L'animal et la mort. Avec Charles Stépanoff à la Librairie Ombres Blanches.


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21.10.2021

La modernité a divisé les animaux entre ceux qui sont dignes d'être protégés et aimés et ceux qui servent de matière première à l'industrie. Comment comprendre cette étrange partition entre amour protecteur et exploitation intensive ? Parce qu'elle précède cette alternative et continue de la troubler, la chasse offre un point d'observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique.
À partir d'une enquête immersive menée deux années durant, non loin de Paris, aux confins du Perche, de la Beauce et des Yvelines, Charles Stépanoff documente l'érosion accélérée de la biodiversité rurale, l'éthique de ceux qui tuent pour se nourrir, les îlots de résistance aux politiques de modernisation, ainsi que les combats récents opposant militants animalistes et adeptes de la chasse à courre.
Explorant les cosmologies populaires anciennes et les rituels néosauvages honorant le gibier, l'anthropologue fait apparaître la figure du "prédateur empathique" et les rapports paradoxaux entre chasse, protection et compassion. Dans une approche comparative de grande ampleur, il convoque préhistoire, histoire, philosophie et ethnologie des peuples chasseurs et dévoile les origines sauvages de la souveraineté politique.
Au fil d'une riche traversée, Charles Stépanoff éclaire d'un jour nouveau les fondements anthropologiques et écologiques de la violence exercée sur le vivant. Et, en questionnant la hiérarchie morale singulière qu'elle engendre aujourd'hui, il donne à notre regard sensible une autre profondeur de champ.

L'homme selon Arnold Gehlen. Avec Alain de Benoist, François Poncet et Benjamin Demeslay sur TV Libertés.


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05.2023

Arnold Gehlen (1904-1976) est un anthropologue, sociologue et philosophe allemand dont l'influence sur la pensée conservatrice européenne a été considérable et dont les analyses furent à certains égards prophétiques.
Refusant de réduire l'homme à une dimension unique, qu'elle soit spirituelle ou biologique, il voit en lui un être d'ouverture en raison de son immaturité natale. Dans cette perspective, les institutions – dont la famille – ne sont en rien oppressives mais, au contraire, libératrices, en tant qu'elles lui permettent de mener une vie proprement humaine. En ceci, Gehlen s'oppose à Adorno, à l'École de Francfort, aux idéologies progressistes et révolutionnaires.
En outre, il fut un critique virulent et inspiré de l'hypermorale qui, aujourd'hui, tient lieu de politique et accroît la confusion.

Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.

Se débarrasser du concept de pratiques. Avec Bruno Latour pour le Séminaire Sophiapol.


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16.10.2013

C'est à partir de son anthropologie philosophique des Modernes que Bruno Latour entend dépasser les oppositions philosophiques binaires et le découpage de la réalité en "domaines" devenus inopérants. Ainsi est-il conduit à proposer un plurivers plutôt qu'un univers à partir de plusieurs "modes d'existence" aptes à rendre compte de la réalité.

Les figures du visible : naturalisme, représentation et ossature du monde. Avec Philippe Descola à l'École Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Malaquais.


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17.03.2022

La figuration n'est pas tout entière livrée à la fantaisie expressive de ceux qui font des images. On ne figure que ce que l'on perçoit ou imagine, et l'on n’imagine et ne perçoit que ce que l'habitude nous a enseigné à discerner. Le chemin visuel que nous traçons spontanément dans les plis du monde dépend de notre appartenance à l'une des quatre régions de l'archipel ontologique : animisme, naturalisme, totémisme ou analogisme. Chacune de ces régions correspond à une façon de concevoir l'ossature et le mobilier du monde, d'en percevoir les continuités et les discontinuités, notamment les diverses lignes de partage entre humains et non-humains.
Masque yup’ik d’Alaska, peinture sur écorce aborigène, paysage miniature de la dynastie des Song, tableau d'intérieur hollandais du XVIIe siècle : par ce qu'elle montre ou omet de montrer, une image révèle un schème figuratif particulier, repérable par les moyens formels dont elle use, et par le dispositif grâce auquel elle pourra libérer sa puissance d'agir. Elle nous permet d'accéder, parfois mieux que par des mots, à ce qui distingue les manières contrastées de vivre la condition humaine.
Par un travail de comparaison d'images d'une étourdissante diversité, Philippe Descola pose magistralement les bases théoriques d'une anthropologie de la figuration.

Séminaire Matières de l'architecture au sein du département AAP de l'école nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais.

