'il vécut au Front (Verdun, Dardanelles), à celle d'une entre-deux-guerre endiablée dont il accompagna, côtoyant les Surréalistes puis rejoignant la mouvances fasciste, l'effervescence et les impasses, laissant derrière lui une longue déploration, hérissée de satires sociales, de désenchantement métaphysique et d'errance intérieure. Un périple gâché et épanouit par son suicide au gaz, le 15 mars 1945. Ne sont pas oubliés les films inspirés par son oeuvre : Louis Malle, Jonathan Trier.
Le personnage et l'oeuvre d'Albert Lewin sont ensuite abordées, à la suite de la sortie de "Pandora", "Bel-ami" et "Le Portrait de Dorian Gray" en DVD. Lewin, gourmet de culture et d'avant-gardisme artistique s'attacha à peindre, au sens fort d'un cinéma hanté par legeste pictural, des figures d'être marquées par la mort : Pandora et le Hollandais volant, à qui il donna les traits d'Ava Gardner et de James Mason ; Bel-ami qu'il fit jouer à George Sanders ; Dorian Gray qui prit, grâce à lui, les traits glaçants de l'acteur Hurd Hatfield.