L'analyste politique et prospectiviste Michel Drac nous propose un commentaire de l'actualité focalisé sur les tendances lourdes qui structurent l'équilibre précaire de nos sociétés et sur les éléments de rupture qui viennent le perturber.
Au menu du mois de mars 2018 :
- 0'00'00 : introduction
- 0'00'30 : protectionnisme, le retour
- 0'12'00 : fiscalité et protectionnisme
- 0'15'00 : conséquences géopolitiques de l'agenda protectionniste
- 0'18'40 : la riposte chinoise et ce qu'elle révèle
- 0'20'40 : le risque politique pour Donald Trump
- 0'22'50 : Trump achète-t-il Corporate America ?
- 0'24'30 : pax russiana en Syrie
- 0'30'30 : Israël vers la guerre
- 0'34'00 : une pensée pour les Kurdes
- 0'39'30 : considérations diverses sur la Syrie
- 0'43'50 : l'affaire Skripal
- 0'50'40 : et en Europe ?
- 1'05'50 : circus politicus Francorum
- 1'10'40 : l'important, c'est ce qu'on ne voit pas
- 1'12'00 : Mayotte ou notre avenir
- 1'13'50 : l'agenda néolibéral
- 1'16'50 : le tweet du siècle !
La période historique qui s'est ouverte par la dissolution sociale et géopolitique des États socialistes inspirés par l'idéologie du communisme historique réel du XXe siècle (1917-1991) peut être caractérisée par le phénomène de la globalisation économique néolibérale, autrement dit, par le projet politique et géopolitique des États-Unis de constituer un empire mondial. Mais ce projet ne peut-être mené à terme sans une quatrième guerre mondiale, fût-elle informelle.
La Première Guerre mondiale (1914-1918) fut gagnée par les pires, qui désagrégèrent l'unité géopolitique multinationale des empires austro-hongrois et ottoman, et firent de l'Europe centrale et du Proche Orient un enfer. La Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) n'a jamais été une guerre unitaire; elle fut en réalité l'addition de trois guerres bien distinctes : une guerre traditionnelle de l'Allemagne et de l'Italie contre la France et l'Angleterre (1939-1941); une guerre idéologique entre fascisme et communisme (1941-1945); et une guerre impérialiste des États-Unis visant l'occupation économique et géopolitique de l'Europe et de l'Asie Orientale (1941-1945). Ces trois guerres se sont assurément entremêlées, mais leur unification symbolique a été le fruit d'une opération idéologique postérieure.
La Troisième Guerre mondiale (1945-1991), qu'on a appelée improprement "guerre froide", a vu la victoire du modèle du capitalisme globalisé, largement post-bourgeois et post-prolétarien (et dont la projection culturelle a été qualifiée de "postmodernité") sur le modèle du Parti-État du communisme historique du XXe siècle. Ce communisme a été dissout de l'intérieur par une contre-révolution socioculturelle des nouvelles couches moyennes soviétiques, révoltées contre la prolétarisation forcée imposée par un despotisme social égalitaire.
Et nous nous trouvons aujourd'hui à une époque du monde où se découvre un nouvel horizon : celui de la Quatrième Guerre mondiale. On peut s'abstenir de prendre position, ou bien choisir l'un ou l'autre camp. Costanzo Preve a choisi le sien, contre le nouvel empire des États-Unis, fondé sur un odieux messianisme interventionniste.
Émission du "Libre Journal des traditions", animée par Christian Brosio.
Les journalistes d'investigation Christian Chesnot et Georges Malbrunot nous présentent l'enquête minutieuse qu'ils ont menée sur le fonctionnement des monarchies islamiques du Moyen-Orient (fonctionnement interne et liens avec les pouvoirs occidentaux, notamment la France).
En cette période de fortes tensions au Moyen-Orient, Nos très chers émirs apporte de la matière pour débattre, et déjà pour comprendre.
Régis Le Sommier, l'un des rares journalistes à avoir fait plusieurs séjours en Syrie depuis le début de la guerre, nous parle de la guerre en Syrie et particulièrement de l'Etat islamique. Il entend sortir des discours simplificateurs se limitant aux enjeux humanitaires et religieux, certes fondamentaux, mais auxquels ne peuvent se réduire la guerre contre cette organisation.
Le grand reporter de guerre Régis Le Sommier exposera froidement et sans parti pris les circonstances de la naissance de l'Etat islamique, sa logique administrative, sa défense militaire des villes de Mossoul et de Raqqa et sa propagande, notamment à destination des étrangers.
Il fera également une analyse des conséquences de la régression territoriale de cette organisation suite aux attentats perpétrés en France.
Au Moyen-Orient aujourd'hui, le phénomène politique le plus frappant n'est pas de nature idéologique : c'est le retour du vieux facteur national.
Pour renforcer leurs États respectifs, l'on voit des puissances ignorer leurs différences culturelles, ethniques et religieuses et collaborer entre elles. Comme dans l'Europe westphalienne, des alliances peuvent se nouer entre des pays fort dissemblables.
Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ?
Nous ne faisons plus la guerre comme avant. Ce n'est plus le droit qui la régit, ce n'est plus un affrontement entre Etats. Mais alors... est-ce là la cause du terrorisme ?
Carl Schmitt nous aide à y répondre aujourd'hui, en compagnie de Jean-François Kervegan.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Comme si une bonne fée s'employait, magnanime, à faire coïncider sa morale et ses intérêts, le prétendu monde libre revêt ses ambitions matérielles des oripeaux de la justice et du droit. C'est ainsi qu'il pratique le bombardement de pays étrangers à des fins "démocratiques", mais de préférence dans les contrées riches en hydrocarbures ou en ressources minières. Conjuguant la foi du charbonnier et la rapacité du capitaliste, il agit comme s'il pouvait convertir sa puissance économique en privilège moral.
Le reste du monde n'est pas dupe, mais finalement peu importe. "Le monde libre" a toujours raison car il est du côté du Bien, et il ne risque pas la contradiction aussi longtemps qu'il est le plus fort - c'est du moins ce qu'il croit.
La barbarie congénitale qu'il attribue aux autres est l'envers de son monopole autoproclamé de la civilisation. Auréolé du sacro-saint "droit d'ingérence", ce mariage réussi du sac de sable façon GI's et du sac de riz façon Kouchner, l'Occident vassalisé par Washington s'imagine sans doute qu'il sauve le monde en le soumettant à l'impitoyable razzia exigée par les vautours de la finance et les multinationales de l'armement.