Alors que l'ordre sexuel traditionnel ne cesse plus d'être attaqué, alors que les pratiques sexuelles marginales deviennent incriticables et sont revendiquées comme des droits, il est temps de s'interroger sur cette dynamique qui semble vouloir renverser l'intégralité des repères moraux que nos anciens avaient péniblement bâtis.
Alain Soral et Marion Sigaut s'emploient à la tâche, et montrent comment l'idéologie marchande appelle, en dernier ressort, ces changements de société.
Alors que la relation homme-femme semblait un fondement stable de la vie et de l’organisation sociale, repenser la différence sexuelle et l’identité sexuelle est devenu rapidement une question existentielle pour beaucoup.
S’agit-il d’une mode ou d’un changement anthropologique profond ?
Emancipation et libération de la femme, rythmes professionnels, immigration, nouveaux médias, savoirs et pouvoirs médicaux, avancées risquées des sciences humaines, développement de valeurs postchrétiennes et renouveau des valeurs de fidélité chez les jeunes croyants… les signaux et les causes d’un changement d’époque sont multiples et leur combinaison semble avoir un effet "boule de neige".
Peut-on nommer des invariants, et comment évaluer leur qualité et leur durabilité? De quelle richesse se révèle porteuse la différence des sexes qui nous traverse et comment réfléchir sur son dynamisme ?
C’est une longue épopée, engagée depuis l’Antiquité, qui se poursuit encore aujourd’hui, une aventure pleine de passions, de révoltes, de revirements et de coups de génie. Telle est l’histoire de la philosophie, vue et racontée par Luc Ferry : une conquête obstinée, menée au fil des siècles par une poignée d’explorateurs qui, soudain, trouvent une nouvelle clef pour donner un sens à la condition humaine et bouleversent fondamentalement notre manière de penser.
Pourquoi et quand s’est-on mis à philosopher ? Comment les grands concepts se sont-ils succédé au fil des siècles ? Comment et pourquoi Platon, Descartes, Montesquieu, Hegel, Schopenhauer, Marx, Nietzsche, Freud, Heidegger, et quelques autres – les grands défricheurs de la pensée ne sont pas si nombreux – ont-ils eu soudain l’intuition qui a tout changé ?
On le verra, l’histoire de la philosophie, comme celle de l’art, n’aime pas la ligne droite, elle connaît des zigzags, des revirements, parfois des errances, et les grandes idées d’autrefois n’ont pas forcément perdu leur pertinence.
Luc Ferry nous faire apparaître la philosophie comme une quête essentielle, à la fois millénaire et furieusement actuelle. Où en est-on à l’heure de la globalisation, des espaces virtuels et des intégrismes recyclés d’un autre âge ? Comment répondre à notre désarroi face à un monde qui, une fois encore, nous glisse entre les doigts ? Par l’amour, suggère le philosophe, ce concept à la fois si banal et si complexe, susceptible de nous offrir une meilleure compréhension de notre temps, et peut-être de nous-mêmes.
Notre culture exige un recouvrement du désir par l’amour, au risque manifeste de contrarier l’un par l’autre, voire de les opposer.
Si Freud et Lacan, quoique différemment, permettent de reconnaître que l’objet visé n’est pas le même dans les deux cas, ce progrès de la connaissance permet-il de mieux les concilier, voire de nous réconcilier avec eux ?
Le "syndrome de Kierkegaard", tel que défini par Jean-Luc Brelet, pourrait être conçu comme la tension qui résulte de l'impossible choix entre l'amour de la femme et l'amour de Dieu. Søren Kierkegaard renonça en effet à l'amour charnel de la femme au profit d'une vie ascétique consacrée à l'écriture et à la réflexion sur l'Amour. A plus grande échelle, ce syndrome pourrait être compris comme l'abandon du temporel au profit d'un idéal spirituel. Et les regrets qui en découlent. En effet, comme nombre de contemporains opérant ce type de choix, Kierkegaard connut bien des tourments.
Ces affres permirent néanmoins à Kierkegaard de développer une conception de l'Amour et du Divin d'une grande originalité qu'il est bon de redécouvrir dans notre époque marquée par le consumérisme sentimental.
Jean-Luc Berlet retrace ainsi le parcours littéraire de ce philosophe danois considéré par beaucoup comme le père de l'existentialisme.