L'Homme n'a pas de rapport direct au réel. Il passe par un intermédiaire (langage, mathématiques, idée, concept, etc.) et vit dans un monde de symboles. Mais ce dernier est-il un brouillard obscurcissant sa vue ou un outil lui permettant de mieux appréhender le réel ?
La réponse nous est donnée par la pensée dialectique. Forgée depuis Platon et poussée à son paroxysme par Hegel et Marx, la pensée dialectique est l'outil conçu par les philosophes pour disséquer ce monde de symboles.
Tout comme le bois est la matière première du menuisier, le monde de symboles est la matière première du philosophe mais également, l'objet de convoitise du pouvoir politique. La manipulation des mots dans le débat politique et l'utilisation des mathématiques dans les sondages sont autant de façons de prendre le pouvoir sur le monde symbolique et donc sur les hommes.
Mohamed Ridal, au travers de multiples "clefs de lecture", nous aide à comprendre ce qu'est la pensée dialectique et comment elle nous aide à atteindre le réel. Ce au travers de l'étude d'oeuvres réputées ardues, principalement d'inspiration hégéliennes et marxistes, avec pour principe de donner des clefs de compréhension permettant de déverrouiller le texte.
Les travaux d'Aurélien Berlan et Fabian Scheidler nous offrent la clé de compréhension des désastres climatiques, écologiques, pandémiques et économiques contemporains. Accuser Sapiens, un humain indifférencié et fautif depuis toujours, est une imposture. Notre histoire est sociale : c'est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l'avenir de l’humanité, une mégamachine.
Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire ? La réponse est dans ce récit. Car seul celui qui connaît sa propre histoire peut être capable de l'infléchir.
Philosophe dont l'esprit s'est construit en dehors du parcours académique entre le PCF, le jazz, la littérature et la prison, Bernard Stiegler a produit une pensée qui nous éclaire et nous alerte.
Ses expériences de vie, ses épreuves et ses études lui font approcher la philosophie de façon tout à fait originale. S'inspirant de Joseph Schumpeter et Marx, ou encore Alfred Lotka et Rudolf Clausius, il analyse les mécanismes de ce qu'il nomme le pharmakon : la technique comme remède et comme poison, l'entropie et la destruction créatrice.
C'est dans le cadre d'expérimentations conrètes avec plusieurs institutions que Bernard Stiegler tente de restaurer la société de manière locale et collaborative. Plus que jamais, son désir est de prendre soin, de panser la société, notre environnement.
Une série d'émission conduite par Céline Loozen.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
Cinq ans après son dernier ouvrage, Jean-Claude Michéa met à jour sa critique du libéralisme en partant des évolutions du mode de vie métropolitain dans Extension du domaine du capital (Albin Michel, 2023).
Ce qu'il nous propose, c'est de renoncer une fois pour toutes à l'idéologie du progrès qui fonde le progressisme intellectuel libéral et de revenir au socialisme des origines, populaire et enraciné.
Émission "Le Grand Face-à-face", animée par Thomas Snégaroff.
Elon Musk et Jeff Bezos aujourd'hui, Steve Jobs et Bill Gates hier, Thomas Edison et Andrew Carnegie un siècle plus tôt... De nombreuses célébrités entrepreneuriales peuplent nos imaginaires. Ces grands hommes seraient des créateurs partis de rien, des visionnaires capables d'imaginer des innovations révolutionnaires, des génies aux capacités hors du commun.
Régulièrement, un même miracle semble se produire : un être d'exception pénètre un marché et le révolutionne. Il y provoque la création destructrice et bouleverse un ordre que l'on croyait immuable. Dans le grand roman de notre économie, les entrepreneurs sont ces héros qui sortent l'humanité de sa torpeur et lui permettent de faire des bonds en avant sur la route du progrès.
Anthony Galluzzo s'attache à défaire cette mythologie, à comprendre ses caractéristiques et ses origines. Il montre en quoi cet imaginaire fantasmatique nous empêche de saisir la dimension fondamentalement systémique de l'économie et contribue à légitimer un ordre politique fondé sur le conservatisme méritocratique, où chaque individu est considéré comme pleinement comptable de ses réussites et de ses échecs.
Émission "Les Oreilles loin du Front".
C'est dans un petit village des Landes que le philosophe Jean-Claude Michéa a décidé de s'installer pour fuir la ville et prendre ses distances avec un monde urbain qu'il estime aujourd'hui complètement artificialisé. Et c'est toute sa perception sur la ruralité qui s'est transformée, alors que le travail manuel et le travail de la terre sont devenus son pain quotidien.
Il met son expérience de la ruralité au service d'une réflexion sur le système capitaliste moderne et, par-delà les clivages traditionnels, analyse -non sans ironie- le déploiement du libéralisme, dont l'individualisme, la destruction de l'environnement et même le “wokisme” en seraient les fruits.
Émission "L'Invité des Matins", animée par Guillaume Erner.
L'essayiste Véra Nikolski vient de sortir Féminicène chez Fayard, un ouvrage important qui propose une vision complémentaire à celle d'Emmanuel Todd sur l'histoire de l'émancipation des femmes, et les menaces qui pèsent sur leurs libertés.
Dans cet entretien, elle propose une lecture matérialiste de la condition des femmes, et appelle ces dernières à en prendre conscience, pour adapter la lutte aux enjeux à venir dans un monde aux ressources limitées, qui a entamé son déclin.
Les droits des femmes doivent être absolument préservée, et l'égalité à tout prix recherchée, mais les propositions de certaines féministes - très entendues aujourd'hui - ne sont hélas pas adaptées à cet objectif.