La double passion pour la langue française et la pensée du comédien Fabrice Luchini l'a conduit à dire sur scène Céline, La Fontaine, Nietzsche, Valéry, Proust, Claudel ou encore Le Bateau ivre de Rimbaud. Il revient avec un nouveau spectacle sur l'argent.
Pourquoi ce thème ? Et pourquoi solliciter les écrivains à l'heure où ce sont les économistes qui font la loi ?
C'est, sous forme de discussion, une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie que nous offrent Robert Legros, professeur de philosophie, et Marcel Gauchet, historien et philosophe.
Car ce qui advient avec la sortie de la religion dans la modernité, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit.
Peut-on faire une analyse raisonnée des péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises ?
La France décidément n'en a pas fini avec Pétain. Lors de son itinérance mémorielle, organisée pour célébrer le centenaire de la fin de la Grande guerre, Emmanuel Macron a déclaré "Le maréchal Pétain a été pendant la première guerre mondiale aussi un grand soldat, c'est une réalité de notre pays c'est aussi ce qui fait que la vie politique comme l'humaine nature sont parfois plus complexes que ce que l'on voudrait croire". Il a ajouté : "On peut avoir été un grand soldat lors de la première guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes pendant la seconde".
En dépit de ces précisions, les propos du chef de l'Etat ont déclenché un incendie. "Honorer Pétain, c'est nier la responsabilité de la France dans la déportation des juifs", a jugé le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France. François Hollande tout comme Jean-Luc Mélenchon ont twitté leur indignation. Des historiens ont estimé qu'un président ne devrait pas dire ça. Le journal Le Monde pouvait donc conclure "Macron trébuche sur le maréchal pétain".
Quelles leçons pouvous-nous tirer de cet épisode médiatico-politique ? La querelle faite à Macron est-elle légitime et que révèle-t-elle ? Et sur le fond, le gaullisme et le pétainisme sont-ils pour le salut même de la nation, définitivement irréconciliables ?
En 1984, le penseur Hans Jonas prononce à Tübingen puis à la New School de New-York une conférence à laquelle cette émission emprunte son nom : Le concept de Dieu après Auschwitz.
Paul Ricœur et Catherine Chalier prolongent ici cette réflexion initiée par Hans Jonas : "Qu'est ce qu'Auschwitz a donc ajouté à ce qu'on a toujours pu savoir de la terrible et de l'horrible quantité de méfaits que l'être humain sont capables de commetre et ont depuis toujours commis envers d'autres humains ?"
Simone de Beauvoir écrivait en 1947 dans le deuxième sexe : "la dispute durera tant que les hommes et les femmes ne se reconnaîtront pas comme des semblables".
Nous sommes en 2016, les femmes ne sont plus confinées au foyer, ni condamnées aux métiers subalternes : avocats, architectes, magistrats, diplomates, ministres, les grandes professions et les plus hautes fonctions leur sont ouvertes. Elles divorcent sans rencontrer d'obstacle, celles qui ne souhaitent pas poursuivre une grossesse peuvent demander à un médecin de l'interrompre. La procréation est aujourd'hui un choix et non un destin.
Une véritable révolution des mœurs a tout changé en quelques décennies et nous aurions donc tendance à croire que la reconnaissance a eu lieu et que la dispute est, ou devrait, être close.
Mais force est de constater que de nombreuses personnes ne sont pas d'accord avec ce constat. Alors : le féminisme a-t-il gagné la partie ou vivons-nous encore dans une société patriarcale ?
Henri Weber, co-fondateur de la Jeunesse Communiste révolutionnaire, a publié en 1988 un livre intitulé Vingt ans après, que reste-t-il de 1968 ? Cet essai a été réédidé sous des titres différents tous les 10 ans jusqu'en 2008.
À l'approche du cinquantième anniversaire des célèbres évènements , Régis Debray a conseillé à l'auteur de se garder de tout nouvel opus théorique: "ce n'est pas comme cela qu'on aborde ces sujets aujourd'hui" lui a-t-il dit, "les idées d'Henri Weber on s'en fout, mais la vie d'Henri Weber nous en dira beaucoup plus sur le temps écoulé".
Le conseil a été suivi à la lettre et Henri Weber a publié le premier volume de ses mémoires sous le titre Rebelle Jeunesse.
Au même moment, Régis Debray revient sur son propre parcours dans une lettre ouverte à son fils Antoine qui parait sous le titre Bilan de Faillite.
Deux traversées du siècle qui se confrontent : peut-on en tirer des leçons profitables ?
Si tant d'Africains quittent et quitteront en plus grand nombre encore, leur continent, c'est que les promesses de l'indépendance n'ont pas été tenues. Pourquoi ? Que s'est-il passé ?
Pour évoquer l'échec de la coopération et les enjeux de la migration Sud-Noir et cet exode massif qui se profile, le journaliste Stephen Smith et le chercheur Serge Michaïlof sont invités à partager leurs analyses de la situation.
Comme le faisait remarquer naguère Claude Lefort, l'expansion du marxisme dans l'ensemble de la gauche française a été longtemps de pair avec une dépréciation du droit en général et la condamnation véhémente, ironique ou scientifique de la notion bourgeoise des droits de l'homme. Cette notion a depuis été réhabilitée par le grand mouvement de la dissidence antitotalitaire.
Mais aujourd'hui, nous ne pouvons que nous poser le problème très sérieux de l'extension indéfinie des droits de l'homme.
Pierre Manent, dans son dernier livre, s'interroge sur l'origine et les raisons de cet emballement et lui oppose avec une intrépidité certaine la loi naturelle. Or cette expression a disparu de la langue courante et même de la langue philosophique. Les modernes -et il y a longtemps que nous sommes modernes- ne parlent plus ainsi.
Qu'est ce que la loi naturelle et peut-elle encore être un recours ?