Voltaire, souvent présenté comme l'incarnation de l'esprit français et républicain, serait-il vraiment celui que l'on croit être ?
C'est en se plongeant dans sa correspondance abondante que Marion Sigaut nous permet de mesurer l'écart abysal qui existe entre l'image qui nous est laissée du philosophe des Lumières et la réalité.
Bien loin de pratiquer la tolérance pour laquelle il a rédigé un traité, ce sont au contraire les (anti)valeurs de mensonge, de manipulation et de haine qui auront dominé sa vie d'agitateur mondain.
Le discours officiel sur Voltaire (enseignement et médias) est gravement lacunaire : il tait en effet, ou estompe beaucoup, ce qui chez lui dément l'image de l'inlassable promoteur de la tolérance et de l'humanisme.
C'est ce qu'œuvre à montrer Xavier Martin. Poursuivant, dans les sources du XVIIIe siècle, les investigations tenaces qui ont donné déjà des fruits inattendus, il met au grand jour la face ou les facettes ordinairement cachées du "roi" des philosophes : mépris réfléchi des humains en masse, ainsi qu'en détail, haine de nombreuses catégories, souvent morbide, jusqu'à certains fantasmes d'extermination, accointances policières et gouvernementales dont il use pour réduire au silence les jeunes auteurs irrespectueux à son endroit, orgueil social, allergie maladive à la contradiction, délire verbal contre Rousseau, goût anormal pour le néant, acharnement pathologique contre les morts à la consternation de ses propres amis, etc...
Le travail de Xavier Martin jette une lueur inattendue, qui donne beaucoup à réfléchir, sur l'humanisme des Lumières et sur l'image un peu flattée qu'à l'ordinaire on en propose.
Dans cet entretien de rentrée 2015, Pierre-Yves Rougeyron évoque les décès d’Emmanuel Ratier et de Charles Pasqua avant de brosser l’actualité nationale (Mistral, Pierre Bergé, Guignols, migrants…) et internationale (Donald Trump, Grèce, Turquie, Yémen, sanctions contre la Russie, lion Cécil…).
Avant de conclure sur des conseils de lecture, Pierre-Yves Rougeyron fait également une mise au point sur les accusations qui le touchent et qui portent sur sa supposée complaisance à l’égard de la Russie.
En partant de son oeuvre "Soi-même comme un autre", Paul Ricoeur nous introduit aux grandes questions de la philosophie morale.
Un parcours passionnant qui révèle la coeur de la pensée du grand phénoménologue, qui poursuit, envers et contre toutes les modes, la constitution d'une philosophie du sujet exigeante.
Afin de comprendre les transformations de notre monde, Francis Cousin analyse plusieurs sujet en utilisant sa grille de lecture de "philosophie radicale".
Uberisation des activités économiques, islamophobie ou promotion de l'euthanasie : c'est dans la logique de déploiement du fétichisme de la marchandise que nous devons interpréter ces phénomènes.
Le djihadisme wahhabite, au travers de ses actions meurtrières revendiquées par Daech, se manifeste une fois de plus de façon spectaculaire, montrant à quel point il constitue une menace globale, ceci pour les musulmans en priorité.
Jean-Michel Vernochet produit une analyse approfondie de cette caricature d’islam, parce que théologiquement dévoyé. Pour ceux qui veulent comprendre les tragédies du Levant, du Caucase, d’Asie centrale et d’ailleurs, il est important de comprendre que le wahhabisme, doctrine qui prône l’obligation schismatique de la conversion par la violence, tend à s’imposer non seulement dans la Maison de l’Islam, mais aussi partout ailleurs comme étant la nouvelle orthodoxie.
Les drames inouï qui frappent les populations d'Irak et de Syrie apportent une nouvelle preuve de la diffusion de cette idéologie dévastatrice à l’échelle planétaire. Un phénomène dont il est indispensable de démêler les racines si l’on veut le contrer et le combattre partout où le danger grandit, à la périphérie des grandes cités européennes et dans les régions que menace le chaos de la guerre…
Aujourd'hui, en France, parler d'Israël avec sérénité et franchise est devenu impossible. La question est taboue.
C'est en 1967, par la voix du président Charles de Gaulle, que la France prit pour la première fois ses distances avec Israël. Sous le régime précédent, ce pays avait bénéficié de grands privilèges, puisque c'est grâce à la IVe République que l'État juif avait acquis la bombe atomique.
Les présidents français qui succédèrent au général s'efforcèrent, à son image, de maintenir l'équilibre entre les parties en présence, palestiniennes comme israéliennes.
