La globalisation, censée apporter bonheur et prospérité au plus grand nombre, tourne aujourd'hui au cauchemar pour des centaines de millions de membres des classes moyennes, lentement mais sûrement paupérisés.
Quelques années après la chute de Lehman Brothers, rien n’a été réglé. Bien au contraire.
Les causes de la crise -déséquilibres commerciaux et déficits qui en découlent– sont toujours là. Et la Chine, avec son yuan sous-évalué, continue d’engranger des excédents et poursuit sa stratégie de conquête...
A notre échelle continentale, l'Allemagne continue à jouer sa partition en solo et menace la construction européenne.
Dans ces conditions, quel avenir peut-on raisonnablement envisager ?
La crise économique déclenchée en 2007/2008 n’est que le symptôme d’une crise bien plus profonde. Au-delà des apparences, ce que vivent les sociétés occidentales est une dramatique crise du sens.
La raison pour laquelle l’Occident implose, en profondeur, c’est qu’il est devenu un Empire – une construction qui n’a plus d’autre finalité que son maintien et son expansion.
Michel Drac nous permet de mieux comprendre le désordre de gestion apparent qui semble régner au sein des classes dirigeantes du monde occidental.
Lucien Cerise nous présente son livre "Gouverne par le chaos", exposé synthétique des méthodes d'ingénierie sociale actuellement pratiquées.
Conflits triangulés, marketing de l'intime, marchandisation du vivant : ces techniques visent toutes à contrôler les comportements des masses composant les grandes "démocraties" modernes.
Un éclairage intéressant pour comprendre la dynamique de notre (dé)civilisation qui bute sur ses contradictions internes, et notre horizon possible : le transhumanisme comme bouée de sauvetage du capitalisme.
La bioéconomie est le stade ultime du capitalisme !
C'est en étudiant les nouvelles dynamiques liées à la bioéconomie que Céline Lafontaine dresse ce constat. Sang, tissus, cellules, ovules : le corps humain s'est constitué en nouveau marché mondial.
Céline Lafontaine, de son point de vue féministe matérialiste, se propose de dégager les enjeux épistémologiques, politiques et éthiques de cette évolution sans précédent, liée aux nouveaux espaces des possibles que les dernières avancées scientifiques et technologiques autorisent.
Marie Gaille lui répond dans un second temps. La séance se termine par un échange avec les participants.
L'échange est animé par Catherine Larrère.
Alors que la situation géopolitique globale continue à se dégrader, que la santé de l'économie mondiale laisse à désirer, et sachant que l'information dont nous disposons est limitée (ou biaisée), que pouvons-nous raisonnablement anticiper ?
Le pouvoir (politique et économique) est aujourd'hui plus que vérouillé : ce n'est pourtant pas une raison pour arrêter de réfléchir et imaginer des solutions qui nous autoriserons à retrouver quelques espaces de liberté.
Négocié dans l’opacité la plus totale depuis juillet 2013 par les États-Unis et l’Union européenne, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements vise à mettre en place une gigantesque zone de libre-échange. Objectif : créer un ensemble euro-atlantique sous contrôle états-unien.
Alain de Benoist nous révèle toutes les monstruosités de ce traité négocié dans le dos des peuples qui le subiront.
Bernard Stiegler nous délivre ici sa réflexion sur la situation passée, présente et à venir du capitalisme, en gardant au coeur de son analyse la question de la technique.
Il soutient que la société industrielle a connu jusqu’à présent deux grands modèles organisationnels.
Le premier est le productivisme, qui domina XIXe siècle. Fondé sur le machinisme industriel qui engendre une augmentation spectaculaire de la productivité, il bénéficie presque exclusivement à ce que l’on appelle alors la bourgeoisie – petite, moyenne ou grande.
Au XXe siècle, une autre organisation de la société industrielle se met en œuvre aux États-Unis, pour se répandre ensuite dans le monde entier. Ce n’est plus seulement une organisation de la production, mais aussi de la consommation. La stimulation de la consommation s’opère à travers les techniques de marketing.
C’est ce modèle caractéristique du XXe siècle qui s’est effondré au mois d’octobre 2008. La faillite de General Motors n’est pas qu'une conséquence des spéculations de l’économie virtuelle dans le monde de l’économie réelle : à travers cette crise, c’est le modèle consumériste qui a rencontré ses limites dans une combinaison de facteurs toxiques que cette conférence propose d’analyser comme une mécroissance. L’enjeu est alors de repenser la croissance sur de nouvelles bases.
Bernard Stiegler soutiendra que l’avenir de la croissance, qui suppose le dépassement de la "mécroissance", consiste en une économie de la contribution où l’opposition fonctionnelle entre production et consommation devient caduque.