Anthropologie et anarchisme. Avec Charles MacDonald pour le Centre international de recherches sur l'anarchisme à Marseille.


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04.10.2014

Les ethnologues ont pu observer depuis longtemps des communautés qui ne suivaient pas les règles qui sont celles des sociétés modernes, mais ceux-ci, et les sciences sociales en général, n'ont pas su en tirer les conséquences théoriques qui auraient permis de mieux comprendre l'histoire et le fonctionnement des collectivités humaines.
Ces petites communautés marginales exhibent des traits paradoxaux. Au contraire de nos sociétés fondées sur l'inégalité, la compétition, l'échange et le pouvoir conduisant à l'État, ces communautés sont strictement égalitaires, non compétitives, pratiquent le partage, ne connaissent aucune forme de pouvoir personnel ou institutionnel. Elles sont aussi, fréquemment, non violentes. L'existence de telles communautés est un état ancien qu'il est possible de considérer comme analogue à celui qu'a connu l'ensemble de l'humanité pendant les neuf dixièmes de son existence terrestre.
Or ces communautés, pour marginales et minoritaires qu'elles soient aujourd'hui, contiennent les principes mêmes de la forme anarchique fondamentale de notre moralité humaine. Leurs principes sont toujours à l'œuvre même dans les sociétés capitalistes et industrielles modernes et inspirent toujours les mouvements anarchistes, en nom ou en esprit, qui mettent ces principes en œuvre.
L'existence de sociétés "anarchiques" et les concepts qui les expliquent renouvellent la problématique des sciences sociales et permettent de beaucoup mieux comprendre la vie politique contemporaine.

Enquête sur la métaphysique des autres. Avec Philippe Descola à l'Ecole Normale Supérieure.


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19.10.2015

Si la philosophie consiste à inventer des concepts, alors on peut s'étonner que les ressources philosophiques de la plus grande partie de l'humanité aient été longtemps ignorées par la philosophie savante, à quelques très rares exceptions près. C'est peut-être pourquoi, depuis plus d'un siècle dans les pays francophones, des philosophes de formation décident à chaque génération de s'intéresser à la métaphysique des autres en devenant anthropologues.
Ils découvrent dans leurs enquêtes que ni la nature, ni la culture, ni la liberté, ni l'histoire, ni maints autres concepts qui peuplent les manuels de philosophie ne sont des valeurs universelles, pas plus d'ailleurs que ne l'est l'idée même d'universalisme. Ces philosophes de terrain ramènent aussi dans leurs carnets de notes d'autres gnoséologies, d'autres systèmes ontologiques, d'autres philosophies politiques, d'autres théories de la personne, dont on commence à mesurer l'intérêt bien au-delà de l'anthropologie, à la fois comme instruments critiques et comme expériences vécues d'une radicale altérité conceptuelle.
Mais la transposition de cette altérité dans un métalangage philosophique se révèle fort malaisée pour des raisons que Philippe Descola explore ici.

Ethnographies des mondes à venir. Avec Philippe Descola et Alessandro Pignocchi pour Lundi matin.


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10.2022

Si l'on veut enrayer la catastrophe écologique en cours, il va falloir, nous dit-on, changer de fond en comble nos relations à la nature, aux milieux de vie ou encore aux vivants non-humains. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s'inscrire ? Et quels sont les leviers d'action pour la faire advenir ?
En puisant son inspiration dans les données anthropologiques, les luttes territoriales et les combats autochtones, l'effort conjoint de Philippe Descola et Alessandro Pignocchi esquisse la perspective d'une société hybride qui verrait s'articuler des structures étatiques et des territoires autonomes dans un foisonnement hétérogène de modes d'organisation sociale, de manières d'habiter et de cohabiter.

Comment les livres changent le monde. Avec Régis Debray et Didier Leschi sur France Culture.


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07.2021

Les livres changent le monde. En douteriez-vous ? C'est en compagnie de l'écrivain philospohe Régis Debray et du haut fonctionnaire Didier Leschi qu'au travers de cette série d'émissions nous allons comprendre pourquoi, mais surtout comment.
Cette série sur l'histoire des idées, l'histoire du monde, l'Histoire donc tout simplement dessine le paysage (subjectif) de la trentaine de livres qui ont bouleversé, depuis 1900, la marche des choses et transformé les représentations à l'échelle internationale.
Introduite par une émission sur l'histoire de la diffusion des textes, l'étude se termine sur une tentative de dessiner l'avenir. Il y a des livres qui font tomber des murs.