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Le roman national ment. L'identité française ne résulte pas de l'alliance de la bravoure gauloise et de l'administration romaine, le tout couronné par la bonté chrétienne. Pas seulement. Non seulement la France n'a pas seulement été gauloise et romaine, mais la France n'a pas seulement été chrétienne. Le roman national ment. Par omission. Par oubli.
Pacôme Thiellement fais l'exégèse de notre histoire sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. Celle-ci est subjective, et même très subjective, même l'exposé est aussi rigoureux que possible possible. Alors, comme dirait l'autre, si vous n'aimez pas cette Histoire de France, écrivez la vôtre.


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Ce cours marque une inflexion décisive dans le chemin de pensée de Michel Foucault, notamment depuis son projet d'une Histoire de la sexualité entamé en 1976. C'est le moment où les arts de vivre deviennent le foyer de sens à partir duquel pourra se déployer une pensée neuve de la subjectivité. C'est le moment aussi où Foucault problématise une conception de l'éthique comprise comme l'élaboration patiente d'un rapport de soi à soi. L'étude de l'expérience sexuelle des Anciens permet ces nouveaux déploiements conceptuels. Dans ce cadre, Foucault analyse des écrits médicaux, des traités sur le mariage, la philosophie de l'amour ou la valeur pronostique des rêves érotiques, afin d'y retrouver le témoignage d'une structuration du sujet dans son rapport aux plaisirs (aphrodisia) antérieure à la construction moderne d'une science de la sexualité, antérieure à la hantise chrétienne de la chair. L'enjeu est en effet d'établir que l'imposition d'une herméneutique patiente et interminable du désir constitue l'invention du christianisme. Mais pour cela, il importait de ressaisir la spécificité irréductible des techniques de soi antiques.
Dans cette série de leçons, qui annoncent clairement L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi, Foucault interroge particulièrement le primat grec de l'opposition actif/passif sur les distinctions de genre, ainsi que l'élaboration par le stoïcisme impérial d'un modèle de lien conjugal prônant une fidélité sans faille, un partage des sentiments, et conduisant à la disqualification de l'homosexualité.


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De Vercingétorix, on connaît surtout le nom, sa lutte héroïque contre Rome, sa défaite à Alésia et le récit biaisé qu'en donnera Jules César. Mais d'autres écrits et les trésors exhumés par l'archéologie invitent à le redécouvrir et, au miroir de ce destin hors du commun, à explorer des pans enfouis de l'histoire de l'ancienne Gaule. Cet adolescent arverne, fils de roi, tôt formé à la chose militaire, s'est hissé tout jeune au commandement suprême de la résistance gauloise au conquérant romain. Revers militaire qui recouvre une victoire politique – l'unification des peuples gaulois – dont il deviendra le symbole.
Ce travail de Jean-Louis Brunaux n'entend céder ni aux hagiographies complaisantes, ni aux légendes controuvées, ni aux appropriations idéologiques. Elle retrace à nouveaux frais, à partir de sources souvent oubliées, l'itinéraire singulier de cette figure d'exception : son enfance au sein d'une lignée aristocratique ; l'éducation reçue par ses maîtres druides ; sa formation, surtout, auprès de César dont il est devenu l'otage ; la rébellion enfin où il se découvre grand leader politique et redoutable chef militaire. Une vie si brève qui aura nourri une si longue postérité.
En suivant ses pas, c'est une nouvelle lecture de l'histoire de la civilisation et du peuple gaulois que Jean-Louis Brunaux nous fait découvrir : une société en plein essor, déjà bien structurée, agitée par des assemblées remuantes et ouverte au monde, à l'ombre menaçante de l'impérialisme romain.


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Le terme d' "humanisme" est aujourd'hui un mot dont on aurait du mal à préciser le sens. La main sur le cœur, bien des apôtres du système humanitaire aiment par exemple se faire acclamer comme humanistes par l'opinion médiatique.
En revenant sur l'oeuvre de Cicéron en son contexte romain, le philosophe Philippe Forget nous révèle un tout autre humanisme qui propose un progrès indéfini vers l'homme total par l'exercice harmonieux de la puissance technique, de l'intelligence politique et des vertus civiques.


