C'est en revenant sur les expériences de l'Action française, du syndicalisme révolutionnaire français et de leur jonction au sein du Cercle Proudhon que Pierre de Brague (auteur chez Kontre Kulture et militant d'E&R), Stéphane Blanchonnet (président du Comité directeur de l'Action française) et Louis Alexandre (rédacteur en chef de la revue Rébellion) abordent les tentatives historiques d'articulation des questions nationale et sociale en France.
Sommaire des questions de la quatrième partie :
0'00'02 : La question sociale et la question nationale, deux pôles affaiblis par leur dissociation
0'02'00 : Déclin de l'AF suite au départ de Georges Valois, thèse de Bertrand Renouvin
0'04'15 : Génération Maurras, renouveau militant et question sociale
0'05'14 : Première Guerre mondiale, fracture au sein du syndicalisme et attachement à la patrie
0'11'00 : Le Front National, bénéficiaire de la négation de la question nationale par la "Gôche"
0'14'42 : Métamorphose de la lutte des classes, le peuple contre les élites
0'20'45 : La réduction identitaire, piège pour les mouvements nationalistes
0'24'30 : Le libéralisme, négation de toute détermination
0'29'10 : Faiblesse du peuple français et absence de sacré
0'33'18 : Maurras et Marx, deux visions de l’Homme
0'40'05 : Nomadisme et syndicalisme
0'42'48 : Corporatisme maurrassien et corporatisme fasciste
Géant persécuté par des nains politiques et universitaires en dépit de tous les titres académiques possibles et imaginables, Pierre Boutang a construit une oeuvre philosophique et polémique parfois hermétique mais qui porte à incandescence les facultés de l'esprit.
Rémi Soulié nous dessine le portrait de celui avec qui il avait noué une amitié en forme de disputatio et de regards croisés, et nous fait revivre cette figure exceptionnelle et attachante qui nous a laissé un héritage intellectuel à (re)découvrir.
Cette conférence invite à réfléchir aux principales distinctions entre deux pensées politiques : fascisme italien d'un côté, nationalisme intégral français de l'autre. Quel regard portait Charles Maurras sur l'expérience politique italienne enclenchée par Benito Mussolini ?
Minutage des questions :
1:12:15 - Aujourd'hui, existe-t-il une différence entre néo-fascisme et le fascisme mussolinien ?
1:14:29 - Pourquoi certaines personnes se définissent-elles comme "fascistes romantiques" ?
1:16:18 - Est-ce qu'en poussant le vice, nous pouvons dire que la République est plus proche du fascisme que le nationalisme intégral ?
1:20:13 - La systématisation du métissage rentre-t-elle dans la déconstruction de l'identité ?
1:22:03 - Aujourd'hui, l'utilisation du terme "raciste" n'est-elle pas contre-productive ? Ce mot n'est-il pas trop souvent utilisé au point de perdre son sens ?
Succès de librairie, sous l'Occupation, à sa sortie fin juillet 1942, lieu de mémoire sulfureux lors de sa réédition augmentée et caviardée chez Jean-Jacques Pauvert en 1976 sous le titre Mémoires d'un fasciste, Les Décombres de Lucien Rebatet demeure un des textes-limites de la littérature et du journalisme français, limite par la vision (celle d'un apologète déclaré de l'hitlérisme faisant siens tous les aspects du nazisme, de l'antisémitisme racial au militarisme pangermanique), limite par l'analyse historique (celle d'un maurrassien déçu passé à la collaboration enthousiaste par haine de la IIIème république), limite aussi par le ton (flamboyant, d'un lyrisme qui s'alimente de la haine éprouvée) et de la culture mobilisée (mélange inouï d'humanisme traditionnel, d'avant-gardisme véhément et d'esthétisme nazi). Livre-monstre qui focalise en lui la quintessence d'un engagement et d'une époque.
Cette comète brune repasse dans le ciel éditorial à la faveur d'une exemplaire édition procurée par Bouquins-Laffont. L'occasion de fouiller ce dossier Rebatet en compagnie de l'historien Pascal Ory, spécialiste de la Collaboration et préfacier du volume.
Savons-nous encore vraiment ce qu’était le socialisme ? Rien n’est moins sûr, à l’heure où l’imaginaire marchand colonise l’ensemble de la planète. La critique du capitalisme est passée aux oubliettes depuis le tournant social-démocrate de la présidence Mitterrand, en 1983, si bien que la gauche se résume désormais à l’aile réformiste du parti libéral. L’image qu’elle nous donne au XXe siècle ne ressemble en rien à ce qu’elle était cent ans plus tôt. Mais le problème est plus complexe qu’il n’y paraît.
Car la trahison de la gauche n’est pas seulement affaire de degrés en plus ou en moins dans la radicalité des réformes, comme tendent par exemple à le penser les derniers représentants du communisme français. La gauche s’est aussi éloignée du socialisme par les orientations générales de son discours. La question n’est pas à ce titre de savoir si elle est suffisamment à gauche, mais si elle est suffisamment socialiste ! Sa rupture idéologique avec les pionniers du mouvement concerne la nature même de ses revendications.
Émission du "Libre journal des enjeux actuels".
Est-ce que la condamnation de l'Action Française par le Vatican, sous un prétexte religieux, ne serait qu'une manoeuvre politique ?
Philippe Prévost résume ainsi les raisons réelles de la condamnation : "une raison de politique intérieure : terminer le ralliement ; une raison de politique extérieure : obliger les catholiques à soutenir la politique de Briand, qui avait l'entier appui du Vatican."
Le conférencier déroule ses démonstrations en s'appuyant sur des sources nouvelles (certaines archives du Vatican, et divers autres fonds, publics ou privés).