Mais tout changea soudain en 2007, avec l'élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy. Sur la question d'Israël, il tourna résolument le dos à la position défendue par le général en prônant désormais la défense quasi inconditionnelle d'Israël. Pour lui, toute critique d'Israël serait un signe d'antisémitisme.
Paul-Éric Blanrue veut nous montrer le danger que représente la nouvelle politique étrangère française en nous dévoilant pourquoi le président français s'est engagé dans une voie qui va contre les intérêts de son pays et risque d'entraîner bientôt la France dans des conflits majeurs au Moyen-Orient.
Il décrit un par un les réseaux pro-israéliens qui servent cette stratégie, démontre leur puissance, signale leur aveuglement et fournit les noms des principales personnalités qui en font partie. Il récuse également l'assimilation faite systématiquement entre judaïsme et sionisme et appelle les juifs de France à se défaire d'urgence de leurs porte-voix officiels, qui ne représentent tout au plus qu'un sixième d'entre eux.
L'auteur avance enfin des propositions qui font revivre la hardiesse traditionnelle de la pensée critique française et qui peuvent à nouveau souder les français dans un projet généreux, pour en finir avec le communautarisme imprudemment importé des États-Unis.
Conférence de presse organisée à l'hôtel Ampère (Paris, XVIIe).
La présente réflexion s'arrête sur l'une des questions les plus délicates et les plus controversées de la pensée de Rousseau : la relation entre religion et politique.
La guerre, l’apostasie, l’athéisme et surtout la "religion civile" sont étudiés, avec la volonté de ne pas présenter une interprétation univoque ou consensuelle de cet élément clé de la théologie politique de Rousseau. Il s’agit plutôt de montrer à quel point cette construction conceptuelle originale et singulière suscite des discussions et des compréhensions contradictoires.
Une conférence en deux parties ou Alain De Benoist s'attarde d'abord sur un des aspects particuliers du libéralisme, à savoir la mise en place du traité de libre-échange transatlantique.Dans un second temps, Charles Robin porte un regard plus général sur la logique libérale, idéologie maîtresse de notre temps, qui poursuit son oeuvre de dissolution des peuples et des cultures enracinées.
Dans un moment d'érudition et de jubilation de l'esprit, Dominique Pagani nous livre les secrets du "Mythe", de cette beauté de l'imagination qui déconcerte la Raison.
Mais à bien y regarder, la rationalité s'est toujours emparée du Mythe pour en saisir l'expression et le sens, par un savant détour. Il y a donc de la Vérité chez Procuste, Wotan et Blanche-Neige...
Certains ne croient pas aux fables : ils ont bien tort !
Une intervention pendant la "Fête du Gai savoir".
Cosmos est le premier volume d'une trilogie intitulée "Brève encyclopédie du monde". Il présente une philosophie de la nature et sera suivi de "Décadence", qui traitera de l'histoire, puis de "Sagesse", consacré à la question de l'éthique et du bonheur.
"Trop de livres se proposent de faire l'économie du monde tout en prétendant nous le décrire. Cet oubli nihiliste du cosmos me semble plus peser que l'oubli de l'être. Les monothéismes ont voulu célébrer un livre qui prétendait dire la totalité du monde. Pour ce faire ils ont écarté des livres qui disaient le monde autrement qu'eux. Une immense bibliothèque s'est installée entre les hommes et le cosmos, et la nature, et le réel". Michel Onfray
Tel est le point de départ du livre qui est ici présenté, et dans lequel le fondateur de l'université populaire de Caen nous propose de renouer avec une méditation philosophique en prise directe avec le cosmos. Contempler le monde, ressaisir les intuitions fondatrices du temps, de la vie, de la nature, comprendre ses mystères et les leçons qu'elle nous livre. Tel est l'ambition du travail de Michel Onfray, qui renoue avec l'idéal grec et païen d'une sagesse humaine en harmonie avec le monde.
La question de la production de valeur en régime capitaliste est l'un des enjeux de base du maintien ou de la conquête du pouvoir.
Les différentes écoles de pensée se réclamant (au moins en partie) de Karl Marx continuent aujourd'hui de s'opposer sur cette question fondamentale. En effet, suivant la manière dont les concepts de valeur d'usage et d'échange ou des côtés concret et abstrait du travail sont compris, le combat politique ne sera pas le même.
Dans une déclinaison qui diffère sensiblement des approches développées par la Wertkritik, le marxisme orthodoxe ou les institutionnalistes, Jean-Marie Harribey et Bernard Friot s'attachent à retravailler ces concepts pour leur rendre leur potentiel d'émancipation.
Le débat est animé par Guillaume Fondu.