Les émotions contre la démocratie. Avec Eva Illouz pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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17.05.2023

Partout dans le monde, la démocratie se voit attaquée par un populisme nationaliste. Et partout dans le monde, la même énigme : comment des gouvernements qui n'ont aucun scrupule à aggraver les inégalités sociales peuvent-ils jouir du soutien de ceux que leur politique affecte le plus ?
Pour comprendre ce phénomène, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz affirme qu'il faut s'intéresser aux émotions. Car elles seules ont le pouvoir de nier l'évidence factuelle et d'occulter l’intérêt personnel.
Elle en a ainsi isolé quatre, qui soutiennent les grands récits populistes : la peur, le dégoût, le ressentiment et l'amour de la patrie. Quatre émotions que les mouvements populistes s'emploient partout à attiser afin de mieux les instrumentaliser.
Une stratégie dont elle montre très précisément les rouages dans l'Israël de Netanyahou.

Jamais seul : ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations. Avec Marc-André Selosse pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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29.11.2017

Nous savons aujourd'hui que les microbes ne doivent plus seulement être associés aux maladies ou à la décomposition. Au contraire, ils jouent un rôle en tous points essentiel : tous les organismes vivants, végétaux ou animaux, dépendent intimement de microbes qui contribuent à leur nutrition, leur développement, leur immunité ou même leur comportement. Toujours pris dans un réseau d'interactions microbiennes, ces organismes ne sont donc... jamais seuls.
Détaillant d'abord de nombreuses symbioses qui associent microbes et plantes, Marc-André Selosse explore les propriétés nouvelles qui en émergent et modifient le fonctionnement de chaque partenaire. Il décrypte les extraordinaires adaptations symbiotiques des animaux, qu'ils soient terrestres ou sous-marins. Il décrit nos propres compagnons microbiens – le microbiote humain – et leurs contributions, omniprésentes et parfois inattendues. Enfin, il démontre le rôle des symbioses microbiennes au niveau des écosystèmes, de l'évolution de la vie, et des pratiques culturelles et alimentaires qui ont forgé les civilisations.

Genèse médiévale du capitalisme. Avec Vincent Challet pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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05.02.2020

Dans le rapport que nos sociétés contemporaines entretiennent à l'argent, le Moyen-Âge constitue incontestablement un tournant décisif en mettant en place des formes très élaborées d'association du capital et en inventant cette forme très novatrice de transfert des capitaux que fut la lettre de change.
Ces innovations qui permirent de contourner en partie le problème du change et de l'échange du numéraire furent, à partir du XIIIe siècle, à l'origine d'un essor financier et commercial sans précédent dans l'Occident médiéval.
D'une certaine manière et en dépit d'un certain nombre de freins techniques et moraux - dont la condamnation par l'Eglise d'un profit immodéré - il n'est pas exagéré de dire que les marchands et banquiers du Moyen Âge ont été à l'origine du capitalisme.

Les taux d'intérêt négatifs : le trou noir du capitalisme financier. Avec Jacques Ninet pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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19.02.2020

Mises en place pour sauver le système financier après la crise de 2008 (dite crise des subprimes), les politiques monétaires non conventionnelles (taux négatifs et créations monétaires) perdurent alors même que l'économie globale semble stabilisée et que les bourses flambent.
Cette persistance, dix ans après la crise, est à la fois un indicateur de la faiblesse endémique du système monétaire et financier des pays occidentaux qui fausse le jeu normal de l'épargne autant que celui de l'allocation des ressources.

L'inestimable. Avec Sylviane Agacinski pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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03.11.2010

