La fin du tsarisme, l'effondrement de l'armée de l'empire slave, la prise du pouvoir en 1917 par les bolcheviques, avec à leur tête un chef sectaire et discrédité : tout ceci ne se serait sans doute jamais produit si, en Allemagne, une longue et acharnée préparation à ce scénario n'avait eu lieu.
Une histoire, des faits, qui furent très connus en leur temps, puis oubliés au cours du XXe siècle. Une "revisite" s'impose pour démystifier le personnage de Lénine.
En dialoguant passionnément avec un biologiste, un mathématicien, un psychanalyste et un poète, Cornelius Castoriadis montre sa détermination de "penser tout le pensable".
Reconnaissant que l'homme ne sera jamais maître et possesseur de la nature, il démontre, dans ces entretiens, que le raisonnement philosophique n'est ni dévalué ni affaibli par la démarche scientifique. Pour lui, sciences exactes et sciences cognitives doivent avoir le même objectif : aider les êtres humains à devenir les plus autonomes et les plus créateurs possibles.
Les entretiens sont menés par Katharina von Bülow.
Voyageur infatigable en quête de justice, utopiste sans patrie "déloyal à tout drapeau par conviction", Ivan Illich est tout le contraire d'un rêveur ; son utopie est nourrie d'une expérience concrète qu'il a acquise au contact des pauvres et des paysans, dans les rues de New-York, avec les porto-ricains, puis en parcourant à pied l'Amérique du Sud et l'Afrique où il a appris à connaître "l'indignité de la misère".
Evêque non conformiste, il a accepté d'être le fils d'une mère indigne - l'église décadente. Il trouve dans le message évangélique et l'amour du Christ "une raison de croire dans l'essentielle beauté de l'homme, même s'il est aujourd'hui gravement blessé".
Toutes les recherches d'Ivan Illich s'inscrivent dans un vaste projet : la nécessité "d'inverser les institutions", c'est à dire d'arrêter le mouvement qui spécialise, miniaturise et paralyse les hommes, de les inciter à retrouver une "convivialité humaine", une "disponibilité à la surprise par l'autre" qui sont le fondement de toute espérance.
Il ne souhaite pourtant pas un retour en arrière mais plutôt "l'instauration d'un monde technologique sans spécialistes , qui limite les bienfaits de la technologie au seul bien des peuples".
Pour que notre civilisation technologique survive et que le "navire spatial terre" ne sombre pas, il est désormais nécessaire de fixer "non plus un minimum que tout le monde doit avoir, mais le maximum sur lequel tout le monde peut se mettre d'accord".
Un entretien mené par Jean-Marie Domenach.
Sous de multiples noms, François Brigneau (1919-2012) a été journaliste, travaillant aussi bien pour la presse à grand tirage que pour des feuilles confidentielles voire clandestines. En 1965, rédacteur en chef d'un jeune mais vigoureux hebdomadaire, un sondage IFOP le désigna comme le deuxième journaliste le plus connu de France. En 2012, à sa mort, le quotidien Le Monde, qui mettait un point d'honneur à ne pas le citer, se trouva toutefois obligé de lui consacrer une nécrologie.
Il laisse une oeuvre publiée abondante et variée : chroniques en langue parlée, romans policiers, reportages à travers le monde, évocations de lieux, livres historiques, souvenirs de la vie journalistique et politique, etc.
Il a été apprécié par des hommes aussi différents que Frédéric Dard et Jean Madiran, Céline et Hubert Beuve-Méry, Robert Brasillach et Jean Gabin, Arletty et Marcel Pagnol, sans oublier Pierre Lazareff ou Alphonse Boudard.
Pourquoi alors fait-il aujourd'hui partie des auteurs "notoirement méconnus" ? Tout simplement parce qu'au long de sa vie, fils d'un instituteur syndicaliste révolutionnaire mais s'étant toujours défini comme un français de souche bretonne, François Brigneau, dont la plume valait une épée, a obstinément et fidèlement choisi "le mauvais camp", celui de "la France française", selon sa propre expression.
Un poète égaré en politique ? Nullement égaré ! Il avait un beau talent d’orateur, il fut l’une des grandes figures de la Révolution de 1848, il proclama la deuxième république !
Alphonse de Lamartine la quitta définitivement, la politique, après le 2 décembre 1848. Alors, la littérature… la poésie… Il fallait gagner de l’argent par les écrits… mais aussi par les vignes !
Et par-dessus le marché faire taire ses détracteurs, qui le traitaient de "mandoliniste" et qui ne lui accordaient qu’un "joli talent de salon" !
Le critique littéraire Henri Guillemin évoque dans cette conférence la vie et l’oeuvre de l’écrivain français Gustave Flaubert.
Il perce tout d’abord le mystère qui a longuement entouré les jeunes années et les premières oeuvres de l'écrivain, avant qu’il ne devienne célèbre vers 35 ans.
Guillemin s’attache ensuite à dépeindre l’identité de l’écrivain : Flaubert refuse en effet de se servir de sa maitrise artistique pour son propre avancement, mais estime que sa vie doit être vouée à la beauté et à la vérité. Cependant, son amour pour Louise Collet et les attraits de la gloire ébranlent ces convictions.
Une vie et une oeuvre passionnantes, contées par le brillant conférencier qu'est Henri Guillemin.
Vladimir Poutine reste une énigme. Que veut-il ? Affirmer son pouvoir personnel et celui de son clan dans la lignée des autocrates qui se sont succédé au Kremlin depuis des siècles ? Restaurer la grandeur de son pays, en faisant la synthèse de l’histoire russe, des tsars aux soviétiques ? Comment le petit lieutenant-colonel du KGB qu’il fut à la fin de la guerre froide a-t-il pu s’imposer au sommet de l’une des premières puissances du monde ? Qui est cet homme qui semble porter un masque ? Un politicien cynique et brutal, assoiffé de pouvoir et d’argent, ou un patriote sincère ?
Frédéric Pons répond à ces questions sans rien occulter. Il brosse un portrait saisissant du maître du Kremlin : son enfance dans un milieu modeste de Leningrad, ses rêves de jeune soviétique, les étapes décisives de sa formidable ascension, ses réseaux de pouvoir. Il démontre à quel point cet homme déterminé incarne les aspirations et les craintes de la Russie depuis la chute du communisme.
Un entretien captivant qui éclaire de nombreux aspects méconnus d'une des plus grandes personnalités politiques de notre temps.
Émission du Libre Journal de Roger Saboureau.