La parution récente de La Chasse au Cerf, second roman de Romain Debluë, est l'occasion de poser, à frais nouveaux, la question du roman catholique.
Outre la présence, parfois implicite, de l'œuvre des Bloy, Barbey, Bernanos, Claudel et autres Mauriac dans le cours du roman, la structure, le thème et le style de La Chasse, ouvrage riche en théologie comme en philosophie et en musique, rappellent certains grands romans des écrivains chrétiens des siècles passés.
Traditionnelle dans sa narration -balzacienne- autant que dans sa doctrine -thomiste-, cette somme romanesque met en lumière les quelques canons théologiques et littéraires d'une famille de romans qu'il faut bien, pour diverses raisons, nommer catholiques.
Émission du "Libre journal de la réaction", animée par Philippe Mesnard et Elisabeth Audrerie.
En interprète matérialiste de l'histoire qui tient les phénomènes religieux pour irréductibles, Leszek Kolakowski - révoqué de sa chaire de philosophie à Varsovie en 1968 - évoque dans son livre Chrétiens sans église le conflit de la conscience et du rite, du sentiment et de l'institution à travers l'histoire religieuse du XVIIe siècle.
Une étude qui éclaire d'un jour nouveau les conflits actuels entre la conscience et l'organisation qui, de Luther à Jaspers, n'ont pas cessé d'habiter nos sociétés politiques.
Docteur en histoire des religions, en théologie et en philosophie, prêtre catholique, Bernard Bourdin est l'interlocuteur idéal pour aborder la dimension théologico-politique au sein du catholicisme.
En effet, celle-ci nous permet de mieux comprendre le rôle structurant du catholicisme dans l'émergence des grandes institutions et concepts politiques au sein de l'Europe occidentale (souveraineté, laïcité, démocratie, ...).
De même, les relativement récentes évolutions de l'Eglise et l'abandon graduel du champs politique ont ouvert la voie à l'idéologie libérale qui, désormais, joue sans le dire le rôle de l'église en décrétant le Bien et le Mal, la guerre juste et injuste, la vérité et le faux.
Est-il alors temps pour l'Eglise catholique de redevenir ce qu'elle était ? Et surtout, en a-t-elle encore les moyens, les ressources et surtout la volonté ?
Un entretien mené par Rachid Achachi.
Progressivement, après le Concile Vatican II, un certain nombre de défenseurs de la messe traditionnelle ne vont plus reconnaître le Pape comme légitime. Bien qu'ils ne représentent actuellement pas un tout unifié, les sédévacantistes, puisque c'est ainsi qu'on les désigne, arrivent tous à la même conclusion, à savoir que l'occupant actuel du siège de Rome est un usurpateur et que L'Église catholique n'est plus la véritable Église du Christ.
Cette controverse trouve son origine dans la compréhension de l'infailibilité du magistère de l'Eglise et mérite donc un débat en bonne et due forme : c'est ce que nous proposent Adrient Abauzit et Matthieu Lavagna en exposant chacun les arguments qui sont les leurs.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'04'30 : Thèse de Matthieu Lavagna
- 0'05'12 : I argument sur les pouvoirs de magistère et de juridiction
- 0'08'49 : II argument sur la nécessité de se soumettre au corps épiscopal
- 0'12'18 : III argument sur l'impossibilité pour l'ensemble du corps épiscopal d'enseigner simultanément l'hérésie
- 0'14'08 : IV argument sur l'acceptation pacifique universelle
- 0'18'44 : V argument sur l'impossibilité d'élire un pape à l'avenir
- 0'21'19 : VI argument sur l'indéfectibilité et la visibilité de l'Eglise
- 0'25'04 : Conclusion
- 0'26'00 : Thèse d'Adrien Abauzit
- 0'44'23 : Discussion libre
- 0'44'59 : Hors de l'Eglise point de salut
- 0'45'50 : Mgr. Lefebvre a signé les textes du concile
- 0'48'02 : Les communautés schismatiques sont-elles un moyens de salut ?
- 1'00'42 : Fidducia Supplicans et la bénédiction homosexuelle
- 1'04'50 : Infaillibilité de la discipline de l'Eglise ?
- 1'14'18 : Le magistère pontifical est-il infaillible en toutes circonstances ?
- 1'33'00 : La visibilité et l'indéfectibilité de l'Eglise
- 1'37'38 : Comment savoir où est la vraie Eglise ?
- 1'42'10 : A quels évêques Abauzit aurait-il été soumis dans les années 60 ?
- 1'48'52 : Adrien Abauzit admet que toutes les messes célébrées à la fin des années 60 étaient sacrilèges (car una cum avec des antipapes).
- 1'50'00 : Comment élire un nouveau pape à l'avenir ?
- 1'53'58 : Où est l'Eglise catholique aujourd'hui ?
- 1'57'22 : Le Pari de Pascal contre le sédévacantisme
Penseur majeur du corporatisme et du syndicalisme, de l'économie politique et du catholicisme au XXe siècle, Louis Salleron (1905-1992) a voué sa vie au service du bien commun.
