André Gorz et la critique de la valeur-dissociation : tentative d'un croisement à contre-courant. Avec Ivan Recio pour la Maison du Savoir.


(0)
468 Vues
0 commentaire
02.05.2021

La critique de la valeur, développée en critique de la valeur-dissociation, ne permet pas seulement une refondation théorique à partir et au-delà de Marx, mais aussi des relectures critiques d'autres développements théoriques. Nuno Machado a récemment procèdé à une relecture décisive de la critique de la valeur chez Marx et Robert Kurz, mais propose aussi une metathéorie qui ouvre sur des relectures, notamment de Pierre Bourdieu. C’est dans cette même perspective qu'Ivan Recio s'adonne à une relecture d'André Gorz.
Alors que c'est le dernier Gorz qui est souvent rapproché de la critique de la valeur, le reste de son œuvre est trop vite qualifié comme relevant du marxisme traditionnel. Pourtant, Ivan Recio nous montre qu'un croisement à contre-courant, entre le premier André Gorz – le plus éloigné dans le temps de la critique de la valeur - et la critique de la valeur-dissociation, telle qu'elle s'est développée après la disparition de Gorz, serait très fécond pour déployer certains développements devenus clés comme celui de la critique de la forme-sujet, mais aussi à propos d'un concept plus classique, celui de fétichisme.
Il ne s’agit pas de plaquer la critique de la valeur sur André Gorz ni de dire que Gorz serait un "théoricien critique de la valeur" avant l’heure, mais de procéder à une relecture originale de ses premiers écrits, et d'en montrer une radicalité méconnue, qui serait à réaffirmer dans le cadre de la critique de la valeur-dissociation.

Pour une stratégie communiste. Avec Frédéric Lordon pour ContreTemps.


(0)
500 Vues
0 commentaire
07.2021

À l'occasion de la sortie de son dernier livre, Figures du communisme (La Fabrique, 2021), Frédéric Lordon revient sur son parcours et le déploiement de questionnements stratégiques menés depuis plusieurs années pour contribuer à sortir de l'impuissance.
Dans un premier temps, c'est l'état du capitalisme parvenu à un stade d'accumulation tel qu'il devient non plus seulement délétère mais mortifère, responsable d'un véritable écocide, qui est analysé. Le capitalisme est décrit ici comme une prise d'otage, un capturat, qui renvoie aussi à un certain régime d'affects et de pulsions.
Il est ensuite important de formuler une alternative qui serait désirable, ce que Frédéric Lordon avec d'autres n'hésite pas/plus à appeler "communisme". On y revient sur les expériences émancipées de l'emprise capitaliste et l'on débat de l'État, sur son dépérissement ou pas.
Enfin, l'échange se termine sur une exploration des nœuds stratégiques qui forment en eux-mêmes une perspective de transition, notamment par la description de ce qui est dénommé garantie économique générale : on s'interroge sur un programme et plus encore un projet qui ne soit pas institutionnel mais bel et bien émancipateur.

Émission "C'est quoi le plan ?", présentée par Ludivine Bantigny.

Piketty, l'illusion d'une réforme du capitalisme. Avec Alain Bihr pour Espaces Marx.


(0)
653 Vues
0 commentaire
01.04.2021

Dans le premier chapitre du Capital, Marx caractérise l'économie vulgaire en ces termes : elle "se contente des apparences […] et se borne à élever pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles". Et ce tout simplement parce qu'elle ne parvient pas ou renonce même à "pénétrer l'ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise".
Or, de même qu'il existe ainsi une apologie vulgaire du capitalisme, il en existe une critique non moins illusoire. Même ignorance radicale des rapports capitalistes de production, même fascination exercée par leurs apparences fétichistes (la marchandise, l'argent, la comptabilité nationale et ses instruments statistiques, etc.), même volonté d'en rendre compte en termes de pseudo-lois transhistoriques, même enfermement dans le cadre d’une idéologie sacralisant la propriété privée, la liberté d’entreprendre et l'égalité réduite à sa dimension juridique, qui limite du même coup ses propositions de réforme à des mesures de redistribution des revenus et de la propriété.
C’est à démontrer que Thomas Piketty en reste au niveau de cette critique illusoire qu'Alain Bihr s'emploie, tout en développant en contrepoint les éléments d'une critique radicale.

Une conférence animée par Michel Cabannes.

Les racines de la liberté. Avec Eric Martin sur Anchor.


(0)
1232 Vues
0 commentaire
2021

Le philosophe et universitaire Eric Martin nous propose, dans cette série d'interventions, de (re)découvrir des auteurs de la théorie critique, de la pensée québécoise ou de la tradition philosophique.
Le point commun entre toutes les pensées exposées étant de récuser la conception de la liberté supposément "auto-fondée", c'est-à-dire indépendante de quelque condition que ce soit. La liberté, en effet, a des "racines", c'est à dire qu'elle suppose des conditions qui la rendent possible et dont il importe de se montrer soucieux si l'on veut qu'elle conserve un sens et une réelle effectivité.

