Qu'est ce que le récentisme ? Ce mouvement, également appelé "nouvelle chronologie", remet en question la chronologie universellement admise des faits historiques et suscite parfois l’hostilité, parfois la curiosité du public et des spécialistes.
Mais le récentisme est-il crédible ? C'est pour traiter de cette épineuse question qu'un débat entre deux historiens nous est proposé.
En effet, Laurent Guyénot propose de ne pas fermer totalement la porte à cette théorie historique en prenant appui sur les incohérences chronologiques constatées par Fomenko et ses émules. Pour lui le récentisme est une vision sérieuse de l’histoire qui ne doit pas être rangée dans la catégorie des théories farfelues. Elle permet d'ouvrir des pistes de recherches, de nous interroger sur les modes de fabrication de l’histoire, et nous invite à un changement de paradigme, non seulement temporel (réévalution à la baisse de certaines datations cruciales) mais spatial (déplacement du centre de gravité de certains espaces géopolitiques).
L’historienne Claire Colombi, en s’appuyant sur la discipline historique telle qu’elle est pratiquée, va ensuite répondre point par point à son interlocuteur et mettre en exergue les impasses et les contradictions de cette théorie. Au-delà de cette réfutation, elle met en garde contre les atteintes portées à la vérité historique et les conséquences idéologiques qui pourraient en découler.
Au travers de l'héritage du droit romain, le droit naturel a eu une grande influence au moyen âge, comme nous le démontre Florence Gauthier.
Ce courant de pensée, qui est aussi une pratique juridique visant à arbitrer des conflits politiques, sera l'un des ferments des révolutions politiques modernes.
Une histoire souvent passée sous silence qui mérite d'être (re)découverte.
Une séance du séminaire "L'Esprit des Lumières et de la Révolution".
"La Grèce antique est la plus belle invention des temps modernes", écrivait Paul Valéry. Au cœur de cette invention réside une forme singulière d'organisation de la vie collective qui incarnerait la singularité de l'expérience grecque : la cité.
Yves Sintomer s'interroge sur l'utilisation qui a été faite de la cité (polis) comme objet théorique et figure imaginaire dans la pensée politique contemporaine.
Il est évidemment tout d’abord affaire de pratiques politiques : parce qu'elle reposerait sur la mise en commun des paroles dans un espace où des égaux discutent et décident librement ensemble, la polis antique offrirait, à en croire une partie de la philosophie politique contemporaine, des ressources précieuses pour penser notre présent politique.
Mais cette expérience politique est indissociable d’une manière spécifique de faire commun, faite de gestes, manières de percevoir, attitudes et comportements. En ce sens, la polis est aussi l'emblème d'une "forme de vie", dans laquelle se réaliserait une politique authentique.
Les implicites théoriques d'une telle conception de la cité, à l’œuvre aussi bien chez Castoriadis que dans les travaux récents des historiens de la cité classique, sont au cœur de cette intervention.
L'ouvrage de Paul Jorion Comment la vérité et la réalité furent inventées est l'un des rares ouvrage en anthropologie des savoirs consacré à l'émergence au sein de notre propre culture des notions de "vérité" (au IVe siècle av JC en Grèce ancienne) et de "réalité" (au XVIIe siècle en Europe).
La mise au point de la logique par Aristote et l'invention du calcul différentiel par Leibniz et Newton jouent un rôle décisif dans ces évolutions.
Paul Jorion se concentre ici plus particulièrement sur la naissance des concepts de "vérité" et de "réalité" au sens où nous entendons aujourd'hui ces expressions.
La démonstration de l' "incomplétude de l'arithmétique" par Kurt Gödel servira d'illustration à l'usage de la logique et des mathématiques dans ce qui se présente, de nos jours, comme une description "vraie" de la "réalité".
Mais que peuvent bien se dire un démocrate radical, partisant de l'auto-institution du pouvoir par le peuple, et un communiste récusant le politique et appelant à l'insurrection de la communauté de l'être ?
Réponse avec ce débat entre Etienne Chouard et Francis Cousin pendant lequel deux visions du monde se rencontrent, se questionnent et s'entrechoquent.
C’est à sa naissance, le 1er novembre 354, à Thagaste (aujourd’hui Soukh Ahras) en Algérie et a son rôle capital dans l’histoire du christianisme romain d’Afrique que saint Augustin le Berbère, le futur évèque d’Hippone, docteur de la grâce et pôle majeur, avec saint Thomas d’Aquin, de la théologie occidentale, doit d’être évoqué durant cette année de l’Algérie en France (2003).
En direct sur France Culture, Radio Libre tentera de suivre le fil ardent et sinueux de son existence, d’explorer la succession de ses diverses vocations (rhéteur, philosophe, clerc) et le déploiement de ses nombreuses amitiés, d’analyser le contenu théologique, mystique et philosophique de sa doctrine.
L’Athènes du Ve siècle avant J.-C. représente un cas limite : c’est une ville relativement petite, à nos yeux de modernes, avec très peu d’arrière-pays, et elle a régné sur un empire occupant une part importante du monde méditerranéen. De plus, Athènes présenta ce trait particulier qu’elle fut parfaitement consciente de la nature du pouvoir qu’elle exerçait, de ses raisons et des possibilités mêmes qui en découlaient pour elle. Ce pouvoir, de toute évidence, était une thalassocratie, c’est-à-dire le pouvoir de la mer.
Jacqueline de Romilly dresse le portrait de l'ascension et du déclin de ce pouvoir athénien sur la mer Méditerannée.
Des goûts et des couleurs, on peut discuter à l’infini, et tout le monde reconnaît la force de la subjectivité dans ces domaines. Mais saviez-vous que les couleurs ont une histoire culturelle, politique et psychique ? Imaginiez-vous qu’il existe des couleurs qui nous font chaud au cœur et d autres qui nous font peur et ce, par delà les latitudes et les origines religieuses ?
Laure Adler, dans son émission "Hors-champs", tente de faire la cartographie amoureuse des couleurs grâce à un historien amoureux des ours, des emblèmes héraldiques et de … certaines couleurs : Michel Pastoureau.
Comme toujours avec des archives et des chansons, balade dans l’histoire de la peinture, des mentalités et de nous-mêmes...