Professeur émérite de l'université, l'historien Georges-Henri Soutou est d'abord connu pour ses ouvrages de référence sur les relations internationales à l'époque contemporaine. Il vient de publier un nouveau livre aux éditions Taillandier sous le titre Europa !, consacré aux projets européens de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste.
Cette analyse renouvelée de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale permet de comprendre comment s'est organisée l'Europe de l'Ouest après 1945, en réaction contre les conceptions européennes des années trente et quarante mais aussi selon des continuités économiques, sociales et culturelles qu'il importe de préciser.
La France et la Russie ont noué, depuis qu'Henri Ier épousa Anne de Kiev en 1051 et plus précisément à partir de la fin du XVIe siècle, des relations exceptionnelles dans les domaines culturel, intellectuel, économique et politique.
L'écrivain et analyste géopolitique Xavier Moreau revient sur cette histoire passionnante qui explique en partie les récents infléchissements de la diplomatie d'Emmanuel Macron.
Charles de Gaulle fut un personnage hors normes dans une époque qui n'en était pas avare. Qu'ils soient dictateurs (Hitler, Staline, Tito, Franco, Mao, Nasser), chefs d'État ou de gouvernements démocratiques (Churchill, Roosevelt, Kennedy), pape (Jean XXIII), leaders d'États nouveaux (Ben Gourion, Houphouët-Boigny), ou partenaires privilégiés (Adenauer, Nixon), tous entretinrent des rapports singuliers – allant de l'amitié sincère à la franche exécration – avec le chef de la France libre devenu le premier président de la Ve République. À ses côtés, contre lui ou malgré lui, chacun aura illustré, pour le meilleur et pour le pire, sa formule du Fil de l'épée : "On ne fait rien sans les grands hommes et ceux-ci le sont pour l'avoir voulu."
Si les rapports exécrables du Général avec Roosevelt et ceux, éruptifs, entretenus avec Churchill, ne sont plus un secret, les nombreux autres duos (et souvent duels) qu'Eric Branca met en scène demeuraient pour l'essentiel dans l'ombre en dépit de leur importance pour la petite comme pour la grande histoire. Récits de rencontres au sommet, échanges de lettres, manœuvres diplomatiques et jugements respectifs (souvent sévères) émaillent des récits nourris aux meilleures sources, du récit surréaliste de la rencontre avec Staline au dernier grand projet avorté de voyage dans la Chine de Mao.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Tout en réaffirmant l'importance de l'idéologie antisémite des nazis, Alain Michel retrace les pressions du Parti, le rôle de la bureaucratie d'Etat, le comportement des élites économiques, intelectuelles et religieuses, les réactions des gouvernements étrangers et l'attitude de la population allemande, laquelle n'était pas nécessairement à l'unisson de la politique officielle.
Dans un second temps, l'historien franco-israélien déroule l'effroyable scénario qui mène à la "solution finale" et à sa mise en œuvre dans l'Europe occupée. Complicité des autorités locales, soutien actif des forces de police, passivité des populations et notamment des élites, mais aussi promptitude des victimes à se soumettre aux ordres dans l'espoir d'améliorer leur sort ou, à terme, d'échapper à l'étau nazi : c'est cette histoire d'une extrême complexité, au comble de l'horreur, qui nous est ici relatée avec grand précision.
15 août 1945 : l'empire colonial japonais s'effondre. Rapatriement dans des conditions épouvantables de milions de civils et de militaires, effondrement de l'idéologie impériale nationaliste, début de la décolonisation.
S'ouvre une nouvelle page de l'histoire du XXe siècle que nous raconte l'historien Pierre-François Souyri.
Né le 25 mars 1877, près de Rennes, Alphonse de Châteaubriant apparaît comme l'auteur de tous les paradoxes. Dreyfusard dans sa jeunesse, il défend la politique de collaboration avec l'Allemagne à partir de 1940. Chrétien profondément mystique ayant une conception vitale de la contemplation, il voit dans le national-socialisme païen une renaissance de la chrétienté médiévale.
Auteur porté au pinacle à la suite de ses romans Monsieur des Lourdines (prix Goncourt 1911) et La Brière (grand prix du roman de l'Académie française 1923), il sacrifie sa renommée avec La Gerbe des forces (1937), livre sulfureux favorable à l'Allemagne nouvelle, vue comme un retour à l'esprit de chevalerie. Alors rejeté par la plupart de ses pairs, le communiste Romain Rolland lui conserve toute l'amitié qu'il lui porte depuis 1906. Directeur du journal La Gerbe et président du Groupe Collaboration pendant l'Occupation, réfugié en Allemagne en 1944, frappé d indignité nationale et condamné à mort en 1948, il vit caché dans les montagnes du Tyrol jusqu'à sa mort, le 2 mai 1951, à Kitzbühel (Autriche).
Alphonse de Châteaubriant demeure un homme aux multiples facettes : un merveilleux conteur des paysages du Poitou et de la Bretagne ; un croyant en quête perpétuelle de Dieu ; un gentilhomme égaré dans les méandres de la politique. Un très grand écrivain trop souvent oublié qu'il vaut la peine de redécouvrir.
Émission "Synthèse", animée par Roland Hélie.
Les "maudits", ce sont les écrivains épurés à la Libération : Brasillach, Drieu la Rochelle, Rebatet, Céline, et plus d'une centaine d'autres, entraînés, plus ou moins consciemment, dans la grande fièvre politique des années 1930 et 1940.
Loin d'amener à remettre les choses en perspective, le temps qui s'est écoulé a au contraire favorisé la banalisation d'une imagerie manichéenne, où il n'y a plus que des (très) bons et des (très) méchants. Les opinions ont été transformées en délits, et une pensée unique veut imposer les limites d'un culturellement correct. Il existe une littérature immorale et des auteurs indécents, et leur traque est de salubrité publique.
C'est contre cette grande entreprise de la bêtise universelle, contre cet "esprit des listes noires" que nous devons nous dresser.
Sans sombrer dans la bêtise inverse, nous pouvons lire les livres des "maudits" pour ce qu'ils sont : des livres, bons ou mauvais.
Émission du "Libre Journal de la nouvelle droite", animée par Thomas Hennetier.
En 1940, l'historien Marc Bloch analysait à chaud la bataille de France comme une "étrange défaite". Comment en effet, après des mois de "drôle de guerre", brutalement interrompue par l'offensive allemande du 10 mai 1940, la France avait-elle subi une si rapide, si totale débâcle en un mois seulement face aux armées de Hitler ?
Philippe Conrad retrace la débacle politique et militaire de l'année 1940 et décrypte les causes d'un désastre annoncé, de l'impréparation et des erreurs du commandement à la supériorité militaire allemande, en passant par le rôle ambigu joué par les alliés de la France.
Une intervention nécessaire pour tout comprendre d'un événement central du XXe siècle.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.