"Dernier tango à Paris" : le film interdit. Avec Jean Gili sur France Inter.


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02.03.2016

Notre époque n’est plus à la censure des tableaux et sculptures mais des films. Oui, depuis que les Frères Lumière ont inventé le cinématographe, les pouvoirs, quels qu’ils soient, ont toujours pensé à limiter cette magie en la contrôlant. Tous les grands réalisateurs ont eu la chance de recevoir un jour un courrier des censeurs leur annonçant que telle ou telle scène n’était pas acceptable aux yeux de la loi. Alors c’est selon… Selon la période, le scandale change de nom, de rite, et de forme. En 1966 par exemple, c’est La Religieuse de Jacques Rivette que le pouvoir gaulliste, sous commandement de l’Eglise, refuse de montrer au public pendant plus d’un an. Aujourd’hui, la censure tombe sur des films divers. On interdit au moins de 18 ans Love de Gaspard Noé parce que des corps s’enlacent, ou le documentaire Salafistes parce qu’on y rencontre des terroristes.
Mais censurer, interdire, limiter, ce n’est rien d’autre que mettre un voile sur une angoisse…
En 1972, déjà, c’est la guerre et les corps qui étaient dans la mire des censeurs. On interdit Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vauthier, mais aussi le Dernier tango à Paris qu’on cache aux moins de 18 ans. En Italie, la censure ira jusqu’à condamner le film à la destruction par les flammes… Autodafé pour le 7e art. Mais enfin, De quoi ce film était-il coupable ? D’oser le choc des corps, de filmer des scènes de sexe violentes, dominantes, consenties ou non, entre un homme et une jeune femme.
Interdit, coupé et détruit, Le Dernier tango à Paris est à la fois un succès auprès de la critique et des spectateurs et un film pestiféré.
Nous retournons sur les pas de ce film, aux côtés des acteurs du Dernier tango, des critiques et des spectateurs, qui ont encensé ou non ce film, mais aussi auprès du réalisateur Bernardo Bertolucci.

Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.