L'historien juif Alain Michel revisite la période de l'occupation, alors que règne encore la doxa Paxton/Klarsfeld dans les milieux académique et journalistique.
En posant un regard nouveau sur ces temps troublés, il nous invite à sortir de la vision manichéenne qui empêche de comprendre les rapports subtils que l'Etat français à entretenus avec l'occupant nazi, ou la différence de traitement entre les juifs français et les juifs étrangers se trouvant sur son territoire.
Il était temps que cette séquence historique soit étudiée sans passion, avec le recul et l'honnêteté nécessaires à tout travail historique de valeur.
Emission du Libre Journal de Jacques Trémolet de Villers.
Cette question, apparemment simple, est en réalité bien plus compliquée qu'il n'y paraît.
Car si le nazisme surgit d'abord comme réponse à une grave crise économique dans une Allemagne bouleversée par la Première Guerre mondiale, il fascine également une partie des élites européennes, bien au-delà de l'Allemagne. Certaines mesures économiques semblent efficaces : on emprunte sans compter et on réinvestit dans l’aménagement du territoire et l’armement.
Il vient également donner un sens à la guerre aux yeux du peuple allemand : celle-ci est vue comme une lutte pour la survie de la race, ce qui entraîne des massacres effroyables au nom de la protection de la population.
Mais au-delà des faits et des dates, faire l'histoire du nazisme demande une compréhension des mentalités de cette période et une très fine mise en contexte.
Mais comment "comprendre" une telle barbarie ? Et que signifie "comprendre" en histoire ?
Une conférence prononcée dans le cadre du "Cycle Pluridisciplinaire d'Études Supérieures".
L'historienne Annie Lacroix-Riz, qui a publié d'importants travaux sur l'histoire anti-républicaine et collaborationniste des élites françaises dans la première moitié du XXe siècle, prétend fonder son travail sur des sources irréfutables.
Qu'en est-il vraiment ? Ces sources, puisque sources il y a, sont-elles aussi sûres que cela ? Et les règles de base de la méthodologie historique sont-elles respectées ?
C'est en peignant une grande fresque historique de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours, et en passant par la dislocation de l'URSS, que Pierre-Yves Rougeyron et Charles Zorgbibe tentent de dresser un état des lieux des relations internationales.
Seule une compréhension fine des constantes et des variables qui structurent l'ordre géopolitique permettront à la France de reprendre son rôle au sein du concert des nations.
Succès de librairie, sous l'Occupation, à sa sortie fin juillet 1942, lieu de mémoire sulfureux lors de sa réédition augmentée et caviardée chez Jean-Jacques Pauvert en 1976 sous le titre Mémoires d'un fasciste, Les Décombres de Lucien Rebatet demeure un des textes-limites de la littérature et du journalisme français, limite par la vision (celle d'un apologète déclaré de l'hitlérisme faisant siens tous les aspects du nazisme, de l'antisémitisme racial au militarisme pangermanique), limite par l'analyse historique (celle d'un maurrassien déçu passé à la collaboration enthousiaste par haine de la IIIème république), limite aussi par le ton (flamboyant, d'un lyrisme qui s'alimente de la haine éprouvée) et de la culture mobilisée (mélange inouï d'humanisme traditionnel, d'avant-gardisme véhément et d'esthétisme nazi). Livre-monstre qui focalise en lui la quintessence d'un engagement et d'une époque.
Cette comète brune repasse dans le ciel éditorial à la faveur d'une exemplaire édition procurée par Bouquins-Laffont. L'occasion de fouiller ce dossier Rebatet en compagnie de l'historien Pascal Ory, spécialiste de la Collaboration et préfacier du volume.
Si le drapeau français a pu flotter sur Berlin le 8 mai 1945, aux côtés des couleurs des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Union Soviétique, c'est essentiellement au général Weygand, rénovateur de l'Armée d'Afrique, que la France le doit.
Une indissociable continuité soude les noms de Weygand, de Giraud, de Juin, de De Lattre de Tassigny, à qui sont dues les victoires de Tunisie, de Corse, d'Italie, de Provence, d'Alsace, comme l'entrée victorieuse en Allemagne.
Mais, trompée par la désinformation officielle, l'opinion est abusée : "on" s'est acharné à lui cacher que la résolution, le charisme et le courage de Weygand ont fait de l'Armée d'Afrique -et de l'ORA- le fer de lance, l'outil majeur de la revanche et de la libération.
En dépit de quoi, Weygand se vit iniquement pris à partie, inculpé, emprisonné le 8 mai 1945, le jour même de la victoire.
Mais la Haute Cour de Justice désavouera le pouvoir ; elle innocentera le Général par un non-lieu irrécusable.
Au jour de sa mort, en réponse à une ultime agression du chef de l'Etat, Weygand recevra l'hommage ardent de la France entière, unie dans un remarquable élan de ferveur et de respect.
L'analyse de ces antagonismes déroutants est au coeur de cette émission le dernier quart de la vie du général Weygand, les années 1940-1965 ; elle vise à débusquer les manipulations vindicatives, les mensonges, les battages médiatiques qui, depuis trop longtemps, falsifient ou occultent la réalité de notre histoire récente.
Emission du "Libre journal de Roger Saboureau".
Les GIs au Vietnam ? tous shootés ! Et la Chine ? le pays de l'opium, bien sûr !
Les rapports que les soldats ont pu entretenir avec les drogues dans l'histoire continuent malheureusement de charier un nombre incalculable de mythes.
Il fallait donc réunir quelques spécialistes pour tenter une approche distancée et raisonnable du phénomène, et le ramener à sa juste proportion.
Emission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.
Jacques Ellul, dont les réflexions sur la technique se sont imposées comme les plus importantes, a été l'un des tout premiers à mettre en évidence le caractère omniprésent et multiforme de la propagande.
Dépassant les définitions classiques, il a montré que la propagande n'était pas l'apanage des dictatures, mais une nécessité pour tous les régimes, qu'elle ne se limitait pas à la guerre psychologique, mais englobait aussi les "public and human relations" destinées à adapter l'homme à une société.
Plusieurs années après la publication du livre Propagandes (1962), l'universitaire Randal Marlin vient l'interroger sur l'actualité de cette technique.