Bio-objets, les nouvelles frontières du vivant. Avec Céline Lafontaine pour La balado de Fred Savard.


(0)
621 Vues
0 commentaire
05.2021

A l'heure où l'on s'inquiète de l'avenir de la biodiversité, de nouvelles formes de vie éclosent chaque jour dans les laboratoires du monde globalisé. A mi-chemin entre le biologique et l'artificiel, les bio-objets (gamètes, embryons, cellules souches) sont les descendants des technologies in vitro qui ont permis de cultiver des cellules et des tissus vivants. Dotés d'une très grande plasticité, ils peuvent être congelés, modifiés, transplantés, transportés et échangés.
En quoi leur production croissante transforme notre rapport au vivant et à l'identité corporelle ? Quelles implications matérielles, économiques, sociales et culturelles sous-tendent leur prolifération ?
Céline Lafontaine analyse les imaginaires scientifiques, les pratiques et les espoirs mirobolants que soulève la production d'objets vivants. Elle rend visible les ressorts épistémologiques, industriels et éthiques de ce qui est devenu une véritable économie de la promesse.
L'enjeu de son étude originale est essentiel : les frontières entre vivant et non-vivant sont de moins en moins opérantes pour comprendre un monde où la matière biologique est transformée en objet biotechnologique. Les frontières du corps humain et les barrières entre espèces, qu'on croyait immuables, deviennent malléables.
Une contribution passionnante à la réflexion sur la condition du vivant à l'ère de l'Anthropocène.

L'économie capitaliste contre les identités. Avec Guillaume Travers sur Méridien Zéro.


(0)
592 Vues
0 commentaire
29.05.2021

Membre de l'équipe de la revue Eléments et auteur d'ouvrages sur l'économie publiés par la Nouvelle Librairie, Guillaume Travers interroge un monde d'individus plus que de communautés, subordonné à des intérêts matériels plutôt qu'à des valeurs traditionnellement spirituelles et guerrières.
Est-il permis, si ce n'est même possible, de penser un contre-modèle au capitalisme mondialisé ?

Émission "La Méridienne", animée par Lieutenant Sturm, Wilsdorf, Jean-Louis Roumégace et Alryck.

La Chine est-elle socialiste ? Bruno Guigue répond aux questions de Loïc Chaigneau.


(0)
524 Vues
0 commentaire
12.2021

Une question fait actuellement débat : la Chine est-elle toujours socialiste ou est-elle passée "en douceur" au capitalisme, voire comme l'affirment certains, à un "turbo-capitalisme" au cours des dernières décennies ?
Pour mettre fin à la confusion sur le sujet, le spécialiste de la Chine Bruno Guigue se fait un plaisir de battre en brèche cette vision occidentale qu'il estime être "obscurcie par les idées reçues".

 - 0'02'00 : La Chine est-elle socialiste ?
 - 0'11'15 : La classe capitaliste en Chine et l'économie de marché
 - 0'18'52 : Il n'y a pas de modèle politique, mais la Chine est-elle un EXEMPLE dans la voie vers le socialisme ?
 - 0'24'50 : La Chine, un état souverain : pas de socialisme sans souveraineté, pas de souveraineté sans socialisme.
 - 0'25'30 : La Chine est-elle une Dictature ?
 - 0'32'00 : Tibet, Taïwan, Hong Kong et le génocide Ouïghours
 - 0'48'40 : Socialisme et intersectionnalité en Chine
 - 0'49'20 : Que dire du crédit social ?
 - 1'00'30 : Chine, Guerre froide, lutte contre la corruption, éthique confucéenne
 - 1'04'40 : Quelle place pour l'individu, la subjectivité en Chine ?
 - 1'09'40 : La Chine est-elle impérialiste ?

Marxismes et études post-coloniales, un débat. Avec Benjamin et Armel Campagne sur Radio Libertaire.


(0)
436 Vues
0 commentaire
2021

Suite à la parution du livre de Vivek Chibber La théorie postcoloniale et le spectre du Capital (Asymétrie, 2018), charge assez forte d'un marxiste orthodoxe, il était temps de faire un bilan des apports empiriques et théoriques du débat qui s'en est suivi.
L'occasion de revenir sur le statut des révolutions bourgeoises, de l'hégémonie culturelle et idéologique des classes dominantes, du travail abstrait, des dominations non-capitalistes, du caractère contraignant du marché mondial pour les pays formellement délivrés de leur tutelle coloniale et de l'importance relative des intérêts économiques et des valeurs culturelles au sein des classes populaires.

Émission "Sortir du capitalisme".