Notre époque est mal à l'aise avec les valeurs, parce que sa passion de l'égalité lui fait craindre les hiérarchies. Mais si tout se vaut, rien ne vaut. On se souvient d'Alceste, dans Le Misanthrope, s'emportant contre le lâche refus de juger de la valeur d'un poète : "car c'est n'estimer rien, qu'estimer tout le monde."
Mais qu’est-ce donc qu’estimer ? Estimer quelqu'un, c'est lui reconnaître une dignité propre, un mérite - courage, honnêteté, voire intelligence, talent ou génie. L'estime s'accompagne de respect, et d'admiration. On peut admirer et respecter la nature : l'océan, la forêt, la faune et la flore, leur beauté, leur diversité. L'estime s'adresse ainsi à la valeur des choses ou des êtres, c’est à dire à leurs qualités, à leur nature propre.
Tout autre est l'estimation qui juge ou évalue une quantité. Elle est quantitative et comptable : on estime une distance, une durée, une population, l'âge de quelqu'un, le prix d'une marchandise ou d'un patrimoine (en euros, en dollars, ou en une autre monnaie). Qu'elle soit approximative ou exacte, l'évaluation des quantités règne aussi bien sur le marché que dans les sciences. Les valeurs quantitatives répondent à la question : combien ? "Le pape, combien de divisions ?" aurait demandé Staline en 1945.
Mais tout est-il mesurable et échangeable ? Tout a-t-il un prix ? On se souvient de Kant : les choses ont un prix, la personne a une dignité. En tant qu'elle a droit à une estime absolue, elle est sans prix, inéchangeable, inestimable.
La philosophe Sylviane Agacinski nous pose la question des rapports entre nos différentes façons d'évaluer et suggère qu'une civilisation repose sur des valeurs inestimables.

L'homme de Néandertal valait-il moins qu'homo sapiens ? Avec Marylène Patou-Mathis pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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09.02.2011

Comme nous, Néanderthal appartient à la grande famille des Hominidés. En cela, il fait partie de notre mémoire collective. Parce qu'il est à la fois si proche et si différent de nous, parmi tous nos ancêtres, c'est sans doute le plus fascinant.
Néanderthal, durant 300'000 ans, a évolué physiquement et modifié ses comportements. Pourtant, Néanderthal a disparu. S'il n'a certes pas réalisé toutes les choses que fera plus tard l'homme moderne, il était aussi "intelligent" que lui car il ne faut pas confondre réalisations et capacités. Néanderthal était différent de nous, mais, être différent ne veut pas dire être inférieur ! Ni supérieur d’ailleurs.
Certains penseront alors, pourquoi a-t-il disparu ? À quoi on pourrait répondre cela : Néanderthal a vécu près de 300'000 ans, et nous, combien de temps vivrons-nous ?

La révolution culturelle nazie. Avec Johann Chapoutot pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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16.05.2018

Pour les nazis, la "culture" était à l'origine la simple transcription de la nature : on révérait les arbres et les cours d'eau, on s'accouplait, se nourrissait et se battait comme tous les autres animaux, on défendait sa horde et elle seule. La dénaturation est intervenue quand les Sémites se sont installés en Grèce, quand l'évangélisation a introduit le judéo-christianisme, puis quand la Révolution française a parachevé ces constructions idéologiques absurdes (égalité, compassion, abstraction du droit...).
Pour sauver la race nordique-germanique, il fallait opérer une "révolution culturelle", retrouver le mode d'être des Anciens et faire à nouveau coïncider culture et nature. C'est en refondant ainsi le droit et la morale que l'homme germanique a cru pouvoir agir conformément à ce que commandait sa survie : il devenait alors légal et moral de frapper et de tuer.
L'historien Johann Chapoutot nous montre comment s'est opérée la réécriture de l'histoire de l'Occident et par quels canaux de telles idées sont parvenues aux acteurs des crimes nazis.

L'art contemporain, une révolution artistique ? Avec Nathalie Heinich pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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06.05.2015

L'épistémologue Thomas Kuhn utilisa le terme de "paradigme" pour désigner une structuration générale des conceptions admises à un moment donné du temps à propos d'un domaine de l'activité humaine : en l'occurrence, l'activité scientifique, où le progrès procède selon lui par "changements de paradigmes", qui sont autant de "révolutions".
Cette analyse est transposable à l'histoire de l’art, en y incluant non seulement la création des oeuvres mais aussi leur perception et leur réception, tant par les spécialistes que par le grand public. Ainsi prennent sens les grandes controverses artistiques, et notamment celle de l'art contemporain, en tant qu'il rompt, sur tous les plans, avec le paradigme de l'art classique et, surtout, avec celui de l'art moderne...