Principalement en raison du travail d'Etienne Chouard, la constitution est récemment redevenu une question politique dont les citoyens voudraient s'emparer.
Mais derrière ce texte, que se cache-t-il réellement ? Pourquoi a-t-il autant de pouvoir ? En comprenons-nous tous les enjeux ?
C'est sous l'angle de l'histoire du droit et de l'anthropologie que le juriste Damien Viguier nous propose de réfléchir à ces problématiques.
Juif Allemand, Léo Strauss s'exile aux USA à la fin des années 30 et s'impose comme philosophe politique.
Grand lecteur des textes classiques, de Platon à Spinoza et Hobbes en passant par Maïmonide, il livre de précieuses analyses sur la généalogie du nihilisme.
Ses méditations sur les Lumières, la crise du rationalisme moderne, le rapport entre religion et politique, et le libéralisme sont peut-être inégalées au XXe siècle.
Alain de Benoist, qu'on a longtemps présenté comme le chef de file de la "Nouvelle Droite", reste aujourd'hui mal connu. Intellectuel atypique, qui a toujours voulu être fidèle à la pensée critique, il appartient au petit nombre des penseurs français étudiés à l'étranger. En France, il reste ostracisé dans certains milieux, qui ne l'ont généralement pas lu. Trop de malentendus sont venus brouiller la perception de son oeuvre. Cet entretien est l'occasion de les dissiper.
Un échange qui permet à Alain de Benosit de revenir entre autres sur son parcours militant, la formation du GRECE, ses activités de publications ainsi que les thèses qu'il a défendu au cours de sa vie. Des hommes et des idées, des livres et des rencontres. Le tout esquissant la physionomie de l'époque et le visage de l'auteur.
À quel prix, et sous quelles conditions, pouvons-nous vivre ensemble ? Cette question fait clivage. Le souverainisme est ce nouveau spectre qui hante le monde. Rien de plus normal pourtant, car la question de la souveraineté est fondatrice de la démocratie. Elle fonde la communauté politique, ce que l'on appelle le peuple, et définit un ordre politique.
Partout en Europe et dans le monde s'exprime la volonté populaire de retrouver sa souveraineté. Que ce soit face aux incohérences de l'Union européenne sur la crise des réfugiés, ou face aux questions suscitées par le déni de la souveraineté grecque des institutions de la zone Euro, la souveraineté est la question d'aujourd'hui.
Si la notion de souveraineté a pris une place centrale dans le débat, c'est bien parce qu'elle touche à quelque chose d'essentiel : la liberté. Celle de faire et de décider, en son propre nom comme de manière collective.
Mais qui dit souveraineté dit aussi peuple et laïcité. Aujourd'hui plus que jamais, il est impératif de rejeter les définitions du peuple fondées sur l'ethnie ou la religion, et d'affirmer la nature historique et politique de cette notion.
Faire disparaître du champ politique le principe de souveraineté ne peut se justifier que par une volonté de faire disparaître aussi le principe de démocratie. Il ne faut alors pas s'étonner de ce que la société glisse vers l'anomie et la guerre de ''tous contre tous''.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la Raison Européenne".
Les oeuvres de Hans Kelsen (1881-1973) et Carl Schmitt (1888-1985) représentent, chacune avec leur spécificité, deux moments essentiels de la réflexion sur le droit moderne.
Dans le regain d'intérêt que connait la philosophie du droit, l'étude de ces deux pensées implique de quitter la voie du jus naturalisme, balisée par ses concepts de justice, de droits de l'homme, de contractualisme, pour se risquer sur un chemin où la domination et la violence (fût-elle légitime) semblent incontournables.
Carlos-Miguel Herrera revient sur la querelle qui aura opposé les deux plus grands juristes du XXe siècle.
Jacques Sapir nous présente son dernier ouvrage dans lequel il explique la généalogie contradictoire de la Dictature en régime réputé démocratique, et de ses pré-supposés en droit.
Un projet qui lui permet de qualifier l'état d'urgence comme urgence de et dans l'État et qui le rapproche plutôt de Montesquieu que de Rousseau, et de Max Weber et Carl Schmitt que de Karl Marx.
Dans le débat qui s'en suit, on découvre le magnifique travail épistémologique et constitutionnaliste de Jacques Sapir. En dépit de sa répugnance à évoquer la primauté causale des forces productives, la responsabilité des classes bourgeoises dirigantes dans l'exploitation de l'homme par l'homme, et la fonction historique de la lutte des classes, il nous permet de comprendre, à partir des cas concrets de l'actualité, pourquoi dans une perspective de souveraineté populaire, la dictature du prolétariat est bien la phase intermédiaire (qualifiée de "socialiste" par Marx) requise pour toute transformation sociale susceptible de conduire à la société sans classe, c'est à dire... au communisme !
Le dominicain espagnol Francisco de Vitoria (1486-1546) fut le précurseur du droit international et l'ardent défenseur des populations amérindiennes face aux conquérants espagnols. Face a une représentation exclusivement volontariste de la loi, Vitoria tente une interprétation moderne de la pensée thomasienne et une méditation de ce qu’elle apporte pour affronter les nouveaux problèmes émergeant au début du XVIe siècle.
À l'occasion de la traduction inédite du cours qu’il a prononcé pendant l'année 1533-1534, consacré à un commentaire du "Traité des Lois" contenu dans la "Somme théologique" de Thomas d'Aquin, Gaëlle Demelemestre et Blandine Kriegel nous invitent à réfléchir sur l'origine des "droits de l'homme", enracinés dans une philosophie politique et un contexte bien particuliers.