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Historien et auteur de Comprendre la guerre, Laurent Henninger évoque les grandes révolutions qui ont bouleversé l'art de la guerre. Il revient également sur la question de l'art opératif et les nouvelles dimensions de la guerre.
1_3 : Les grandes révolution de la guerre
- 0'00'00 : Générique et introduction
- 0'02'18 : Les origines de la guerre
- 0'06'45 : Première révolution guerrière : le combat à distance
- 0'12'12 : Apparition des premières formations compactes
- 0'13'55 : Les guerres aristocratiques et la révolution des peuples de la mer
- 0'20'32 : L'historien comme enquêteur de police
- 0'21'35 : L'infanterie comme arme majeure et populaire
- 0'24'15 : Les révolutions de la cavalerie
- 0'28'26 : Réflexion sur l'étude des phénomènes militaires
- 0'30'26 : Évolution, apogée et déclin de la révolution de l'infanterie
- 0'32'50 : Déclin de l'empire Romain et esprit de l'existence de la France jusqu'à l'UE
- 0'39'41 : Chaos postérieur à l'effondrement de l'Empire romain d'occident
- 0'42'00 : La féodalité et la chevalerie occidentale
- 0'46'45 : La renaissance
- 0'49'18 : L'augmentation de la taille et des équipements des armées
- 0'51'25 : Arme à feu collective et individuelle
- 0'55'05 : L'apparition des armées de masse
- 0'58'15 : Précaution géographique, civilisationnelle et épistémologique
- 1'02'15 : Aparté Amérindienne
- 1'05'55 : La nécessaire multidisciplinarité
- 1'08'40 : Arme automatique et conquête définitive
- 1'09'15 : Effondrement de la prédominance des peuples steppiques
- 1'12'40 : L'industrialisation de la guerre
- 1'16'13 : Conclusion
2_3 : L'art opératif
- 00'00 : Générique et introduction
- 01'23 : La genèse de l'art opératif
- 05'02 : L'art opératif en URSS
- 08'06 : L'art opératif comme discipline
- 15'08 : Métaphore du cavalier
- 18'50 : Débat théorique sur l'art opératif
- 19'46 : De la réalité militaire
- 23'55 : Une révolution en cours
- 28'07 : Conseil et méthode de lecture
- 30'26 : Conclusion
3_3 : Les nouvelles dimensions de la guerre
- 0'00'00 : Générique et introduction
- 0'01'11 : Les espaces fluides
- 0'07'46 : Les réseaux
- 0'11'11 : L'empire Britannique
- 0'14'10 : La puissance
- 0'16'13 : Le spectacle
- 0'19'46 : Les Anglo-Saxons
- 0'22'38 : La dette comme outil impérial
- 0'24'15 : Perspectives sur les espaces fluides et les réseaux
- 0'31'20 : Les début de la conquête de l'air
- 0'33'47 : Aparté sur Vauban, la révolution et Louis XVI
- 0'38'04 : Aviation comme continuité de la croyance en un objet magique
- 0'42'10 : Bombardements stratégiques et arme atomique
- 0'55'40 : La dispositif planétaire de la puissance américaine
- 0'56'57 : L'invasion Russe en Ukraine
- 1'01'37 : Petit tour d'alignement géopolitique et regard sur l'oligarchie française
- 1'04'27 : Remerciement et conclusion
Un entretien mené par Justin Curieux.


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Parcourant l'antiquité du Ve siècle grec jusqu'à la chute de l'Empire romain, Michel De Jaeghere ne se contente pas de faire le récit frémissant de nos grands ailleux. Il suit à la trace les débats, les dilemmes, les conflits et les échecs de ces deux civilisations.
Fidèle à sa méthode inaugurée dans son Cabinet des antiques (Les Belles Lettres), il prend appui sur de grands noms pour faire dialoguer les textes antiques avec notre propre histoire et tenter de dégager ce qu'ils ont à nous dire d'essentiel, de vital sur nous-mêmes.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.


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Spécialiste de la Rome antique, longtemps professeur au Collège de France, auteur d'ouvrages majeurs, Paul Veyne est considéré comme l'un des historiens les plus érudits, les plus indépendants et les plus importants du XXe siècle.
En 1985, c'était à Bédoin, dans le Vaucluse, là où il vivait alors, que Paul Veyne et ses invités revenait sur son parcours et ses objets d'études, en évoquant ses enthousiasmes intellectuels et artistiques, ses amitiés, en particulier celle qu'il avait entretenue avec Michel Foucault, "l'une des deux ou trois personnes que j'aurais le plus aimé en ce monde".
L'occasion de revenir sur quelques éléments biographiques de cet immense historien de l'Antiquité qui, pourtant, minimise l'importance des idées en Histoire !


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La Bonne Nouvelle n'est pas une théorie économique, et cependant, révélant Dieu, elle redécouvre plus profondément l'humain, jusque dans les conditions matérielles de son existence. Ainsi le christianisme, prêchant un Verbe fait charpentier, a-t-il transformé en profondeur la vision du travail héritée des Grecs et des Romains, et affirmé la dignité du manouvrier.
Au-delà d'une critique frontale des valeurs sociales, il s'est agi d' abord de manifester le besoin de tout homme d'être sauvé - l'aristocrate aussi bien que l'esclave - et de conduire, indirectement ou de surcroît, à une économie de la communion et de l'humilité.
Émission du "Libre Journal de la Réaction", animé par Philippe Mesnard.