À l'occasion du centenaire de la naissance de Jules Romains, cette émission retrace la biographie de l'écrivain, brosse les grandes lignes de son parcours littéraire et souligne l'importance de son oeuvre poétique souvent oubliée au profit des romans qui ont fait sa renommée.
Émission "Une Vie, une Œuvre", animée par Hubert Juin.
Il y a un siècle, en février 1916, naissait à Zurich le mouvement dada. Son principal orchestrateur ? Un roumain de 20 ans qui s'était mis en tête de tout détruire. Des arts au langage, en passant par la religion et bien sûr la guerre...
Tristan Tzara n'a dès lors cessé de mener sa révolution, tambour battant, tant au sein de dada que du groupe surréaliste, qu'aux côtés des communistes, voire en solitaire.
Mais que sait-on finalement de l'homo poeticus (dixit Henri Béhar) Tristan Tzara ? Celui qui a détruit la langue française pour la reconstruire dans un même mouvement et qui aura voué sa vie à la poésie n'a jamais cessé d'appartenir à l'histoire littéraire.
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Perrine Kervran.
Marc Bloch a été l'un des grands historiens de son siècle, un grand universitaire. Il a été aussi un grand résistant et fut torturé, supplicié pour être finalement fusillé par les nazis. Il est tombé à 58 ans en criant "Vive la France".
Jacques Le Goff retrace pour nous la vie, le parcours et la production intellectuelle de cet homme exemplaire, co-fondateur des Annales d'histoire économique et sociale.
Y'a-t-il deux Arthur Rimbaud ? Le premier, celui qui écrit Une saison en enfer à dix-neuf ans ; et le second, celui qui renonce à la littérature pour parcourir le monde en homme aux semelles de vent, et devenir négociant en Abyssinie ?
À cette question classique, Henri Guillemin, spécialiste de l’histoire littéraire du XIXe siècle, répond assurément par la négative. Et c'est en s’appuyant sur les textes qu’il entend prouver en quoi Rimbaud était un, et un seul.
C'est tous ensemble que les invités de cette émission tentent de comprendre Witold Gombrowicz, cet écrivain polonais exilé en Argentine puis en France.
De sa personnalité aux choix et à l'importance de la forme littéraire, de ses livres Ferdydurke, La pornographie et Transatlantique, de l'influence de certains écrivains et de son regard sur la jeunesse, de ses différentes périodes de sa vie en Argentine, de son rapport au théâtre avec Le mariage, de la question de l'infériorité et de son rapport à la sexualité, de sa peur des sentiments et de son rapport à ceux qu'il aimait : tous ces sujets nous aident à approcher l'oeuvre de celui qui est aujourd'hui considéré comme le plus étrange et le plus grand écrivain polonais du XXe siècle.
Émission "Futur antérieur", animée par Didier Cahen.
Héritier et dernier des grands feuilletonistes du XIXe siècle, Gaston Leroux s'inscrit en marge des auteurs du roman populaire. Tour à tour avocat, chroniqueur judiciaire, puis grand reporter, il joue dans ses romans de ces divers registres qu'il mêle pour tisser des histoires où le mystère est le maître-mot.
Dans ses deux premiers romans-feuilletons, Le Mystère de la chambre jaune puis Le Parfum de la dame en noir, apparaît Rouletabille, petit reporter qui, s'appuyant sur le "bon bout de la raison" tente de résoudre le mystère d'un crime fondé sur une énigme défiant la logique et dont la solution est inattendue.
Qu'il s'agisse de Rouletabille ou de Chéri-Bibi, reporter ou bagnard, ces personnages centraux dans l'oeuvre de Leroux seront les hérauts d'une fatalité ou d'une culpabilité à laquelle le destin les a confrontés.
D'une grande lucidité, tels les auteurs de la tragédie antique, Gaston Leroux met ses expériences de reporter - ses voyages en Russie ou en Angleterre - au service d'un art du romanesque proche du fantastique.
Mais l'art de Gaston Leroux se retrouve également dans son style, où l'on détecte à travers ses petites phrases en italiques - "le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat" - de l'humour noir et sublime d'un cœur romantique qui fascina les surréalistes.
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Irène Omélianenko.
Henri Guillemin dérange. Avec lui, l'histoire politique et littéraire prend, sous un éclairage nouveau et passionné, un visage jusque là inconnu. Son approche iconoclaste suscite toujours autant de passions. Haï par ses détracteurs, adulé par ses inconditionnels, il dérange les habitudes coincées des "spécialistes", bouscule les idées reçues et enthousiasme les rebelles...
Ses entretiens nous font découvrir un peu plus l'homme authentique qui se cache derrière une oeuvre tout entière dévouée à rétablir la vérité.
Une émission animée par Françoise Malettra, avec les interventions de Claude Mauriac, Henri Mitterand, Georges Piroué, Jean Ziegler, Claire Etcherelli et Louis Casamayor.
En 1938, Sebastian Haffner, de son vrai nom Raimund Pretzel, quitte l’Allemagne, son pays natal, pour s’exiler en Angleterre. Issu de la bourgeoisie protestante, passé par la magistrature administrative, cet homme de droit observe pendant son adolescence et sa vie de jeune adulte le réveil abruti de l’Allemagne, perdante de la Grande Guerre, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Dès son arrivée en Angleterre, un éditeur lui demande un ouvrage où il raconterait pourquoi il s’est progressivement convaincu de devoir quitter l’Allemagne face à la propagation des idées du nazisme.
Partant de son quotidien, il écrit l’anesthésie des masses, intelligentsia berlinoise incluse. "Le monde dans lequel j’avais vécu se dissolvait", écrit Haffner devenu journaliste. Après l’entrée en guerre de l’Angleterre, le manuscrit ne sera jamais publié. Peu de temps après, un autre essai, Germany : Jekyll and Hyde, lui donne suffisamment de reconnaissance pour devenir un éditorialiste renommé dans la presse anglaise. De retour en Allemagne au milieu des années 1950, Sebastian Haffner continue le journalisme puis bifurque progressivement vers l’écriture d’essais et d’ouvrages historiques consacrés à Hitler, à Churchill et à l’Allemagne.
Après son décès en 1999, son fils retrouve une partie du manuscrit abandonné en Angleterre. L’oeuvre Histoire d’un Allemand lui assure une toute nouvelle postérité. "Nous, les enfants de l’Allemagne, nous aurions tous voulu avoir un père ou un grand-père qui nous eût parlé, comme le fait Haffner avec une redoutable clarté, de son expérience intime, qui nous rendît palpable la tentation du mal, l’infiltration et la prise de pouvoir lente et perfide de la pensée raciste et fasciste", affirme Martina Wachendorff, son éditrice en avant-propos de l’ouvrage.
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Irène Omélianenko.