La publication des Cahiers noirs de Heidegger en Allemagne a mis au jour plusieurs passages, écrits dans les années 1938-1941, au contenu antisémite incontestable. Il est donc temps d'affronter le choc de ces pages mettant en question la thèse prédominante jusqu'à aujourd'hui qui voudrait que l'engagement de Heidegger dans le national-socialisme n'ait pas impliqué de sa part une adhésion à l'antisémitisme.
Car si Heidegger s'écarte de l'antisémitisme "vulgaire" des nazis, il pourrait en donner une reformulation en termes d' "histoire de l'être". Autrement dit, il intègrerait l'antisémitisme à son interprétation philosophique de l'Histoire mondiale.
Comment penser alors ce désastre du jugement de la part d'un des plus grands philosophes du XXe siècle, qui a exercé une profonde influence sur tant de grands esprits ?
En décembre 2017, un documentaire de Juliette Desbois a été diffusé à la RTBF. Il était prévu et programmé que ce film, 39-45, la face cachée du Vatican, soit suivi d’un débat au cours duquel plusieurs historiens devaient s’exprimer. Or, "Dame Anastasie" ayant appris qu’Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’Histoire Contemporaine à Paris VII Denis Diderot était l'un de ces invités, ce débat fut purement et simplement annulé !
Nous découvrons donc ici l’appréciation portée par Annie Lacroix-Riz sur le documentaire, ainsi qu'une idée du courage qu'il aurait fallu aux historiens du Vatican… si le débat avait eu lieu !
Les sujets abordés sont nombreux : de la politique extérieure du Vatican dans les années 1930 (ère Ratti-Pie XI comprise), au dossier Pie XII (l’aspect le plus décisif pour l’historiographie scientifique), c'est la "la question juive" de 1933 à 1945 et le sauvetage-recyclage des criminels de guerre qui sont au centre des débats.
Pour les nazis, la dénaturation de la culture est intervenue avec l’installation des Sémites en Grèce, l’introduction du judéo-christianisme dans l’évangélisation, puis avec les constructions idéologiques "absurdes" de la Révolution française.
Pour sauver la race nordique-germanique, il fallait opérer une "révolution culturelle". En réécrivant le droit, il devenait légal et moral de tuer.
Une conférence animée par Claire Mayot.
Après Blythe Masters, 777 et 666, Pierre Jovanovic revient sur la période de l'entre-deux-guerres, génératrice de misère sociale et de peur à travers l'Europe et le monde.
Un nouveau travail magistral ou l'explication d'un pan entier de notre histoire a été omis volontairement afin de cacher l'implication des banques et de la planche à billets dans la montée d'Adolf Hitler au pouvoir.
Du profile psychologique d'Hitler en passant par des documents déclassifiés de l'ancienne C.I.A (O.S.S), la montée du nazisme n'est en aucun cas le fruit d'un peuple aveuglé par un homme mais d'un contexte social ayant été favorisé par l'avidité d'un système financier toujours en exercice aujourd'hui.
Plus jamais ça ? Encore faudrait-il regarder la lune et non le doigt qui la pointe...
Les pamphlets céliniens ne se limitent pas à trois titres que l'on a isolés abusivement pour mettre en relief certains vecteurs anti-juifs, et condamner ainsi l'auteur.
En effet, la polémique célinienne vise essentiellemenet un enjeu esthétique : la liberté de l'intuition poétique en dehors de toute idéologie.
Céline n'a pas été seul dans ce combat : Chênier, Zola, Vallès, Artaud, Robin accompagnent le poète.
L'idéologie correspondait pour le poète Céline et pour le docteur Destouches à une grille canalisant pensée et sensibilité, et s'opposant, par conséquent, au mouvement de la vie et de la création poétique.
Céline s'est toujours battu contre la mort biologique, comme il l'annonçait dans son premier pamphlet Semmelweis. Il s'est toujours efforcé de maintenir une intuition poétique libre contre la mort psychique des iédologies.
C'est ce que Nicole Debrie tente de montrer à la lumière des oeuvres de Claude Bernard et d'Emile Zola, et par une lecture attentive des huit pamphlets céliniens : Semmelweis, Hommage à Zola, Mea Culpa, Bagatelles pour un massacre, l'Ecole des cadavres, les Beaux Draps, l'Agité du bocal et les Entretiens avec le professeur Y.
Maître Damien nous délivre ici une leçon de droit aussi sulfureuse que technique.
En effet, que dit la loi et la jurisprudence française sur le racisme en général et l'antisémitisme en particulier ?
Une mise au point important alors que la liberté d'expression est de plus en plus malmenée par les associations instrumentalisant le ressentiment victimaire.
Dans le cadre de son cycle de conférences sur les outils juridiques de la domination, Damien Viguier s'arrète ici sur la répression du révisionnisme qui se fait en France au nom de la loi Gayssot.
Car si une société se définit par ses tabous, eux-mêmes protégés par des dogmes, quel ordre politique et moral ces actions en justice nous révèle-t-il ?
Le 3 octobre 1903, un tout jeune philosophe, Otto Weininger, se suicida à Vienne d’une balle en plein cœur, dans une chambre qu’il avait louée dans l’immeuble où Beethoven était mort trois quart de siècle plus tôt. Il n’avait que 23 ans. Il venait tout juste de faire paraître un ouvrage étrange, inclassable, provocateur et même scandaleux, intitulé Geschlecht und Charakter, autrement dit, Sexe et Caractère.
Il y parlait de presque tout, du génie, de la "génialité", de la musique, du sentiment de décadence, de la haine de soi, de la sexualité de l’homme et surtout de celle de la femme. Ce livre marqua les plus grands esprits et ne laissa presque personne indifférent. Il connut de très nombreuses rééditions – trente-six jusqu’en 1925 – et également de très nombreuses traductions. Il faut dire qu’à côté des outrances, des contradictions, des aphorismes bizarres et des théories bancales qui y foisonnent, il est parsemé de constats sur la société moderne qui continuent de nous percuter.
Sigmund Freud considérait qu’Otto Weininger était un pur génie, Ludwig Wittgenstein le tenait en grande estime, tout comme Karl Kraus, Stefan Zweig, Robert Musil, James Joyce, Franz Kafka, Georges Bataille ou encore Emil Cioran. Mais d’autres considérèrent que ce chaman de l’intelligence n’avait été qu’un enragé victime de ses problèmes, un aliéné, un individu possédé par des forces qui le débordent.
D’où la question : qu’est-ce que le génie ? Quel lien a-t-il (ou n’a-t-il pas) avec la folie ? Ceux qui pensent ce que les autres ne pensent pas, ou qui voient au-delà des réalités empiriques, seraient-ils condamnés à éprouver l’angoisse d’un exilé chez les araignées, la pulsion irrépressible de plier bagage, un désir fou d’errance définitive ?
Emission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.