Que Louis Salleron ait traité d'agriculture et de corporation dès sa thèse de doctorat, qu'il se soit penché sur l'équilibre des rapports sociaux entre patrons et salariés ou ouvriers au sein de l'entreprise, qu'il ait dispensé des cours d'économie politique à l'Institut catholique de Paris inspirés par la Doctrine sociale de l'Église ou qu'il se soit intéressé au sort de la France et de l'Europe, jamais il ne se départit d'un sens aigu du réel, étranger aux idéologies totalitaires ou pseudo progressistes fossoyeuses de tout ordre naturel et surnaturel.
Témoin des bouleversements liturgiques et pastoraux de l'après-Concile, il entreprend une résistance tout à la fois patiente et résolue, tant contre les hérésies que contre l'esprit de chapelle au sein du catholicisme.
Père de douze enfants, aimant la vie, il s'entoure de relations ou d'amis d'envergure avec lesquels il correspond. Parmi eux : Georges Bernanos, Mgr Jean Rupp, Dom Gaston Aubourg, Gustave Thibon, Marcel De Corte, le général Weygand, le colonel Rémy, le révérend père Bruckberger, Mgr Marcel Lefebvre, Henri Rambaud ou l'amiral Paul Auphan. L'on découvre à travers sa vie un cœur de poète pétri d'humour et d'humanité, en particulier lorsqu'il fustige l'acharnement des clercs ou des profanes à détruire notre civilisation.
Tout aura nourri la curiosité de cet homme d'honneur, humble et brûlant de charité, et l'on ne peut que constater l'éventail et l'actualité de ses réflexions et propositions sur l'école, la justice sociale, la politique, la philosophie et la doctrine chrétienne.
Émission du "Libre Journal des Débats", animée par Charles de Meyer.
Dans un espace géographique occidental limité, le catholicisme "romain" a su participer au développement d'une civilisation originale : unité de l'Europe, primauté de la paix et limitation de la guerre, laïcité, droits de l'Homme, égalité femmes-hommes, condamnation de l'esclavage, souci de l'enseignement, possibilité de la science, notamment, en sont les fruits.
Par l'action conjointe et souvent conflictuelle de deux acteurs - l'Église et l'État -, les énergies ainsi libérées ont permis à l'Europe chrétienne d'acquérir, à l'époque moderne, une supériorité technique qui l'a conduite à dominer le monde et à prétendre y imposer sa civilisation.
Mais l'Occident se trouve désormais au banc des accusés. À l'extérieur, on conteste son hégémonie, invoquant des griefs présents et passés. À l'intérieur, les uns, surenchérissant sur le monde, exigent qu'il fasse repentance de ce qu'il a été - conquérant, dominateur, homogénéisateur... tandis que d'autres, nostalgiques de la "chrétienté", lui font grief de ce qu'il ne serait plus assez "chrétien".
À l'heure du doute, Jean-François Chemain nous livre une réflexion puissante et originale sur les apports civilisationnels du christianisme et la légitimité de leur devenir.
Émission "Au fil des pages", animée par Virgile Tercia.
Si l'on veut comprendre le conflit russo-ukrainien et la guerre criminelle livrée par Vladimir Poutine, il nous faut remonter le cours du temps. Une histoire de plus de 1'000 ans, déterminée par les cultures religieuses. Les trois monothéismes et les trois confessions chrétiennes n'ont cessé en effet de se rencontrer et de se confronter en Ukraine. Une terre frontalière écartelée entre le choc des Empires, la déflagration des totalitarismes et le réveil des nations.
Cette histoire est une longue série de conflits, de croisades mêlant des ambitions des princes, les disputes théologiques des papes et des patriarches et les soulèvements spirituels des prophètes.
Émission "Les Racines du présent", animée par Frédéric Mounier.
Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l'encontre de l'Orient musulman ? L'Inquisition a-t-elle brûlé des milliers d'hérétiques ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? L'Église s'est-elle vraiment interrogée pour savoir si les femmes avaient une âme ? Les papes de la Renaissance ressemblaient-ils tous aux Borgia ? Pendant les guerres de Religion, les catholiques ont-ils fait preuve d'intolérance alors que les protestants incarnaient la liberté d'esprit ? Galilée a-t-il été condamné parce que les papes s'opposaient aux découvertes scientifiques ? L'Église du XIXe siècle était-elle par principe hostile à la modernité ? Dans les années 1930, le Vatican s'est-il aveuglé par anticommunisme sur les dangers du fascisme et du nazisme ?
Historien et journaliste, Jean Sévillia a dirigé un ouvrage coordonnant les réponses apportées par quinze historiens à ces questions explosives, qui visent d'abord à remettre en contexte chaque question dans son époque, avec le souci d'éviter tout anachronisme.
Sans jamais remplacer la légende noire par une légende dorée, cette contribution redonne sa place à une investigation historique sans préjugés et sans œillères.